Wu Tong et l'ensemble de la Route de la Soie célèbrent la musique du monde

Par : Lisa |  Mots clés : Route de la Soie
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-05-2017


Wu Tong

Un musicien hybride

La plupart des chinois connaissent Wu Tong comme vocaliste du groupe de rock Lunhui (samsara). Le groupe a fait parler de lui grâce à sa célèbre chanson The Flames of Yangzhou Road au début des années 1990 alors que Wu n'était encore qu'un étudiant qui se spécialisait dans les instruments à vent folkloriques chinois au Conservatoire central de musique.

Wu fut le premier musicien chinois à combiner le rock et la musique folklorique chinoise en intégrant le sheng dans des morceaux rock. The Flames of Yangzhou Road est une adaptation d'un célèbre poème datant de 1205. Wu explique : « Je voulais souligner grâce au rock la masculinité fondamentale et l'héroïsme des anciens généraux qui imprègnent le poème de la dynastie des Song (960-1279). Il y a vraiment une affinité entre le poème et la musique rock car le rock évoque la toute-puissance, la grandeur et l'animosité du combat. Mes œuvres suivantes comme Man Jiang Hong sont également empreintes d'une atmosphère militaire. »

Mais s'il a acquis sa notoriété grâce au rock, Wu a aussi interprété des chansons folkloriques sur la scène du gala de Nouvel An chinois à la CCTV.

« Je n'aime pas être enfermé dans un style spécifique », assure Wu. Un jour, il a déclaré : « les gens rencontrent plein de paysages fascinants au cours de leur vie. Il y une multitude de fleurs splendides, toutes plus belles les unes que les autres. Pourquoi devrions-nous n'en admirer qu'une seule et ignorer les autres ? Ce que j'aime, c'est le naturel. » C'est exactement pareil pour la musique.

Après avoir rejoint l'ensemble de la Route de la Soie, captivé comme il était par le sheng, nombreux sont ceux qui ont pensé qu'il renoncerait un jour au rock. Et puis en janvier 2016, la nouvelle version de The Flames of Yangzhou Road est sortie.

« Je n'ai jamais dit que je laissais tomber le rock et je n'ai jamais considéré que certains styles de musique n'étaient pas pour moi. Je pense qu'on peut introduire des éléments de musique folklorique dans la musique rock et vice versa. Le rock ne dénote pas forcément le cynisme ou la rébellion. Je crois qu'il peut être positif et radieux voire même tendre. J'ai trouvé dans le rock une liberté et une personnalité mais aussi une certaine puissance », confie Wu.

Faire connaître la musique chinoise sur la scène internationale

La carrière de Wu est étroitement associée au sheng, instrument à vent traditionnel chinois. Wu est né dans une ancienne et illustre famille de musiciens folkloriques chinois. Il a commencé à apprendre le sheng avec son père à l'âge de cinq ans.

« Au début, je jouais avec un adorable petit sheng que mon grand-père m'avait offert. Six mois plus tard, mon père le remplaça par un plus gros qu'il avait fabriqué en bois de rose. Cet instrument est très lourd, avec ses 21 tuyaux et tubes de métal. Le porter pendant plus de quatre heures par jour, c'est une vraie torture pour un enfant de six ans. »

À l'âge de 12 ans, Wu commença vraiment à apprécier le sheng. « Après avoir dépassé le stade laborieux de débutant, j'ai fini par maitriser toutes les compétences de base du sheng et j'arrivais à jouer des mélodies et des chansons agréables. J'ai même remporté le 1er prix d'une compétition nationale. »

Plus tard, Wu s'est inscrit à l'école secondaire rattachée au Conservatoire central de musique, puis au Conservatoire lui-même, se spécialisant dans la musique folklorique traditionnelle chinoise. « J'avais été classé parmi les trois premiers de ma classe. Techniquement, le sheng n'avait plus aucun mystère pour moi et j'ai commencé à prendre conscience d'un sentiment d'insatisfaction grandissant. En fait, à cette époque-là, je n'avais pas encore réussi à appréhender la véritable beauté du sheng parce qu'il me manquait les enseignements fondamentaux de la vie.

L'histoire du sheng peut être retracée jusqu'à la période pré-Qin (XXIe siècle–221 av. J.C) où il avait un rôle important dans la musique de cour.

Wu raconte comment étudiant il s'était tourné vers le rock à la recherche d'un nouveau mode d'expression musicale. Il résume ainsi sa vie musicale : une addition continue jusqu'à l'âge de 40 ans, puis une soustraction. Avant ses 40 ans, Wu n'avait qu'une obsession : découvrir différentes formes d'expression musicale, y compris des instruments. Puis un jour, il tomba sur L'ode au sheng de Pan Yue (247-300) de la dynastie des Jin (266-420), qui parlait de l'esthétique du sheng.

« Il célèbre le sheng, un instrument merveilleux parce qu'il produit un son qui est franc sans être dur et qui peut être mélodieux et chantant sans être trop fleuri. L'ode met en évidence la beauté du sheng dans son essentielle simplicité. C'est alors que j'ai compris ce à côté de quoi j'étais passé avec le sheng et d'où venait ma frustration. Ceci m'a conduit à mieux jouer de cet instrument et à en apprécier la beauté », confie Wu.

À partir de ce moment et pendant à peu près deux ans, Wu déclina toutes les propositions de concert qui lui étaient faites et il se consacra à la lecture et à l'étude méticuleuse de livres anciens qui faisaient allusion au sheng. Il se donna pour mission de retracer l'évolution du sheng et d'en saisir l'essence spirituelle.

« Le son du sheng est harmonieux mais simple. Son essence spirituelle réside dans l'harmonie entre les être humains et la nature. Cependant, des différences sur les partitions rendent difficile l'adaptation de la musique ancienne aux sons nouveaux. Même si les gens essaient de recréer d'anciennes œuvres de musique classique comme High Mountains and Flowing Waters, ce ne sont rien d'autre que des répliques modernes sur la base de suppositions. Ainsi, lorsque j'interprète des œuvres classiques sur mon sheng, je me focalise simplement sur son âme et j'essaie de produire un son qui reflète l'harmonie entre l'homme et la nature. Mais pour ce faire, je dois d'abord trouver la paix intérieure et alors seulement j'arrive à sortir un son harmonieux qui pourrait apporter aux gens un peu de réconfort », déclare Wu.

Ces dernières années, Wu s'est interrogé sur la façon de promouvoir la musique traditionnelle chinoise avec l'ensemble de la Route de la Soie. « Je pense que le plus important, c'est d'oser rester soi-même. On ne surpasse pas les autres en les imitant. Le jour où tu seras capable de dévoiler ta beauté singulière, les autres commenceront à t'apprécier. Notre culture est empreinte de tant de sagesse et d'œuvres d'art qui sont encore à découvrir. Si on pouvait s'en servir dans notre musique et nos paroles, cela nous aiderait à façonner notre beauté singulière et notre raffinement. Alors, récolter des récompenses internationales deviendra très facile », conclut Wu.

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Source: La Chine au Présent
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