Patrimoine immatériel : une nouvelle initiative mise en avant pour faire du diabolo un sport olympique

Le diabolo dispose d’une histoire de plus de 600 ans en Chine, alors que des archéologues en ont trouvé des pièces dans un tombeau du treizième empereur de la dynastie des Ming, qui régna entre 1572 et 1620. Figurant sur la Liste nationale du patrimoine immatériel depuis mai 2006, le diabolo reste un jeu populaire en Chine.

« Faire revivre le patrimoine culturel » est un souhait national avancé par la Chine, et c’est pourquoi l’interview de Zhang Jie – un héritier de l’art du diabolo d’un quartier de Beijing depuis 2022 – a pris tout son sens, quand il a essayé d’expliquer au journaliste de china.com.cn son initiative de « faire du “diabolo volant” un sport olympique ».

Il s’agit d’un match opposant deux joueurs (ou deux équipes) séparés d’un filet, en quelque sorte à l’image du badminton. En faisant passer un diabolo volant d'un côté à l'autre du filet, il est question pour les joueurs d’en maîtriser la force d’envoi, la rotation, le trajet et surtout la posture afin de gagner des points. Le « diabolo volant », qui est exigeant en termes d’art et de conditions physiques, pourrait devenir un jour un sport olympique, puisqu’il présente une scène de compétition aussi admirable que les autres sports olympiques.

Les débutants doivent suivre une formation intense avant de pouvoir participer à une compétition de « diabolo volant », d’autant plus que les diabolos traditionnels, faits avec des pièces de bambou et de bois, risquent de causer des dégâts matériels et des blessures quand ils retombent en tournant à toute vitesse. Il a été avancé par des chercheurs étrangers que le diabolo tel qu’on le connaît pourrait être dérivé d’une arme ancienne.

« Même si les activités sportives présentent toutes certains dangers, il nous faut faire tout notre possible pour les réduire au minimum », a indiqué Zhang Jie. Depuis 2009, année où il est devenu un adepte de Li Lianyuan, héritier national du diabolo de la dernière génération, Zhang Jie s’est mis à réfléchir sur l’innovation du diabolo traditionnel. En 2019, il a enfin trouvé une occasion pour faire valoir son idée, qui consiste à envelopper le diabolo traditionnel d’une couche de plastique expansé spécial, de sorte à assurer la protection des pratiquants et de l’environnement, bien que cela restreigne certaines techniques. « À ce jour, aucun dommage causé par le nouveau diabolo n’a encore été signalé », a affirmé Zhang Jie.

« Un voyage de mille lieues commence par un premier pas ». Au cours de la dernière quinzaine d’années depuis la démonstration du diabolo aux Jeux olympiques de 2008 à Beijing, Zhang Jie et ses collègues ont fait beaucoup d’efforts pour faire du diabolo volant un sport olympique.

Inventé avant 2011 dans la province chinoise du Henan (centre), le diabolo volant a été introduit à Beijing plus tard par Zhang Jie et ses collègues. Après quelques années d’entraînement, Zhang Jie a d’abord remporté le titre en simple messieurs lors de la première Compétition de diabolo volant de Baoding, une ville de la province du Hebei (nord). Il a ensuite participé à la rédaction des règles du jeu du diabolo volant et a prononcé un discours thématique lors du premier séminaire sur les règles du diabolo volant organisé en 2019 à l’Université de l’ingénierie du Henan, puis est devenu professeur invité de l’université en janvier 2022. Il est actuellement en train de rédiger un manuel sur le diabolo volant.

Zhang Jie et ses collègues ont également participé à plusieurs activités promotionnelles du diabolo volant à l’étranger. En août 2022, il a été invité à faire une démonstration de diabolo volant à l’atelier « Des sports traditionnels aux sports du futur (From traditional to future sports) » organisé par les Jeunes leaders du Comité international olympique à Beijing, prenant contact pour la première fois avec une plateforme olympique lui permettant de promouvoir à travers le monde le diabolo volant ainsi que d’autres jeux sportifs traditionnels chinois.

À ce jour, avec le soutien des gouvernements locaux, Beijing a organisé treize éditions annuelles successives de la Coupe Guangnei de diabolo volant. En 2018, le diabolo volant est devenu une épreuve officielle de la Compétition sportive des ethnies de la province du Henan, et est actuellement pratiqué dans 18 villes et régions de la province. L’Université de l’ingénierie du Henan, l’Université de Zhengzhou et d’autres universités de la province du Henan ont intégré le diabolo volant dans leurs programmes d’enseignement sportif général.