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En marge du 10e festival Croisements, le groupe français Magma viendra en Chine au mois de mai avec son « Tour sans fin » et trois étapes au programme : Beijing, Shanghai et Shenzhen. Fondé en 1969 à Paris par le compositeur, batteur et chanteur Christian Vander, cette formation est à l'origine du genre musical baptisé Zeuhl, mélangeant rock, jazz, avant-garde et chant choral. Avant la tournée du groupe en Chine, son fondateur Christian Vander a accordé une interview exclusive au portail d'information China.org.cn.
China.org.cn : Pourquoi avez-vous choisi d'appeler le groupe « Magma » ?
Christian Vander : Un jour, après un certain temps passé à répéter avec les musiciens du premier groupe, nous nous sommes sentis prêts et nous avons eu envie de « faire le bœuf » dans un club à Paris. Nous sommes arrivés au Rock'n'roll Circus, le club à la mode à cette époque. A l'entrée, une fille me regarde et me demande le nom du groupe. Pas de nom...
« Pas de nom ? Alors vous ne pouvez pas jouer ». C'était quelque chose que je me réservais, je voulais trouver le nom du groupe, mais là, je ne l'avais pas. J'avais une telle envie de jouer que je suis allé au café d'à côté en me disant: « il faut que je le trouve maintenant, tout de suite ». Je n'avais pas le droit de me tromper, parce que je sentais que les gens qui allaient entendre le groupe ce soir-là seraient frappés et que ce nom-là resterait. Parmi tous les noms que j'avais essayé de faire ressurgir en moi dans la nuit, il y avait celui d'un thème que j'avais composé trois ou quatre ans avant : NOGMA. Mais ce n'était pas encore le bon son, ce n'était pas assez plein, il manquait quelque chose.
Quand le nom « Magma » est arrivé, j'ai senti que c'était celui-là. C'est vraiment venu du fond de moi, sans même analyser ce que ça voulait dire.
China.org.cn : Comment vous est venue l'idée de créer le kobaïen ?
Christian Vander : Je ne trouvais pas le français assez puissant pour supporter et exprimer cette musique.
Le kobaïen est un langage essentiellement musical. Les sons viennent spontanément avec la musique, ils sont faits pour faire sonner la musique avant tout. C'est une langue organique, elle n'a pas été imaginée, elle n'a pas été construite artificiellement, puisqu'elle est survenue dans de nombreux rêves d'enfance. Je n'avais rien prémédité.
China.org.cn : Vous n'êtes pas monté sur scène pendant plusieurs années, qu'est-ce qui a motivé votre retour ?
Christian Vander : Je n'ai jamais cessé de monter sur scène, mais j'ai eu envie de revenir à mes sources, le jazz, au début des années 80. J'ai donc rejoué en trio et monté un projet parallèle, Offering, qui laissait plus de place à l'improvisation. Magma ne s'est jamais arrêté puisque Offering a participé à l'évolution de la musique de Magma. On retrouve dans mes compositions les plus récentes des couleurs amenées par Offering. En 1996, un ami nous a convaincu de rejouer la musique originale des débuts du groupe pour la faire découvrir à toute une génération de jeunes fans, nés en même temps que Magma au début des années 70, qui n'avaient pas eu la possibilité de voir le groupe live.
China.org.cn : Cette visite en Chine peut-elle vous inspirer pour l'avenir ?
Christian Vander : J'ai écrit, au début des années 70, un petit poème qui s'intitulait La Chine est merveilleuse. Qui sait, ce voyage m'inspirera peut-être une suite musicale pour mettre ce poème en musique…
China.org.cn : Est-ce la première fois que vous venez en Chine ?
Christian Vander : Oui, c'est la première fois. Je suis très heureux de venir jouer en Chine, c'est quelque chose dont j'ai toujours rêvé !
China.org.cn : Attendez-vous quelque-chose de particulier de la Chine et des spectateurs chinois ?
Christian Vander : J'espère pouvoir rencontrer et communiquer avec les gens qui s'intéressent à la musique de Magma. Je suis étonné d'entendre que beaucoup de gens s'intéressent déjà à Magma en Chine et j'espère qu'ils viendront nombreux nous écouter.
China.org.cn : Y a-t-il déjà eu une influence chinoise ou orientale dans vos chansons ?
Christian Vander : Dans l'album Félicité Thosz, un passage est très inspiré des couleurs chinoises, enfin à mon oreille.
China.org.cn : Avez-vous déjà utilisé des mélodies ou des instruments musicaux traditionnels chinois ?
Christian Vander : Non, je n'ai jamais eu l'occasion d'utiliser des mélodies traditionnelles mais j'ai intégré depuis très longtemps à mon kit de batterie des cymbales chinoises Wuhan. Je ne peux malheureusement pas en jouer lors de notre voyage en Chine car elles sont trop grandes et trop lourdes pour être transportées. On les voit, à l'arrière de la batterie, sur beaucoup de photos.
China.org.cn : Connaissez-vous le rock ou des rockers chinois ?
Christian Vander : Non. Mais je ne connais pas vraiment non plus le rock et les rockers français
China.org.cn : Envisagez-vous de travailler un jour avec des musiciens chinois ?
Christian Vander : Pourquoi pas. Les orchestres classiques chinois ont une excellente réputation dans le monde entier et nul doute que la Chine regorge de très bons musiciens. Il n'y aura pas de barrière de langue puisque la musique est un langage universel.
China.org.cn : Pourquoi avez-vous choisi de baptiser cette tournée mondiale « Le tour sans fin » ? Est-ce un nouveau départ ou une fin ?
Christian Vander : Cette tournée s'appelle « Le tour sans fin » car nous savons quand elle a commencé, mais ne savons pas quand elle s'arrêtera. To be continued…
« Magma à vie, à mort et après… »
Source: french.china.org.cn |
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