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Un art hivernal complexe et délicat : la sculpture sur beurre au Tibet

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 12. 2015 | Mots clés : art hivernal ,sculpture,beurre,Tibet

Gyaltsen Huazang est un homme qui appartient au peuple Zang, autrement dit il est Tibétain. Et depuis 33 ans –il en a 50 aujourd'hui- il s'est consacré à la sculpture sur beurre, dont il a fait sa carrière. Selon Jianzan, la sculpture sur beurre provient de la religion tibétaine Bon. Avec le développement du bouddhisme, la sculpture sur beurre s'est grandement améliorée en termes de style, de modèles, de contenu et de techniques. Au monastère, la sculpture sur beurre a une histoire d'environ cinq cents ans. Chaque 15e jour du premier mois lunaire, les sculptures de beurre fleurissent au monastère, attirant beaucoup de gens qui viennent là apprécier leur beauté et prier pour une bénédiction. Cette tradition dure depuis des centaines d'années et n'a jamais cessé.

Chaque hiver, Gyaltsen fait du beurre d'une belle couleur blanc pur à partir du lait qui lui a été donné par les vaches lorsque l'herbe devient jaune ; la peau des sculptures de Bouddha faites avec ce genre de beurre blanc pur aura l'air plus délicat et féerique. Puis ce beurre de choix est trempé dans l'eau froide pendant une longue période pour éliminer les substances impures et lui permettre de devenir plus délicat et plus lisse. La prochaine étape consiste à pétrir le beurre jusqu'à lui donner une consistance de pommade et à le garder dans une chambre à une température de zéro degré centigrade, pour s'assurer que le beurre ne fondra pas. Afin de ne pas laisser la chaleur de son corps affecter le processus de sculpture sur beurre, Gyaltsen prend toujours soin de mettre sa main dans l'eau glacée pour abaisser la température de son corps. La pièce où se fait la sculpture n'a pas de poêle et la fenêtre doit être recouverte de tissu pour bloquer la lumière du soleil.

Lorsqu'ils sculptent du beurre, Gyaltsen et ses collègues gardent souvent un bassin de cubes de glace à proximité pour refroidir leurs mains, car si la température de leurs mains s'élevait, le beurre fondrait ; il leur faut donc toucher constamment la glace pour abaisser leur température. Ils doivent également nettoyer le beurre qui se trouve sur leurs mains pour ne pas laisser les beurres de différentes couleurs se mélanger. C'est pourquoi ils ont également une assiette de farine pour enlever le beurre sur leurs mains, car l'eau ne peut pas nettoyer le beurre.

Pour les couleurs, c'est Dame Nature qui fournit aimablement la palette de coloris pour le beurre sculpté : ainsi, le rouge vient de l'agate, le vert du jade, le blanc de perles, le jaune de l'or, le bleu de la malachite et le noir du charbon de bois. Pour éviter aux couleurs de faner, les moines artistes mêlent du foie et de la bile de vache et de mouton au beurre. Le processus de la sculpture sur beurre est très complexe. Et à chaque fois, avant de commencer une sculpture, le modèle et le contenu doivent être approuvés par l'abbé du monastère. Quand une sculpture de beurre est terminée, le parfum naturel du beurre est encore parfaitement intact. Un des trois premiers arts du monastère, la sculpture sur beurre a été inscrite dans le premier groupe du patrimoine immatériel national approuvé par le Conseil d'Etat –le gouvernement chinois- en 2006.

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Source: french.china.org.cn

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