José-Luis Duran, PDG du distributeur français Carrefour
Les appels au boycott des jeux Olympiques de Beijing sont déplacés et il faut tout faire pour que les JO soient une grande fête, a indiqué le PDG du distributeur français Carrefour José-Luis Duran, lors d'une interview exclusive accordée à l'agence Xinhua.
Selon M. Duran, les Jeux ont été donnés à la Chine pour lui permettre de montrer les progrès et l'ouverture réalisés depuis vingt ans. "Ces changements je peux moi-même en attester: c'est ce qui a permis le développement de Carrefour, aux côtés de partenaires chinois, depuis 13 ans. Donc, je ne vois pas pourquoi on enlèverait à la Chine cette opportunité aujourd'hui", a affirmé M. Duran, ajoutant que Carrefour a soutenu depuis longtemps la candidature de Beijing et qu'il serait pour sa part présent à Beijing pour les cérémonies d'ouverture.
Interrogé sur les appels au boycott de Carrefour dans plusieurs villes chinoises, M. Duran a fait part de sa compréhension vis-à- vis de l'émotion du peuple chinois. "Il est évident que les nombreux incidents qui ont perturbé le parcours de la flamme olympique lors de son passage à Paris le 7 avril en sont à l' origine tant ils ont choqué et même blessé l'opinion chinoise", a- t-il indiqué, tout en souhaitant que "le calme revienne et que la fin de la préparation des JO se fasse dans un climat serein, car c' est l'intérêt de tous que les Jeux organisés par Beijing soient un succès".
"Concernant Carrefour, l'impact immédiat des manifestations devant certains de nos magasins est évident. Mais nous continuons à avoir confiance que la Chine demeure et restera un axe de développement stratégique pour notre Groupe", a indiqué le chef du groupe français.
Il a par ailleurs condamné les perturbations lors du passage de la flamme olympique à Paris. "J'ai été attristé et particulièrement choqué par ce qui s'est passé. Les images de l' athlète Jin Jing malmenée ne sont pas acceptables", a déclaré M. Duran, soulignant que "chacun peut manifester ses convictions comme il l'entend, mais s'attaquer au symbole de la flamme et aux athlètes, c'est contraire aux valeurs de l'olympisme".
Le PDG du grand distributeur français a également démenti "avec la plus grande fermeté" les informations selon lesquelles la branche à Singapour du groupe a accordé une aide financière au dalaï lama. "Le groupe Carrefour et ses filiales, n'apportent de soutien, ni de près, ni de loin à aucune cause politique ou religieuse. Il ne l'a jamais fait et ne le fera jamais, ni en Chine, ni ailleurs", a-t-il fait remarqué.
Quant aux questions du Tibet et des reportages déformés réalisés par certains médias occidentaux sur les émeutes du 14 mars à Lhasa, M. Duran a indiqué que le Tibet est une région autonome de la Chine mais il s'est refusé à tout commentaire sur des faits politiques, les affaires intérieures de la Chine et le traitement qui en est fait par les médias en général "en tant que Président d'un groupe privé européen".
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