Dans le cadre du festival Croisements, une exposition intitulée « Le monde enchanté de Jacques Demy » sera présentée à Beijing du 16 avril au 24 mai 2015, pour rendre hommage à ce grand nom de la culture et du cinéma français. Pour le prologue de cette exposition, Rosalie Varda, fille de Jacques Demy et d'Agnès Varda, a participé le 14 avril après-midi à une conférence avec le public chinois à l'Institut français de Beijing. Durant cette conférence, elle a parlé des principales œuvres de son père, et de son expérience en Chine.

Jacques Demy est un cinéaste français, né le 5 juin 1931 à Pontchâteau (Loire-Atlantique) et mort le 27 octobre 1990 à Paris. Particulièrement connu comme réalisateur, il est également scénariste, dialoguiste, parolier, producteur et acteur. Il a bercé des générations de cinéphiles et d'amateurs de musique, et est surtout connu pour ses films musicaux, emplis de nostalgie et d'histoires d'amour qui ne marchent pas, tels que Les Parapluies de Cherbourg (1964), Les Demoiselles de Rochefort (1967), Peau d'Âne (1970) ou encore Une chambre en ville (1982).

Avec tant de titres, Jacques Demy se considérait pourtant comme un poète, selon Rosalie Varda. Lors de sa rencontre avec le public chinois, elle a encore évoqué une anecdote d'enfance : « Quand je lui demandais "tu fais quoi comme métier ?", mon père me répondait toujours : "je suis poète". Donc, un jour, dans les fiches remplies au début de l'année à l'école, j'avais écrit "poète". La maîtresse m'avait alors regardée et m'avait dit : "ton père n'est pas metteur en scène ?" Je ne savais pas ce que ça voulait dire metteur en scène ». Et d'ajouter : « Quand on est enfant, on ne réalise pas forcément que ses parents sont connus. J'ai eu la chance d'avoir une enfance entourée d'artistes. »

En réalité, ce n'est pas la première fois qu'une exposition dédiée à Jacques Demy se tient en Chine. Rosalie Varda et sa mère Agnès Varda étaient déjà venues à Beijing et à Wuhan en 2012 pour préparer une exposition consacrée au réalisateur. « Je suis très heureuse du fait que l'exposition produite par la cinémathèque française à Paris vienne en Chine. C'est une belle aventure pour nous », a confié Rosalie Varda.

« Si on est lié à la Chine d'une certaine manière, c'est parce que beaucoup de réalisateurs chinois qui ont fait leurs études à Hong Kong, qui a été une grande plaque tournante universitaire avec la cinémathèque de Hong Kong, notamment Hou Hsiao-hsien, John Woo et Wong Kar-wai, connaissent tous les films de Jacques Demy par cœur», a-t-elle expliqué à propos de sa relation avec la Chine, avant de préciser que « Le cinéma est quelque chose qu'on peut partager malgré les différences de culture ou de langage. L'art est universel. »

Jacques Demy était lui-même venu en Chine dans les années 1980. Il avait à l'époque été très ému de voir des salles pleines de spectateurs pour voir son film Les Parapluies de Cherbourg. « Mon père aimait beaucoup la Chine, même s'il n'y est venu qu'une seule fois », a encore fait savoir Rosalie Varda.