En octobre 2009, Lu Guang, photographe chinois, a remporté le XXXe prix W. Eugene Smith avec une série de photos intitulée Pollution en Chine. Cette série compte quarante photos, dont chacune raconte une histoire douloureuse. Dans le bassin du fleuve Honghe, dans le sud-est de la province du Henan, trois grandes usines rejettent de l'eau toxique depuis une vingtaine d'années, polluant les nappes phréatiques qui servent à 400 000 personnes dans plus de 200 villages. De nombreux cancers ont été enregistrés dans cette région. Ce drame n'est pas un cas isolé. La Chine est devenue une plateforme mondiale des produits néfastes et toxiques, qui ont non seulement consommé une grande quantité de ressources, mais aussi détérioré l'environnement. Avec une dépendance au commerce international de 70 %, les problèmes environnementaux et de ressources attribuables à ces échanges coûtent annuellement à la Chine 119 milliards de dollars.

Les pays occidentaux tentent de limiter leurs émissions de CO2, tandis que la pollution du sol, de l'eau et de l'air reste principalement en Chine. Le pays risque de devenir le plus grand producteur d'émissions de GES du monde et la cible des critiques internationales.

Selon les études de Pan Jiahua, chercheur au Centre d'études du développement urbain et de l'environnement relevant de l'Académie des Sciences sociales de Chine, les émissions de CO2 de l'énergie grise exportée par la Chine en 2006 étaient de 1,846 milliard de tonnes, contre 800 millions pour les importations. Le CO2 gris exporté par la Chine représente les émissions produites pour le compte d'autres pays dans les échanges internationaux.