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Le sujet est sur toutes les lèvres. Mais qu'est-ce au juste que les PM2,5 ? Qui est responsable de leur émission ? Et surtout, quels moyens d'action avons-nous ? Le point avec un spécialiste.
Wen Xiangcai travaille au Centre national de surveillance environnementale de Chine. Quand elle parlait auparavant de son travail, peu de personnes s'y intéressaient, trouvant le sujet trop scientifique. Ces dernières années néanmoins, elle est devenue la cible des journalistes dans toutes les réunions.
Il est vrai que la qualité de l'air est déjà devenue un des sujets les plus discutés en Chine. Adopté en 2012 dans les normes de qualité de l'environnement et de l'air, l'indice des PM2,5 apparaît à maintes reprises dans de nombreux documents importants tels que Le rapport de travail du gouvernement chinois et Le XIIe plan quinquennal. La « Belle Chine », notion de gouvernance introduite au XVIIIe Congrès du PCC, manifeste, quant à elle, l'importance accordée par le gouvernement chinois à la construction d'une civilisation écologique.
Mais à l'heure actuelle, le smog couvre la Chine du Centre et de l'Est depuis le début de l'année 2013, alors que près de la moitié des 74 villes-clé dont la qualité de l'air est surveillée en permanence sont gravement polluées. À cause des brumes épaisses, la population chinoise angoissée peine à respirer.
Rechercher l'origine de la pollution
En ce qui concerne les raisons de ce smog permanent, phénomène inédit, Wen Xiangcai estime que le climat naturel, la combustion du charbon pour le chauffage en hiver, ainsi que les habitudes du public, y contribuent chacune pour une part. L'augmentation annuelle du nombre des voitures et les grillades en plein air sont des exemples assez manifestes de cette dernière catégorie.
« Dans certaines écoles, comme dans certains quartiers d'habitation, je vois souvent des gens qui se plaignent de la pollution de l'air tout en prenant du rôti. Chacun de nous apporte en fait sa ‘‘contribution'' au phénomène », explique Wen Xiangcai.
Les PM2,5 sont la principale cause du smog, mais leur origine reste pourtant encore floue. Pour les personnes chargées de surveillance environnementale telles que Wen Caixiang, déterminer cette origine et tenter d'y remédier est maintenant la tâche délicate et complexe qui s'impose.
Selon l'explication de Wen Caixiang, les composants des PM2,5 sont variés. Ils consistent non seulement en des particules primaires issues directement de la combustion du charbon ou de la biomasse, en des émissions des voitures et en poussières volatiles, mais aussi en des particules secondaires résultant de la réaction chimique compliquée des polluants aériformes tels que l'anhydride sulfureux, l'oxyde d'azote, des substances organiques volatiles et l'ammoniaque. Ces deux genres de composants représentent chacun, selon les analyses, la moitié des PM2,5.
Pour le moment, le Centre national de surveillance environnementale de Chine a déjà installé plus de 400 sites de surveillance automatique répartis sur 74 villes. Plusieurs sites d'échantillonnage manuel sont par ailleurs mis en place en vue de remonter à la source des polluants par le biais de l'analyse en laboratoire. Ayant pour objectif de donner des évaluations plus objectives, le Centre national de Surveillance environnementale de Chine s'est aussi équipé d'un véhicule ambulant de surveillance pour comparer la qualité de l'air en différents endroits.
« La résistance environnementale est très variable d'une région à l'autre. Elle est étroitement liée aux conditions locales telles que les éléments naturels, la densité démographique, le tissu industriel et le type d'entreprises. » Selon Wen Xiangcai, une fois le « coupable en chef » dépisté, l'analyse des surveillants servira de fondement à l'élaboration des politiques nationales, tout en offrant des informations très pratiques pour la vie publique. « Par exemple, quelle sorte d'entreprise convient pour le développement dans tel endroit, ou encore à quelle catégorie de la population il est déconseillé de sortir à tel moment. »
Dans l'intention de faire connaître au public au plus vite les données de surveillance de l'air et de lui fournir une guidance quotidienne, Wen Xiangcai et ses collègues ont installé la « plate-forme nationale de publication en temps réel de la qualité de l'air » sur le site du Centre national de surveillance environnementale de Chine, tout en fournissant un logiciel gratuit pour téléphone portable, qui facilitera l'accès à tout moment et dans n'importe quel lieu à l'indice de qualité de l'air de tous les sites de surveillance dans les 74 villes.
Wen Xiangcai explique que la plupart des dispositifs de surveillance de l'air en Chine étaient jusqu'ici importés. Cette année, grâce à la mise en œuvre de l'important projet national de développement des appareils et des dispositifs scientifiques – « Le développement et l'application des dispositifs de surveillance des particules fines (PM 2,5) dans l'air », la Chine recherchera et développera, avec des droits de propriété intellectuelle indépendants, des appareils de surveillance et des équipements complets d'échantillonnage des PM 2,5. Dans un avenir proche, des dispositifs de surveillance de l'air qui « connaissent » mieux la situation de la Chine et qui s'adaptent davantage aux conditions géographiques du pays, devraient voir le jour, offrant une meilleure garantie de surveillance de l'air en Chine.
Source: La Chine au Présent |