À son arrivée au pouvoir, Barack Obama a nommé Steven Chu, un ressortissant américain d'origine chinoise, comme secrétaire à l'Énergie. La proposition clé de ce nouveau secrétaire était l'introduction d'une taxe carbone aux frontières dans le projet de loi Waxman-Markey. Avec ce dispositif, les États-Unis auraient imposé des droits de douane sur les produits étrangers dans le but de dissuader les entreprises d'adopter des comportements polluants. L'argument était que si d'autres pays n'avaient pas pris de mesures pour réduire leurs émissions de GES, les producteurs américains contraints à des coûts écologiques se retrouvaient en situation de concurrence déloyale. Les États-Unis envisagent donc cette taxe pour compenser ce coût.
Les Américains ont lié le problème climatique au commerce. Cette nouvelle barrière commerciale sous prétexte de réduction des émissions est habilement conçue. Au nom de la lutte contre le changement climatique, elle protège en même temps les fabricants américains, tout en créant une nouvelle source de revenus pour le gouvernement. Le Washington Post a directement admis que le projet de loi avait pour but de protéger la compétitivité de l'industrie locale par rapport aux produits importés.
Suite au débat sur ce projet, les Européens ont envisagé la même chose, au risque d'intensifier le protectionnisme. Les cibles de la taxe carbone aux frontières sont les pays polluants en voie de développement, notamment la Chine et l'Inde. Jairam Ramesh, ministre indien de l'Environnement a refusé l'idée de négocier sur le changement climatique à l'OMC. He Yafei, vice ministre chinois des Affaires étrangères, a indiqué que la Chine s'opposait à la généralisation du protectionnisme au nom de la lutte contre le changement climatique, car cela entravait la reprise de l'économie mondiale. Yao Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré que la taxe carbone aux frontières violait les règles fondamentales de l'OMC et le principe de « responsabilités communes mais différenciées » déterminé par le Protocole de Kyoto, au détriment des intérêts des pays en voie de développement. |