Un débat entre la Chine et les États unis sur l'Accord de Copenhague
A un mois de la conférence de Cancún, Todd Stern a effectué une visite en Chine au cours de laquelle il a participé à une réunion de deux jours à huis clos avec la Commission d'État pour le développement et la réforme. Au cours de la conférence de presse tenue le 22 octobre, Stern a déclaré qu'aucune avancée n'avait été faite.
Avant cela, Stern a exposé franchement, durant la réunion des principales entités économique organisée à New York, les points de vue de la partie américaine. Pour les Américains, selon le modèle du Protocole de Kyoto, les pays développés ont le devoir de réduire les émissions, alors que ce n'est pas le cas pour les pays en développement. Ces derniers peuvent mener volontairement des actions de réduction des émissions. À l'inverse, l'Accord de Copenhague stipule que tous les pays ayant promis une réduction des émissions sont tenus d'exécuter ces actions sur la même base.
Stern a déclaré que sa visite en Chine n'avait fait aucune percée dans la négociation, bien que le monde extérieur ait été dans l'attente de quelques succès.
Aujourd'hui, le Protocole de Kyoto, seul document contraignant dont la première période d'engagement arrivera à échéance en 2012, persistera en tant que modèle. Cependant, au cours de la discussion de la 2e période d'engagement du Protocole de Kyoto, certains pays développés représentés par les États-Unis ont cherché les moyens de mettre fin à ce protocole.
Durant le sommet de Copenhague, les États unis ont poussé, au dernier moment, à lancer l'Accord de Copenhague. Au cours des négociations suivantes, les Américains se sont efforcés de changer le principe de responsabilité commune mais différenciée, en se basant sur cet Accord de Copenhague. Au début du mois d'octobre, Stern a déclaré que le Protocole de Kyoto était l'explication d'une version erronée.
Selon lui, la Chine est aujourd'hui le pays dont les rejets d'émissions sont les plus importants au monde. Ceux-ci dépasseront, en 2020, de 60 % ceux des États-Unis. Comment peut-on dans ce cas mettre en place un système permettant à la Chine de bénéficier du même traitement que le Tchad ? Pour cette raison, poursuit-il, il faut que les pays rejetant les émissions les plus importantes — c'est-à-dire, les pays en développement et les pays développés responsables de 85 % des émissions mondiales — s'intègrent dans ce système.
Au cours de la conférence de Tianjin, Su Wei, chef de la délégation chinoise, a indiqué : « La partie chinoise n'a pas exécuté l'Accord de Copenhague selon l'explication de la partie américaine. »
« L'explication de Stern signifie que l'Accord de Copenhague remplace les stipulations et le principe de la Convention et du Protocole de Kyoto. C'est-à-dire qu'il renie fondamentalement le Protocole de Kyoto, la Convention et la Feuille de route de Bali. Tout cela est inadmissible tant pour nous que pour de nombreux pays en développement », a affirmé Su Wei.
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