Une semaine avant le jour du premier concert de Philippe Jordan en Chine, la billetterie du NCPA avait déjà vendu tous les billets! "C'est du jamais vu dans ma carrière" affirme Mlle Liao, directrice adjointe du département de performance de l'Orchestre symphonique national de Chine. Le soir du concert, de nombreux spectateurs attendaient à la sortie du métro près de l'Opéra National de Chine, quêtant la dernière possibilité de se procurer un billet pour admirer ce jeune chef dont la renommée dépasse déjà les frontières de l'occident pour atteindre la capitale de la Chine, Beijing.

Le 3 Juillet 2013, au National Center for Performing Arts of China(NCPA), Philippe Jordan, accompagné du violoniste solo de l'Opéra de Paris Fréderic Laroque, a su répondre à l'attente d'un public chinois enthousiaste. La virtuosité impressionnante du violoniste dans le concerto pour violon de Tchaïkovski et l'élégance et le talent exceptionnels du chef d'orchestre Philippe Jordan ont séduit un public qui, à l'issue des 2 premiers rappels scandait « encore » pour la 3ème fois. "C'était un véritable festin audiovisuel" affirme Mlle Wu du Centre International des Échanges Culturels. 'Il m'arrive souvent d'écouter un concert les yeux fermés. Mais le concert de ce soir fut une jouissance à la fois sonore et visuelle. '

« Symphonie Visuelle », un parcours douloureux…

En écho, sur le lieu même de ce festin sonore, était présentée une grandiose installation de l'artiste franco-chinoise Li Chevalier qui s'appropriait ainsi, le temps d'un soir, l'espace public, avec des centaines d'instruments à cordes, tous support de son art, éloge visuel à l'art musical.

Fréderic Laroque fit une improvisation exceptionnelle lors de l'ouverture, déambulant avec son violon au milieu de cette forêt d'instruments. Pourtant, pas d'hymne triomphal pour sceller cette rencontre suprême entre l'art visuel et la musique. L'archet du violoniste a entraîné son public dans une vague de mélancolie telle que peut seul l'offrir cet instrument. Ce fut, en quelques instants de bonheur et de tristesse mélangés, un résumé parfait d'un parcours douloureux. Après 3 ans de gestation, et malgré des résistances de tous ordres, « Symphonie Visuelle » avait enfin pu rencontrer son public de Beijing et beaucoup de larmes furent versées, dans ce lieu si symbolique d'un « Croisement » Chine –France: le Grand Théâtre National (National Center for Performing Arts ) de Paul Andreu.