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Shanghai poursuit sa campagne contre les traductions en mauvais anglais

French.china.org.cn | Mis à jour le 20. 12. 2017 | Mots clés : Shanghai,mauvais anglais


Au centre de la bataille de longue haleine de Shanghai contre les panneaux et les publicités comprenant des termes mal traduits en anglais, le désordre n’est pas encore complètement apprivoisé, comme le montre le site du parc animalier sauvage de la ville.

Le nom du parc apparaît en trois versions: Shanghai Wild Animal Park, Shanghai Wildlife Park et Shanghai Wild Park.

Dans son introduction, qui vise à expliquer aux visiteurs qu'un grand nombre d'animaux sauvages vivent dans le parc et qu’on peut les observer de près, la traduction annonce aux touristes que « de grandes populations sont exposées » et qu’on pourra « être en étroit contact avec des animaux ».

Sur la page traitant des questions fréquemment posées, certaines questions sont traduites mot à mot, dans l'ordre des phrases en chinois. Par exemple, « Où les soldats et les personnes handicapées peuvent-ils obtenir leurs billets d’accès gratuit? » devient: « Soldats où possible libérer, handicapés dans le parc ».

Lorsqu'un étudiant a signalé ces problèmes, le parc a promis de revoir ses traductions déroutantes et de mettre à jour son site officiel en anglais le plus tôt possible.

Les experts estiment qu’une prise de conscience accrue de l'importance d'une bonne traduction est cruciale pour éviter que du mauvais anglais n’apparaisse. Une mauvaise traduction est un message qui va à l'encontre des efforts de Shanghai pour devenir une ville internationale, soulignent-ils.

Selon les experts de la Commission municipale de gestion de l'usage des langues, les principales erreurs sur les panneaux et publicités concernent la grammaire, l'orthographe et le « chinglish » fait de termes inappropriés ou d’une syntaxe basée sur le chinois.

Pour mieux réglementer les traductions, Shanghai a annoncé en 2009 une norme sur la traduction chinois-anglais des termes dans les lieux publics, en préparation de l'Exposition universelle.

En 2015, la ville a adopté la première réglementation gouvernementale du pays pour le bon usage des langues étrangères et a mis en place une plate-forme en ligne pour que le public puisse signaler les erreurs et suggérer de meilleures traductions.

De nombreux étudiants de Shanghai se sont portés volontaires pour vérifier les traductions vues dans les lieux publics de la ville. Ils prennent des photos et signalent les erreurs.

Cependant, les mauvaises traductions restent répandues. Après les rapports de mauvaises traductions sur le site officiel du parc animalier de Shanghai, de nombreux internautes ont évoqué d'autres cas vus sur des sites touristiques populaires, par exemple dans le parc Jinjiang.

Chai Mingjiong, président honoraire de l'Institut des hautes études en interprétation et traduction de l'Université d'études internationales de Shanghai, estime qu'une approche systématique est nécessaire pour assurer de bonnes traductions dans les espaces publics.

« Avec la popularisation de l'enseignement de l'anglais en Chine, trop de gens pensent à tort que tout individu sachant parler anglais fera un bon traducteur », déplore-t-il. « Nous avons besoin de nouvelles politiques et de normes à l'échelle régionale ou nationale, pour vérifier toutes les traductions chinois-anglais avant qu'elles ne soient affichées dans les lieux publics. »

Il a trouvé « qu’un grand pas en avant a été fait pour souligner l'importance de la traduction chinois-anglais dans les espaces publics » lorsque le pays a adopté une norme nationale le 1er décembre pour l’élaboration de principes unifiés de traduction dans treize secteurs publics, notamment les transports, la culture et la santé.

La norme a été annoncée conjointement en juin par l'Administration chinoise de la normalisation, le ministère de l'Education et la Commission nationale des langues. M. Chai est l'un des experts qui ont travaillé à son élaboration.

Selon la norme, les termes anglais qui concernent des services fournis au public à Shanghai, en particulier sur de nouveaux sites tels que le parc Disneyland, doivent être vérifiés en amont par les autorités correspondantes, comme les bureaux locaux d'administration du tourisme, les commissions linguistiques ou d'autres experts.

« Il s’agit d’un projet de long terme. Nous devons décider de traductions correctes et mettre en œuvre la norme dans tout le pays », a déclaré M. Chai. « Mais il est absolument nécessaire d'aider le public à prendre conscience de l'importance de la traduction dans notre communication internationale. »

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Source:french.china.org.cn