Des millions de tonnes de résidu de chrome, rejetées par des usines chimiques, se sont déposées dans tout le pays, ce qui pose un grand problème pour les terres cultivées et les nappes phréatiques.
Environ 20 villes dans le pays ont signalé avoir 6 millions de tonnes de résidu de chrome.
Ce déchet toxique est un sous-produit utilisé dans les usines chimiques, qui ont proliféré dans les années 1950. Suite aux importants problèmes de pollution, le gouvernement central a ordonné la fermeture de plus de la moitié de ces usines dans les années 1990.
Cependant, même si la production s'est terminée, les résidus de chrome sont restés.
Selon le Quotidien Dahe de la province centrale du Henan, il y a six "forteresses dangereuses" au Henan, contenant 500 000 tonnes de déchets chimiques toxiques à l'intérieur de structures en béton.
Dans le village de Beisi de la ville Gongyi du Henan, environ 50 000 tonnes de déchets de chrome ont été stockées à 3 km d'une rivière depuis près de 20 ans.
La "forteresse" a été localisée dans un ravin entre deux collines et les maisons les plus proches ne sont qu'à quelques kilomètres de là, selon le quotidien anglais China Daily, datant de mardi.
Les responsables locaux ont déclaré que les résidus sont stockés par une usine locale, ouverte depuis 1976.
En raison des plaintes, en 1990, des résidents locaux sur les risques potentiels de ces résidus, l'usine a été forcée de stocker ces déchets dans le village plus éloigné de Beisi.
En 1992, l'usine a été fermée mais les résidus sont restés là.
"Je ne savais pas que nous étions en face d'une telle menace potentielle", a dit un berger, surnommé Zhuang, cité par China Daily.
Un autre villageois, qui a demandé à garder l'anonymat, s'inquiète beaucoup de cette situation et espère que "le gouvernement puisse prendre des mesures rapide pour éliminer ce risque".
Le chrome peut entraîner le cancer des poumons, du foie et des reins. Une dose de cinq grammes de chrome peut tuer une personne, selon l'Institut national pour la santé du travail et le contrôle des poisons, rattaché au Centre chinois de prévention et de contrôle des maladies.
"Les résidus ont été coulés dans le ciment et n'a jamais fui. Nous surveillons chaque année les changements de l'environnement aux alentours", a indiqué Dong Yuanhui, vice-directeur du bureau de la protection de l'environnement de Gongyi.
Selon lui, une compagnie chimique a remporté l'appel d'offres pour l'élimination des résidus et le projet commencera soit fin novembre soit début décembre.
"Une fois le projet commencé, nous pourrons traiter 300 à 400 tonnes de déchets par jour et tous les déchets chimiques dangereux vont disparaître d'ici trois à quatre mois", a affirmé Dong Yuanhui.
En réponse aux risques potentiels des résidus de chrome imposés aux résidents et à l'environnement, le Conseil d'Etat (gouvernement chinois) a ordonné, en 2005, que les gouvernements locaux traitent tous les déchets chimiques sur une période de cinq ans.
En même temps, le gouvernement a lancé une réforme dans l'industrie du chrome. Seulement 18 fabricants parmi les 70 initiaux sont encore en activité, et sont capables d'éliminer en toute sécurité les résidus des produits chimiques.
Selon un article publié sur le site Internet du bureau de la Protection de l'environnement du Henan, la province a déjà traité 55 000 tonnes de résidu de chrome depuis fin 2009.
Mais les projets d'élimination des déchets dans les villes de Gongyi, de Xinxiang et d'Anyang n'ont pas encore commencé, indique cet article.
Les dirigeants ont avoué qu'il est difficile pour eux d'éliminer tous les résidus dans le temps imparti.
Se rendant compte de l'inefficacité du projet, Shao Fengshou, chef du bureau de la gestion des déchets solides du bureau de la Protection de l'environnement du Henan, a expliqué que le gouvernement central a ordonné aux gouvernements locaux de payer pour l'élimination des résidus de chrome alors que ces derniers voulaient obtenir des subventions du gouvernement central pour faire cela. |