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40e anniversaire de la réforme et de l'ouverture

Entretien sur les tendances avec Li Wei, professeure à l'Université Tsinghua

French.china.org.cn | Mis à jour le 31. 08. 2018 | Mots clés : Li Wei,mode

Les « girouettes » du début de la réforme et de l'ouverture

Li Wei se souvient très bien des tendances des années 1980 et 1990. Avant la réforme et l'ouverture, tout le monde affectionnait les tuniques à col Mao et les chemises simples, il y avait peu de patrons de couture différents. Au début des années quatre-vingt, la mode est passée aux « blouses chauve-souris » aux manches tombantes, aux pulls en tricot et aux manteaux de ski. Les changements étaient relativement lents. À partir du milieu des années quatre-vingt, les gens ont commencé à porter des fuseaux avec un élastique sous le pied, des crop tops, des pantalons moulants évasés… Puis les années 1990 ont fait place aux jeans très aimés des jeunes.

Les gens s’informaient alors principalement des tendances grâce aux films et au gala de la fête du Printemps à la télévision. Les jeunes imitaient le style des vedettes, des hôtesses et des chanteuses du gala du Nouvel An chinois. Que ce soit une robe rouge apparue dans un film, une blouse ornée d’un ruban noué, la veste à épaulettes de la présentatrice du gala, ou encore la coupe afro et les lunettes de soleil d’un chanteur, tout pouvait devenir l’obsession du moment. « Au début de la réforme et l'ouverture, le courant dominant était encore la vie en collectivité. On mettait peu l’accent sur la personnalité de chacun, l'habillement visait à l’homogénéité. Cela correspondait aux idées sociétales de l’époque », observe Li Wei.

Une exposition de Li Wei au Royal College of Art


La connexion internationale

Si les années 1980 et 1990 formaient une période d’éveil aux tendances, le XXIe siècle est tout à fait différent pour la Chine, qui a désormais commencé à explorer sa propre esthétique en mettant l'accent sur sa culture et son style distincts. L’habillement est plus libre et plus divers, une ère d’épanouissement des « cent fleurs » a commencé. « Beaucoup de créateurs ont leur propre ADN de mode, à savoir une identité propre, un style qu’ils explorent. L’engouement ces derniers temps pour des vêtements naturels et respectueux de l'environnement, le confort et le style intelligent, s’articule en synchronisation avec les tendances internationales », observe-t-elle. « La Chine a désormais de nombreuses marques reconnues, nous avons commencé à mettre l'accent sur l'individualité, les gens ne veulent plus se copier. »

« Des années 1940 aux années 1960, la mode occidentale a atteint un très haut niveau esthétique, de qualité, de technique et de tissus. Malgré les périodes de récession, les Occidentaux ont gardé des exigences esthétiques et de présentation à plusieurs aspects. Ils prêtent attention à leur habillement et à la manière dont ils présentent leur personnalité, alors que nous avons pendant longtemps cherché à nous habiller pour les autres. Beaucoup de gens veulent aveuglément des vêtements et sacs de grandes marques, même si cela est laid. Les gens doivent s’émanciper de ces codes en suivant leurs propres envies, c’est la seule manière de trouver son style esthétique. » Comme le disait Coco Chanel : « Les modes passent, le style est éternel ». 

Li Wei et ses mannequins


Les tendances du futur sont imprévisibles. Cependant, Li Wei est confiante : « Nous avons maintenant beaucoup de créateurs qui n’ont rien à envier à leurs homologues étrangers. Nos jeunes étudiants sont investis d’un sens de mission et de responsabilité, la Chine aura certainement beaucoup à apporter au monde de la mode dans les années à venir. »

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Source:french.china.org.cn