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Luc Bendza : le kung-fu, du rêve à la réalité

French.china.org.cn | Mis à jour le 10. 07. 2023 | Mots clés : art martial chinois,kung-fu,wushu,Gabon

Il y a 40 ans, un adolescent gabonais quittait son Afrique natale pour venir apprendre le kung-fu en Chine avec un rêve en tête : voler. Luc Bendza est aujourd'hui un maître de kung-fu reconnu, mais aussi un acteur avec plusieurs films du genre à son actif, un juge arbitre international, et un ambassadeur du kung-fu à l'étranger. Ce « héros venu d'ailleurs » a raconté à China.org.cn l'histoire de ses liens indéfectibles avec le célèbre art martial chinois.

Le kung-fu, plus qu'une simple pratique sportive

Enfant, Luc Bendza adorait déjà les films de wushu (autre nom du kung-fu en Chine), et Jackie Chan et Bruce Lee étaient ses idoles. Il rêvait alors de pouvoir voler dans les airs comme les héros de ces films d'arts martiaux. En 1983, alors qu'il n'avait que 14 ans, il s'est envolé seul pour la Chine afin d'y réaliser son « rêve de kung-fu ». « Lorsque je suis arrivé à l'aéroport de Beijing, j'ai regardé dans le ciel et je me suis demandé, perplexe, pourquoi je ne voyais personne voler », s'est amusé Luc Bendza.

Mais le jeune garçon ne s'est pas laissé décourager par cet écart entre le cinéma et la réalité. En 1985, il se rend au mont Songshan pour apprendre le kung-fu auprès des maîtres du temple Shaolin. Réalisant alors que son manque de connaissance de la langue et de la culture chinoise entravait son apprentissage, il est retourné à Beijing, où ses études à l'Université des langues et cultures de Beijing et à l'Université des sports de Beijing lui ont permis de faire d'importants progrès tant en langue chinoise que dans l'art du wushu. Dans les années 1990, il apparaît dans le film « Dragon from Shaolin », puis il joue le rôle de Jesse Glover, premier élève de Bruce Lee, dans la série télévisée « La légende de Bruce Lee ». Dans cette dernière, il réalise enfin son rêve d'enfant en « marchant sur les murs et volant par-dessus les toits ».

Aujourd'hui, le Gabonais peut se féliciter non seulement de parler couramment chinois, mais aussi d'avoir réussi sur le plan professionnel. Titulaire d'une licence de kung-fu, il est 7e duan dans la discipline, et pour ne citer que quelques uns des ses accomplissements, il a fondé l'Association gabonaise de wushu (AGAWU) et occupe la fonction de vice-président des styles traditionnels à la Fédération internationale de wushu (IWUF), en plus d'arbitrer des compétitions internationales de kung-fu.

Luc Bendza estime avoir tiré beaucoup de bénéfices des arts martiaux chinois, discipline selon lui vaste et profonde : « Le kung-fu prône l'harmonie et non l'attaque active. Il ne sert pas qu'à se maintenir en forme, il nous enseigne aussi l'intégrité. Auparavant, j'étais impatient et pas très vaillant ; la pratique du wushu m'a rendu plus courageux, j'aborde les problèmes avec plus de recul et je suis plus serein. »

Le kung-fu, une discipline populaire en Afrique

Tout au long de ses 40 années d'amitié avec la Chine, Luc Bendza n'a cessé d’œuvrer activement pour faire rayonner ce sport. En 2001, l’IWUF a officiellement demandé au Comité international olympique que le kung-fu soit ajouté à la liste des disciplines olympiques. L'Administration générale des sports de Chine et le Comité d'organisation des Jeux olympiques de Beijing 2008 ont fermement soutenu cette demande, notamment en organisant des activités promotionnelles au niveau international. Luc Bendza avait alors accompagné le comité de candidature de la capitale chinoise à l'étranger afin de sensibiliser le monde au charme particulier de cette discipline. Bien que le wushu n'ait finalement pas pu entrer aux JO, des événements spéciaux dédiés à l'art martial ont été organisés en marge des Jeux.

Selon Luc Bendza, l'IWUF et l'Association chinoise de wushu envoient tous les ans depuis quelques années des experts du kung-fu en Afrique, en Amérique latine, en Europe ou encore en Amérique du Nord pour organiser des activités d'échange en lien avec le wushu, telles que des formations d'instructeurs ou de juge arbitre. Les résultats de ces actions sont très satisfaisants. « Quand on parle du Brésil, les gens pensent immédiatement au football ; et bien pour la Chine, c'est le kung-fu », s'est enthousiasmé l'artiste martial.

En tant que fondateur de l'AGAWU, Luc Bendza s'est toujours employé à promouvoir le kung-fu dans son pays d'origine. « Au début, nous avons invité régulièrement, pendant 10 ans, des experts chinois et des troupes d'artistes à donner des conférences et des représentations afin d'attirer l'attention des gens sur cette discipline. Suite à cela, les arts martiaux chinois ont été reconnus par le ministère des Sports et le Comité national olympique du Gabon. Aujourd'hui, les représentants gabonais du wushu prennent part activement aux championnats du monde biennaux de kung-fu », a indiqué Luc Bendza, ajoutant que les arts martiaux chinois étaient maintenant très populaires en Afrique et en particulier au Gabon. Les jeunes sont nombreux à les pratiquer.

Luc Bendza a depuis longtemps été l'acteur et le témoin privilégié de l'exportation de plus en plus dynamique de la culture chinoise. Il a confié à notre journaliste que les danses du lion et du dragon étaient désormais très appréciées en Afrique, de même que la médecine traditionnelle chinoise. Le maître de kung-fu est convaincu que la culture chinoise – et donc le wushu – sera de plus en plus intégrée au niveau mondial. « Je vais continuer à travailler d'arrache-pied pour faire connaître les arts martiaux chinois ! Je vais continuer à apporter une contribution positive aux échanges culturels entre la Chine et le Gabon, et plus généralement entre la Chine et l'Afrique ! », s'est-il exclamé.

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Source:french.china.org.cn