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Né à Shanghai, Alain Vauthier fais partie d'une famille qui a vécu un siècle à Shanghai. « Mon arrière grand-père est arrivé à Shanghai en 1856. Je me sens profondément Chinois. Mes réactions sont parfaitement chinoises, je sais qu'une partie de moi-même est chinoise », a-t-il déclaré. « Je ne suis pas comme certains Chinois, "jaune à l'extérieur et blanc à l'intérieur", comme on dit. Moi, c'est plutôt l'inverse ».
Son histoire familiale fut d'ailleurs déterminante dans sa participation au projet du pavillon français de l'Exposition universelle 2010 de Shanghai : « je l'ai poussé et défendu jusqu'au bout parce que j'étais né à Shanghai. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'ai été choisi. Je pense que j'étais l'un des rares hauts fonctionnaires qui avait une partie de sa vie à Shanghai et qui avait eu une carrière diplomatique ».
Nommé par Jacques Chirac en mai 2007 pour prendre en charge, en tant que commissaire général pour la France, l'exposition de la partie française pour l'Exposition universelle de 2010, Alain Vauthier a eu exactement 1000 jours pour monter l'opération.
Malgré de nombreuses difficultés, notamment le changement du gouvernement français, le pavillon français a connu un grand succès sur le thème Une meilleure ville pour une meilleure vie. « Le pavillon français a été le plus fréquenté, avec le pavillon chinois. Nous avons eu 10 millions de visiteurs. C'était très largement au-dessus de tous les autres pavillons », a déclaré M. Vauthier.
Au sujet des échanges entre les deux pays, il estime que la manière la plus efficace de les mener, c'est la connaissance des uns et des autres, et que la connaissance passe par la culture. « C'est le fait de pouvoir échanger. Personnellement, je suis bien l'activité culturelle à Paris, où il y a beaucoup d'expositions de peintres chinois contemporains ; mais il faut aller plus loin, je fréquente aussi beaucoup le monde musical ».
« Les échanges culturels sont certainement un élément important, comme l'étude de la langue (les étudiants en chinois sont nombreux), mais c'est un effort considérable sur soi-même qu'il faut faire pour pouvoir étudier la langue chinoise », a-t-il reconnu.
Enfin, selon Alain Vauthier, « La société française connaît mal et apprécie mal l'évolution de la société chinoise. Ce que je constate, c'est l'évolution extrêmement rapide de la société chinoise. Il y a certes l'évolution de l'économie, mais ce que je perçois aujourd'hui encore plus clairement, c'est l'évolution de la société chinoise dans son ensemble, et je crois que c'est la partie la plus intéressante ».
« Je crois que la célébration du cinquantenaire des relations franco-chinoises est un moment important. Je sens que ce monde est en ébullition et attend ce moment avec beaucoup d'impatience », a-t-il conclu.
Propos recueillis par Emmanuel Lincot et Jin Duoyou à Paris
Article rédigé par Li Zhijian
Source: french.china.org.cn |
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