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Une série suscite des discussions sur les reliques perdues 

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 09. 2023 | Mots clés : reliques perdues 
french.china.org.cn | 12. 09. 2023

Une série de courtes vidéos, qui raconte l’histoire d’une théière en jade prenant vie et s’embarquant dans un voyage depuis le British Museum jusqu’à sa terre natale en Chine, a touché une corde sensible auprès de millions de spectateurs, intensifiant les appels au musée britannique pour qu’il rapatrie les reliques dérobées de manière illégale à la Chine.

Avec la diffusion du dernier épisode mercredi dernier, cette série en trois parties intitulée « Escape From the British Museum » (逃出大英博物馆), dont la durée dépasse tout juste les 16 minutes, a attiré plus de 340 millions de vues et suscité près de 2 millions de commentaires sur Douying, une plateforme de vidéos courtes.

Dans cette histoire, une théière en jade subit une transformation magique et prend la forme d’une jeune femme. Celle-ci s’échappe du musée et rencontre Zhang Yong’an, un journaliste chinois au Royaume-Uni. Elle le supplie alors de la ramener en Chine. Lorsqu’elle revient dans son pays, elle ne voyage pas seulement à travers son pays natal, mais elle porte également des « lettres » écrites par d’autres artefacts du musée pour leurs familles respectives en Chine.

Cette série a été réalisée par deux jeunes blogueurs chinois de 26 et 23 ans, qui utilisent les pseudonymes « Jianbing Guozai » et « Xiatian Meimei ».

« Jianbing Guozai », dont le vrai nom est Zhang Jiajun, est diplômé de l’Université des médias et des communications du Sichuan à Chengdu, la capitale de la province du Sichuan. Celui-ci a indiqué que l’idée de cette série avait été inspirée par un internaute, qui a suggéré au mois de janvier de créer un dessin animé, dans lequel divers artefacts prennent vie et s’échappent du musée pour « rentrer à la maison à temps pour le nouvel an chinois ».

Zhang Jiajun a décidé de transformer cette idée en vidéo et il lui a fallu trois mois de préparation, avec notamment des recherches sur le British Museum et l’écriture du scénario.

Ces efforts se sont avérés plus que justifiés. Certaines scènes ont touché les internautes de nombreuses façons. Certains ont par exemple été émus par les détails des « coups de pinceau sur les journaux anglais », tandis que d’autres ont été frappés par le dialogue intense entre les artefacts.

Un internaute répondant au surnom de « Nanfangyoujia-ren » a commenté : « Les larmes me sont montées aux yeux de manière inexplicable, lorsque les lettres des reliques ont été révélées. »

Zhang Jiajun a expliqué dans une interview que ces « lettres » écrites par les artefacts chinois au British Museum avaient été inspirés par une visite au musée, au cours de laquelle lui et « Xiatian Meimei » ont ressenti une connexion particulière avec les reliques.

« Il s’agit d’une histoire de rédemption à deux sens. Les personnages principaux de la série, à savoir la théière et le journaliste, sont égarés à l’étranger et ils ont une connexion commune, à savoir leur pays d’origine. Leurs émotions se mélangent et se font écho », fait-il remarquer.

Un grand nombre d’internautes ont été profondément émus par l’aspiration des artefacts à « rentrer à la maison », postant des commentaires exprimant leur espoir que ces reliques culturelles languissant à l’étranger puissent « rentrer avec dignité et honneur ».

« Feiyutang », un autre internaute, a exprimé sa détermination à « persister sur la voie de la préservation du patrimoine culturel » après avoir regardé ces vidéos : « Je crois fermement que les reliques culturelles perdues à l’étranger vont définitivement, sans aucun doute, retrouver les bras aimants de notre patrie. Nous devons œuvrer ensemble. »

Le British Museum a une collection d’environ 23 000 artefacts chinois, qui s’étendent du Néolithique jusqu’à nos jours, incluant des peintures, des impressions, des jades, des bronzes, des laques et des céramiques. Certains de ces artefacts ont été collectés au cours des périodes de troubles et de soulèvements sociaux en Chine, entre la deuxième moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle.

Les forces britanniques ont envahi Beijing par deux fois, en 1860 et en 1900, engendrant la perte de nombreuses reliques de la collection royale chinoise.

D’après les messages sur les réseaux sociaux du musée, la théière présentée dans cette série est la création d’un artiste chinois contemporain travaillant le jade, Yu Ting. Même s’il ne s’agit pas d’une relique culturelle traditionnelle, cette théière en jade finement ouvragée et réputée pour sa translucidité et la complexité de son ouvrage, a profondément touché l’imagination du public chinois.

Yu Ting a regardé la série et s’est dit heureux de l’attention que son travail a suscitée auprès des jeunes et de l’enthousiasme pour la culture traditionnelle exprimé à travers de nombreux commentaires. « Le travail que nous faisons vise à préserver la culture traditionnelle et cela nous donne le sentiment que ce que nous faisons a vraiment du sens », a-t-il déclaré.

Le 16 août, le British Museum a annoncé qu’un grand nombre de pièces de sa collection, incluant des bijoux en or et des pierres précieuses, étaient manquantes. Celles-ci sont présumées volées ou endommagées.

« Cette révélation a coïncidé étroitement avec la sortie de la série. Le plan original était de la dévoiler à la fin de l’été », explique Zhang Jiajun. 

Celui-ci a exprimé sa gratitude pour l’amour que la série a recueilli auprès des spectateurs et indiqué qu’il espérait que chacun accorderait une plus grande attention à la situation déplorable des reliques culturelles à l’étranger.

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Source:french.china.org.cn