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Selon Xu Yuanchong, professeur émérite à l'Université de Pékin et premier lauréat chinois du Prix Aurore Boréale de la Fiction délivré par la Fédération des traducteurs internationaux (FIT) en 2014, la beauté de la traduction réside dans l'équivalence linguistique et les ressemblances culturelles plutôt que dans la précision littérale.
C'est au siège du Chinese International Publishing Group (CIPG), où l'Association des traducteurs de Chine a organisé une cérémonie de remise de prix en l'honneur de M. Xu, que celui-ci a fait cette remarque. Xu Yuanchong n'avait pas pu assister à la 20e Conférence mondiale de la FIT à Berlin le 2 août dernier pour y recevoir son prix.
« Dans un environnement international qui a besoin d'une communication efficace, le professeur Xu Yuanchong a consacré sa carrière à la construction de ponts entre les peuples s'exprimant en langues chinoise, anglaise et française », avait annoncé le jury du Prix Aurora Borealis.
Ayant traduit plus de 100 livres, M. Xu a déclaré qu'il a rarement considéré qu'en littérature un plus un égale deux, mais que, plutôt, le résultat d'un plus un doit être plus grand que deux, donnant naissance à un tout qui est plus grand que la somme de ce qui le compose.
D'après M. Xu, une langue aussi concise que le chinois devrait être traduite pour sa beauté et sa profondeur. « Par exemple, il y a un poème ancien qui décrit une beauté dite Qingcheng Qingguo (倾城倾国), la plus belle du pays. Cette expression peut être traduite littéralement par 'sa beauté bouleverse le pays et fait trembler les villes', mais pour ma part, je la traduis en 'dès qu'ils la voient, les soldats perdent leurs villes et les rois leurs couronnes' », a déclaré M. Xu dans son discours. Lors de la traduction du « Livre des Odes », il a également traduit un verset de cette manière : « Quand je suis parti d'ici, les saules ont versé des larmes. Aujourd'hui que je reviens, la neige fait plier les branches ».
Malgré les critiques formulées contre sa méthodologie, qui transmet le sens fondamental de la poésie antique indépendamment de l'exactitude littérale, la beauté de la rime de ses traductions a toujours été reconnue et appréciée.
« Le prix accordé à M. Xu n'est pas seulement un honneur personnel, mais aussi une preuve de la reconnaissance accordée à la littérature chinoise dans le monde », a déclaré Zhou Mingwei, directeur général du CIPG.
Li Zhaoxing, ancien ministre des affaires étrangères et porte-parole de l'Assemblée populaire nationale (APN), a de son côté délivré son point de vue sur la réussite de Xu Yuanchong.
« Les langues maternelles sont le facteur clé qui détermine la maîtrise des langues étrangères par quelqu'un », a-t-il déclaré, expliquant qu'il faut d'abord maîtriser sa langue maternelle avant d'être en mesure d'avoir des résultats dans le domaine de la traduction.
Source:french.china.org.cn |