Le Plan d'action de Beijing (2007-2009) qui définit les évolutions de la coopération entre la Chine et l'Afrique au cours des trois prochaines années a été adopté dimanche 5 novembre dans la capitale chinoise lors du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération Chine-Afrique (FOCAC).
Ce document détaille la coopération entre les deux parties dans le domaine politique, économique, du développement social et des affaires internationales pour la période 2007-2009.
Coopération Chine-Afrique sur le plan politique
La Chine et l'Afrique (les deux parties) notent que, depuis la 2e Conférence ministérielle du Forum, les échanges de visites et les contacts entre les dirigeants chinois et africains se sont multipliés sensiblement. Elles souhaitent maintenir la dynamique de ces échanges et dialogues afin de renforcer l'amitié traditionnelle et la confiance réciproque. Elles sont d'accord de procéder régulièrement à des échanges de vues sur les relations bilatérales et les grands dossiers internationaux et régionaux, de se concerter et de coopérer étroitement, et de partager leurs expériences en matière de gouvernance pour réaliser leur développement partagé et leur progrès commun.
Concernant le mécanismes de consultations et de coopération, les deux parties estiment que le Forum sur la Coopération sino- africaine est devenu pour elles une plate-forme importante de dialogue collectif et un mécanisme efficace de coopération pragmatique. Elles sont convenues de travailler activement dans le cadre du Forum pour concrétiser l'action de suivi et explorer les moyens de renforcer le mécanisme de suivi, en vue de promouvoir leurs contacts et coopération.
Les deux parties sont convenues d'instituer un mécanisme de dialogue politique régulier au niveau des ministres des Affaires étrangères dans le cadre du Forum sur la Coopération sino- africaine. Dans l'année suivant la Conférence ministérielle du Forum, les ministres des Affaires étrangères de Chine et des pays africains mèneront des consultations politiques à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU pour échanger des vues sur les grands dossiers d'intérêt commun.
Les deux parties sont décidées à renforcer les mécanismes actuels entre la Chine et les pays africains comme ceux des commissions bilatérales, des consultations politiques entre les Ministères des Affaires étrangères, des commissions mixtes sur la coopération économique et commerciale et des commissions conjointes technico-scientifiques, et à faire jouer pleinement leur rôle ; elles entendent aussi élargir la coopération entre la Chine et les pays africains dans les enceintes internationales et régionales comme l'ONU et l'OMC, et explorer activement la possibilité d'une coopération pragmatique entre, d'un côté, la Chine et l'Afrique, de l'autre, une tierce partie, sur la base de l'égalité, des avantages réciproques et du gagnant-gagnant.
Coopération Chine-Afrique sur le plan économique
Les deux parties soulignent, dans le Plan d'action, le rôle important de l'agriculture dans leurs économies respectives, estimant que le renforcement de leur coopération agricole contribue à l'élimination de la pauvreté, à la promotion du développement et à la garantie de la sécurité alimentaire.
Les deux parties se félicitent des grands progrès de leur coopération agricole et sont résolues à renforcer les échanges et la coopération en ce qui concerne notamment la culture céréalière, l'élevage, l'irrigation, la pêche, les machines agricoles, la transformation des produits agricoles, le contrôle sanitaire et phytosanitaire, la sécurité alimentaire, ainsi que la prévention et le traitement des épidémies, tout en explorant activement de nouvelles formes et voies pour la coopération agricole.
La partie chinoise s'est offerte pour envoyer en Afrique 100 experts agronomiques supérieurs et créer en Afrique 10 centres- pilotes caractéristiques des technologies agricoles. Elle encourage, avec un soutien appuyé, les entreprises chinoises à augmenter leurs investissements dans le secteur agricole en Afrique pour une plus grande participation de ces dernières à la construction des infrastructures agricoles, à la production des machines agricoles et à la transformation des produits agricoles dans les pays africains.
La Chine continuera à renforcer la coopération avec l'Afrique en ce qui concerne les technologies agricoles pratiques et la revalorisation des ressources humaines agricoles, cimentant aussi la coopération avec les pays africains dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire de la FAO.
Coopération Chine-Afrique dans les domaines de l'investissement et des entreprises
La Chine et l'Afrique (les deux parties) sont heureuses de noter, dans le Plan d'action, un développement rapide du commerce bilatéral depuis la 2e Conférence ministérielle du Forum, estimant que la promotion de son développement correspond aux intérêts de part et d'autre. Elles sont tombées d'accord pour :
- oevrer pour créer des conditions favorables au développement du commerce sino-africain, en essayant de l'orienter vers un équilibre. La partie chinoise s'engage à ouvrir davantage son marché aux pays africains et à porter, sur la base existante, de 190 à plus de 440, le nombre des catégories des produits bénéficiant de l'exemption des droits de douane en faveur des pays les moins avancés (PMA) africains ayant des relations diplomatiques avec la Chine, et elle entamera le plus vite possible des consultations avec les pays concernés pour conclure à cet effet des accords et les mettre en application dans les meilleurs délais.
- renforcer leur coopération en matière de douane, de fiscalité, de contrôle et de quarantaine pour promouvoir un développement sain et régulier du commerce sino-africain.
- conformément au principe de compréhension et de concession mutuelles, résoudre, de manière adéquate et par voie de négociations amicales bilatérales ou multilatérales, les différends et frictions commerciaux.
- perfectionner progressivement le mécanisme de la Chambre d' Industrie et de Commerce Chine-Afrique, et lui faire jouer pleinement son rôle de communication, de coordination et de promotion.
Les deux parties se félicitent de constater que les institutions financières chinoises concernées mènent une coopération fructueuse avec les institutions financières africaines telles que la Banque Africaine de Développement, la Banque de Commerce et de Développement d'Afrique Orientale et Australe et la Banque Ouest Africaine de Développement. Elles décident de promouvoir cette coopération et de soutenir les relations d'affaires entre les banques commerciales des deux parties, afin d'enrichir la coopération économique sino-africaine.
La partie chinoise encourage les institutions financières chinoises à ouvrir davantage de filiales en Afrique. La partie africaine est prête à fournir l'assistance nécessaire à cet égard et souhaite le succès de la Conférence annuelle en 2007 de la Banque Africaine de Développement qui sera organisée par la Chine.
Coopération en matière de sciences et technologies, d'informatique et de transports aériens
En conformité avec les principes du respect mutuel, de la complémentarité et du gagnant- gagnant, la Chine et l'Afrique (les deux parties) développeront une coopération en matière d'application des acquis scientifico-technologiques, de mise au point des technologies et de transfert des acquis. La Chine continuera à organiser, en faveur des pays africains, des stages de formation sur les techniques pratiques et lancer des programmes de démonstration de technologies, pour promouvoir en Afrique la vulgarisation et l'application de ses acquis scientifico-technologiques et de ses techniques pratiques.
Les deux parties renforceront leur coopération technico-scientifique dans les domaines d'intérêt commun comme la biotechnologie agricole, la technologie de l'utilisation de l'énergie solaire, la prospection géologique, la technique de l' exploitation des mines et la mise au point des nouveaux médicaments.
Les deux parties entendent renforcer leur coopération en matière de construction des infrastructures informatiques, d' application des techniques informatiques, de services des télécommunications, de sécurité des réseaux et des informations et de développement des ressources humaines du secteur des télécommunications. La Chine soutient les efforts des pays africains, basés sur les propositions du Sommet mondial sur la société de l'information tenu en Tunisie, pour réduire le fossé numérique et accélérer la construction d'une société de l' information.
Les deux parties encouragent leurs compagnies aériennes et de transports maritimes à mettre en service davantage de lignes directes entre la Chine et l'Afrique.
Les deux parties renforceront leur coopération dans les domaines de la certification et de l'authentification, de la normalisation, de la métrologie, de la sécurité des biens de consommation, du contrôle de la qualité des produits industriels, de la quarantaine des animaux et des végétaux d'import-export, du contrôle sanitaire et de la supervision sur la sécurité des équipements spéciaux.
Coopération Chine-Afrique dans les affaires internationales
La Chine et l'Afrique (les deux parties) estiment, dans le Plan d'action, qu'au moment où la situation internationale connaît des changements aussi complexes que profonds, il est dans leurs intérêts communs et ceux des pays en développement de renforcer leurs concertations et leur coopération dans les affaires internationales.
Elles réitèrent leur respect de la Charte des Nations Unies, des cinq principes de la coexistence pacifique, des principes énoncés dans l'Acte Constitutif de l'Union africaine et des autres règles régissant les relations internationales universellement reconnues, leur engagement à oevrer ensemble à la préservation du rôle essentiel des Nations Unies dans les affaires internationales et à la promotion du multilatéralisme et de la démocratisation des relations internationales, leur soutien au renforcement de l' autorité et de l'efficacité des Nations Unies par des réformes qui doivent se réaliser à travers des consultations démocratiques, favoriser l'union des pays membres et tenir pleinement compte des préoccupations des pays en développement, ainsi que leurs convictions que la réforme du Conseil de Sécurité doit contribuer à augmenter en priorité la représentation des pays en développement notamment des pays africains et faire l'objet d'un consensus à travers d'amples discussions approfondies.
Elles saluent la création du Conseil des droits de l'homme au sein des Nations Unies et sont déterminées à renforcer leur coopération dans cette enceinte afin de pousser le Conseil des droits de l'homme à travailler pour le respect des histoires, des cultures et des religions des différents pays et régions et pour la promotion du dialogue entre ces civilisations, cultures et religions, à attacher une importance égale aux droits civiques et politiques de même qu'aux droits économiques, sociaux et culturels tout en accordant la priorité à leurs droits au développement et à traiter correctement les problèmes des droits de l'homme en vue de faire disparaître les doubles critères et la politisation à cet égard.
Echanges entre les organes législatifs et les autorités locales
A la lumière de l'esprit du respect mutuel, du renforcement de la compréhension et du développement de la coopération, la Chine et l'Afrique (les deux parties) intensifieront les échanges amicaux multiformes entre l' Assemblée populaire nationale de Chine et les parlements des pays africains ainsi que le Parlement panafricain.
Les deux parties soutiendront l'établissement des relations de jumelage entre les provinces et les villes, pour promouvoir leurs échanges et coopération en matière de développement et de gestion des régions.
Pour répondre au nouveau contexte marqué par le resserrement des relations économiques et commerciales et des échanges humains entre la Chine et l'Afrique, les deux parties entendent renforcer leur coopération consulaire et prendre des mesures efficaces pour faciliter les échanges humains, et garantir la sécurité de leurs citoyens et de leurs biens, ainsi que la protection de leurs droits et intérêts légitimes.
Les deux parties renforceront les échanges et les consultations entre les autorités chargées de l'application des lois, notamment les autorités judiciaires et policières, afin d' élever leurs capacités à agir ensemble pour prévenir, enquêter et combattre la criminalité ; elles intensifieront leur coopération en matière d'assistance judiciaire, d'extradition et de rapatriement des criminels suspects ainsi que de contrôle des immigrants et régleront le problème de l'immigration irrégulière au moyen des consultations.
Coopération entre la Chine et l'UA et les organisations sous-régionales africaines
Les deux parties reconnaissent, dans le Plan d'action, le rôle actif joué par l'UA (Union africaine), les organisations sous-régionales et les institutions financières africaines ainsi que les succès obtenus dans le renforcement de la puissance de l'Afrique à travers une unité accrue, dans la sauvegarde de la paix en Afrique comme dans la promotion de la coopération régionale et du développement de l' économie.
Le gouvernement chinois continuera à renforcer sa coopération avec l'UA et les organisations et institutions sous- régionales africaines, à soutenir le rôle essentiel de l'UA dans le règlement des problèmes africains et à participer activement aux opérations de maintien de la paix de l'ONU en Afrique.
Dans le but d'appuyer les pays africains dans leurs efforts pour gagner en puissance par le resserrement de leurs rangs et accélérer le processus de l'intégration, la partie chinoise aidera l'UA à construire un centre de conférences à Addis-Abéba.
Les deux parties apprécient à sa juste valeur la coopération entre le Forum sur la Coopération sino-africaine et le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), avec la détermination de renforcer cette coopération et d'en explorer les nouveaux moyens et domaines concrets.
La construction des infrastructures importante pour le développement des pays africains
La Chine et l'Afrique (les deux parties) notent le fait que la construction des infrastructures jouent un rôle primordial dans le développement des pays africains. La Chine possède des technologies et des expériences qui répondent aux besoins de l'Afrique. La coopération entre les deux parties est donc prometteuse. Elles sont d'accord pour désigner, comme par le passé, la construction des infrastructures, en particulier les communications, les télécommunications, les travaux hydrauliques et l'électricité comme domaines clés de leur coopération.
Le gouvernement chinois continuera à encourager et à soutenir la participation des entreprises chinoises à la construction des infrastructures des pays africains, tout en accordant une haute importance au renforcement de sa coopération avec l'Afrique en matière de technologie et de gestion pour aider les pays africains à accroître leur capacité d'auto-développement.
La partie africaine s'engage à ouvrir davantage ce secteur et à favoriser la participation des entreprises chinoises à la construction des infrastructures en Afrique, en leur fournissant les assistances et facilités nécessaires.
Les deux parties notent la très forte complémentarité entre la Chine et l'Afrique en termes d'énergie et de ressources naturelles, et estiment que le renforcement des échanges d'informations et de la coopération pragmatique à cet égard correspond à leurs intérêts à long terme. En conformité avec le principe du bénéfice mutuel, des avantages réciproques et du développement partagé, elles sont résolues à mener une coopération multiforme pour encourager, avec un soutien appuyé, leurs entreprises à exploiter ensemble et à utiliser de manière rationnelle leurs énergies et ressources naturelles.
La partie chinoise accorde une haute importance à ce que cette coopération aide les pays africains à transformer leur avantage en matière d'énergie et de ressources naturelles en un avantage pour le développement, à protéger leur environnement écologique et à promouvoir leur développement économique et social qui soit durable.
La Chine et l'Afrique s'engagent à renforcer leurs coordination et concertation
La Chine et l'Afrique (les deux parties) s'engagent à renforcer leurs coordination et concertation en vue d'une reprise rapide des négociations du cycle de Doha et d'un ensemble de résultats équilibrés et substantiels qui contribueront vraiment à la croissance économique mondiale ; elles agiront pour que les négociations prennent pleinement en compte le niveau de développement des pays en développement et leur capacité d'adaptation, et accordent le traitement spécial et différencié promis à ces pays, leur permettant de prendre toute leur part au régime commercial multilatéral et d'en tirer réellement profit. La Chine soutient les efforts des pays africains qui ne sont pas encore membres de l'OMC pour adhérer à cette organisation.
Conscientes des difficultés et défis que rencontre l'Afrique dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), elles s'engagent à pousser la communauté internationale à créer un environnement international favorable à l'élimination de la pauvreté et à la réalisation d'un développement partagé, à concrétiser les résultats du Sommet du 60e anniversaire de l'ONU, à continuer à renforcer le rôle de l' ONU dans le domaine du développement, à contribuer à la mise en place d'un cadre d'évaluation équitable, rationnel et efficace de la réalisation des OMD, et à superviser et promouvoir la concrétisation des engagements en matière de coopération internationale et de développement. Elles appellent le Fonds de solidarité mondiale pour l'élimination de la pauvreté à accorder une attention accrue à la question du développement de l'Afrique, en espérant que la communauté internationale se penchera davantage sur le développement durable des petits pays insulaires et des pays sans littoral de l'Afrique.
Elles sont convenues de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme, condamnent et combattent le terrorisme sous toutes ses formes, et s'opposent aux doubles critères à cet égard. Elles soutiennent l'ONU et son Conseil de Sécurité afin qu'ils jouent un rôle primordial dans la lutte internationale contre le terrorisme et qu'ils aident les pays africains à renforcer leur capacité de lutte antiterroriste. La Chine se félicite de l'entrée en vigueur de la Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme ainsi que de la mise en place du Centre africain d'étude et de Recherche sur le terrorisme, et explorera les formes d'une coopération antiterroriste avec les pays africains.
La Chine et l'Afrique s'unissant pour promouvoir le processus du désarmement et de la non-prolifération nucléaire
La Chine et l'Afrique (les deux parties) appellent au renforcement de la coopération internationale pour promouvoir le processus du désarmement et de la non-prolifération nucléaire, et soutiennent l'Afrique dans ses efforts pour faire d'elle une zone exempte d'armes nucléaires sur la base du libre consentement. La partie chinoise s'engage à continuer à apporter son soutien et à prendre part au processus du déminage humanitaire en Afrique, à appuyer la partie africaine dans sa lutte contre le commerce illicite d'armes légères et de petit calibre, à lui accorder, dans la mesure de ses possibilités, des aides financières et matérielles, et à organiser à son intention des cours de formation dans les domaines concernés.
Conscientes des nouveaux défis que représentent pour la paix et la sécurité mondiales les problèmes de sécurité non classiques tels que les calamités naturelles, les réfugiés et sans-abri, l' immigration irrégulière, la criminalité transnationale, le trafic des drogues et les épidémies, les deux parties sont convenues de renforcer leurs échanges et leur coopération dans le domaine de la sécurité non classique à la lumière du nouveau concept de sécurité centré sur la confiance mutuelle, l'avantage réciproque, l'égalité et la coopération.
Les deux parties entendent pousser la communauté internationale à accorder une attention voulue aux conflits en Afrique, tout en l'aidant à les régler effectivement et à déployer des efforts en vue de sauvegarder les intérêts fondamentaux de l' Afrique au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU. La Chine est prête à renforcer sa coopération avec l'Afrique dans la prévention, le contrôle et la résolution des conflits régionaux.
Coopération dans le domaine du développement social
La Chine et l'Afrique (les deux parties) notent dans le Plan d'action que, depuis de longues années, la Chine a donné des aides aux pays africains pour leur développement, et a annulé en partie ou en totalité des dettes gouvernementales échues des pays pauvres très endettés (PPTE) et des PMA africains vis-à-vis de la Chine, estimant que ces aides sincères et désintéressées ont contribué au développement durable de l'Afrique sur les plans économique et social.
5.1.2 Le gouvernement chinois a offert de :
- continuer à fournir, dans la mesure de ses moyens, des aides au développement en faveur des pays africains qui seront doublées en 2009 par rapport à celles de 2006.
- accorder, pour les trois années à venir, aux pays africains des prêts préférentiels d'un montant de trois milliards de dollars US et des crédits acheteurs préférentiels à l'exportation d'un montant de deux milliards de dollars US, avec des conditions plus avantageuses, surtout en faveur des PPTE et des PMA.
- annuler les dettes gouvernementales liées aux prêts sans intérêt arrivant à échéance à la fin de 2005 des PPTE et des PMA africains ayant des relations diplomatiques avec la Chine, et participer activement aux actions d'allègement de dettes des pays africains dans le cadre multilatéral.
- prendre une part active aux projets d'assistance bilatérale ou multilatérale en faveur de l'Afrique pour la reconstruction après guerre et le secours humanitaire et la réduction de la pauvreté.
Revalorisation des ressources humaines
La Chine et l'Afrique (les deux parties) constatent avec satisfaction que grâce à leurs efforts conjugués, le Plan de formation entre le gouvernement chinois et les gouvernements africains pour la période 2004-2006 adopté lors de la 2e Conférence ministérielle du Forum a été réalisé dans d'heureuses conditions, et que la partie chinoise a formé pour l'Afrique plus de 10 000 personnes toutes catégories confondues dans le cadre du Fonds de développement des ressources humaines africaines.
Le gouvernement chinois continuera à organiser des formations ciblées pour de diverses disciplines dont la gestion en fonction des besoins particuliers des différents pays africains et à améliorer le mécanisme de suivi afin d'assurer l'efficacité de ces formations. Il s'engage à accroître pour les trois ans à venir sa contribution financière au Fonds de développement des ressources humaines africaines et à former 15 000 personnes, toutes catégories confondues, au profit des pays africains, tandis que la partie africaine, de son côté, s'engage à fournir l'appui et l'assistance nécessaires quant à la sélection des candidats et l'assistance logistique.
Les deux parties se déclarent satisfaites des résultats de leurs échanges et de leur coopération culturels. Elles estiment que la Chine et l'Afrique sont toutes les deux dotées d'une histoire et d'une culture splendides et que le renforcement des échanges et de l'inspiration mutuelle de leurs cultures contribuera à l'enrichissement du partenariat stratégique sino- africain de type nouveau, au dialogue et aux échanges entre les civilisations pour l'avènement d'un monde harmonieux.
Les deux parties sont déterminées à travailler activement pour la mise en oevre des projets d'échanges intergouvernementaux, à promouvoir et à soutenir l'organisation par l'une ou l'autre partie des manifestations culturelles au niveau des collectivités locales ou non gouvernemental. La partie africaine exprime son appréciation pour le Projet de visites des personnalités culturelles africaines proposé par la Chine qui ne manquera pas de promouvoir les échanges entre les milieux culturels chinois et africains.
Coopération Chine-Afrique en matière d'éducation
Conscientes de l'importance de l'éducation qui est la base et la clé de la réalisation du développement durable sur les plans économique et social, la Chine et l'Afrique (les deux parties) décident d'élargir la coopération éducative sino-africaine sur l'excellente base actuelle.
Prenant note du succès du Forum des Ministres de l'éducation chinois et africains qui a eu lieu en novembre 2005, les deux parties sont d'avis que l'organisation régulière de ce Forum favorisera leur coopération et leur dialogue dans le domaine éducatif.
Résolues à encourager davantage d'échanges et une coopération plus étroite entre leurs établissements d'enseignement supérieur et à prendre des mesures effectives afin de rendre plus utile l'échange d'étudiants, les deux parties entameront des négociations en vue de la conclusion des accords sur la reconnaissance des diplômes entre la Chine et les pays africains.
Le gouvernement chinois s'est offert pour :
- aider des pays africains à établir 100 écoles rurales pendant les trois ans à venir.
- porter, avant 2009, de 2 000 à 4 000, le nombre de bourses par an accordées par le gouvernement chinois en faveur des pays africains.
- former, chaque année, pour les pays africains, des fonctionnaires administratifs dans le domaine de l'éducation, des présidents d'université, des directeurs d'écoles secondaire, primaire et professionnelle ainsi que des professeurs expérimentés.
- Conformément aux besoins et aux souhaits des pays africains, établir des instituts Confucius en Afrique en vue d'aider les pays africains dans l'enseignement du chinois, et encourager, en même temps, l'enseignement des langues africaines dans des écoles chinoises.
Coopération en matière médicale
La Chine et l'Afrique (les deux parties) expriment leur satisfaction devant les résultats de leur coopération médicale depuis la 2e Conférence ministérielle du Forum. Les pays africains concernés sont très reconnaissants aux membres des équipes médicales chinoises en Afrique en raison de leur dévouement afin de sauver les mourants et de soigner les blessés dans des conditions difficiles, et s'engagent à mettre en place des conditions de travail et de vie convenables pour les équipes médicales chinoises.
Notant avec satisfaction que le gouvernement chinois a pris des mesures effectives pour lutter contre le paludisme, le sida et la grippe aviaire en accordant à temps des aides nécessaires aux pays africains, les deux parties sont déterminées à renforcer leurs échanges et coopération pour ce qui concerne la prévention et le traitement des épidémies dont le sida, le paludisme, la tuberculose, l'Ebola, le Chikungunya et la grippe aviaire, le contrôle sanitaire et la quarantaine ainsi que le mécanisme d' urgence en cas d'accidents de la sant publique.
Le gouvernement chinois s'est offert pour :
- aider des pays africains, pendant les trois ans à venir, à construire 30 hôpitaux, accorder une aide sans contrepartie d'un montant de 300 millions de yuans RMB pour l'achat de médicaments contre le paludisme en faveur des pays africains et la création de 30 centres de lutte contre le paludisme.
- au cours des trois ans à venir, envoyer des équipes médicales aux pays africains ou en augmenter le nombre, dans la mesure de ses possibilités et en fonction des besoins de ces derniers, tout en explorant activement avec eux de nouvelles modalités de l'envoi des équipes médicales.
- continuer à fournir des médicaments et du matériel médical dont les pays africains auront besoin et les aider à mettre en place et à améliorer des installations médicales et à former le personnel médical.
Coopération dans la protection de l'environnement
Pleinement conscientes de l' importance de la protection de l'environnement pour la réalisation de leur développement durable respectif, la Chine et l'Afrique ( les deux parties) sont heureuses de noter le succès de la Conférence sur la Coopération sino-africaine en matière de protection de l'environnement tenue en février 2005 et du progrès substantiel de leur coopération en la matière. Les pays africains apprécient la donation du gouvernement chinois pour la création du Centre d'environnement Chine-Afrique du PNUE.
Les deux parties soulignent leur détermination d'intensifier leur dialogue, leurs échanges et leur coopération relative à la revalorisation des ressources humaines dans le domaine de la protection environnementale, et la partie chinoise augmentera progressivement le nombre des gestionnaires et des experts africains de l'environnement qu'elle va former pour les trois années à venir ; elles entendent développer la coopération multilatérale en la matière avec le PNUE.
Elles sont convenues de faire progresser leur coopération dans la construction des capacités, la lutte contre la pollution de l'eau et la désertification, la préservation de la diversité biologique, et pour ce qui concerne les secteurs de la protection de l'environnement et les projets pilotes écologiques.
Les deux parties sont heureuses de noter le progrès substantiel de la coopération touristique sino-africaine, estimant que cette coopération contribuera à une meilleure connaissance et une amitié plus profonde entre leurs peuples.
Les deux parties ont pris note qu'après la 2e Conférence ministérielle du Forum en 2003, l'Ouganda, Madagascar, le Botswana, le Lesotho, la Namibie et le Ghana ont obtenu le statut de destination approuvée (SDA) pour les touristes chinois. Avec la décision du gouvernement chinois d'accorder ce statut aux neuf nouveaux pays, l'Algérie, le Cap-Vert, le Cameroun, le Gabon, le Rwanda, le Mali, la Mozambique, le Bénin et le Nigéria, le nombre des pays africains ayant le SDA s'est élevé maintenant à 26. Le gouvernement chinois accordera le SDA à davantage de pays africains qualifiés sur leur demande. La partie africaine souhaite accueillir plus de touristes chinois et encourage le voyage des citoyens africains en Chine.
Renforcement de la coopération entre les médias Chine-Afrique
Conscientes que la multiplication des échanges entre leurs médias de presse respectifs favorisent une couverture globale et objective, la Chine et l'Afrique (les deux parties) encouragent leurs médias respectifs à jouer un rôle positif dans l'approfondissement de la connaissance mutuelle et de l'amitié.
Les deux parties apportent leur soutien aux échanges et à la coopération multiformes et aux différents niveaux entre leurs autorités de la presse et leurs médias, de même qu'à l' intensification de l'échange de visites entre les groupes de média.
Les deux parties soutiennent et encouragent leurs médias à multiplier la couverture de l'autre partie et sont disposées à s' accorder mutuellement des assistances et facilités pour l'envoi des correspondants permanents et des missions de reportage de courte durée.
La partie chinoise continuera à organiser des ateliers pour les journalistes africains et à inviter des responsables des autorités de la presse et des groupes de média ainsi que des journalistes africains à venir en Chine pour échanger des vues, faire des reportages et explorer des modalités de coopération efficaces.
Les deux parties sont convenues de renforcer leur coopération en matière de radio-télévision. La partie chinoise aidera notamment les pays africains à former le personnel travaillant dans la radio-télévision.
Echanges entre les peuples, les jeunes et les femmes
Reconnaissant que les échanges non gouvernementaux jouent un rôle important dans l' approfondissement de la connaissance et de l'amitié entre les peuples chinois et africains, la Chine et l'Afrique (les deux parties) ont décidé de renforcer les échanges entre leurs peuples et de consolider leur amitié traditionnelle pour que l'amitié sino-africaine puisse se transmettre de génération en génération.
Les deux parties expriment leur satisfaction devant les progrès obtenus dans les échanges entre les jeunes et reconnaissent le rôle positif joué par le Festival des jeunesses chinoise et africaine dans le renforcement de la connaissance mutuelle et de l'amitié entre les jeunes. En vue de promouvoir la coopération en matière de développement des jeunesses chinoise et africaine, les deux parties sont convenues de développer et d' améliorer, pour les trois ans à venir, le réseau de communication et le mécanisme de dialogue collectif entre les jeunesses chinoise et africaine, et de continuer d'organiser le Festival des jeunesses chinoise et africaine.
La Chine a offert d'élargir progressivement le programme des Jeunes volontaires chinois au service de l'Afrique et d'envoyer, pendant les trois années à venir, 300 jeunes bénévoles travailler en Afrique dans les domaines médical, sanitaire, sportif, agricole, éducatif et autres.
Reconnaissant l'importance de la promotion de l'égalité homme-femme et de l'amélioration de la condition féminine, les deux parties se félicitent des échanges amples existant entre les femmes chinoises et africaines et sont d'accord pour intensifier, sous diverses formes, les échanges et la coopération dans ce domaine.
La Chine attache de l'importance à ses échanges et sa coopération dans le domaine du sport avec les pays africains et entend les élargir davantage. Les pays africains, de leur côté, apportent leur appui à l'organisation par la Chine des Jeux olympiques de 2008 et s'apprêtent à participer activement à ce grand rendez-vous sportif avec le voeu qu'il soit couronné d'un plein succès. |