L'auteur chinois Mo Yan a évoqué mardi ses piètres résultats à l'université, au moment où le lauréat du Nobel 2012 a été embauché comme professeur de littérature par l'Université normale de Beijing.

Mardi après-midi, l'Université normale de Beijing a tenu une cérémonie pour accueillir son « ancien élève Mo » et lui remettre son certificat d'emploi. L'auteur avait obtenu un master en littérature et en arts en 1991, après avoir suivi un programme universitaire supérieur à l'université.

Mo a déclaré qu'il se sentait « honteux », car il n'avait pas étudié fort à l'université et qu'il avait obtenu son diplôme grâce à l'évaluation généreuse de ses professeurs.

« J'ai examiné mes dossiers de ces années-là, et je peux vous assurer qu'ils ne constituaient pas du tout une bonne lecture », a-t-il affirmé.

Né en 1955 dans une famille paysanne de la province orientale du Shandong, Mo n'a fréquenté que l'école primaire et a quitté l'école à 11 ans pour garder le bétail; son aventure littéraire n'a commencé qu'avec son habitude de lire alors qu'il était enfant.

Mo est devenu un auteur publié en 1981, et ses œuvres combinent « réalisme hallucinant » et « contes folkloriques, histoire et situation contemporaine », selon la citation officielle du Nobel.

Son succès à Stockholm a inspiré une « Mo manie » partout en Chine. Ses livres sont maintenant des best-sellers, et son village natal de Gaomi a annoncé ses plans de construire une ville touristique présentant des scènes d'œuvres de Mo comme « Le Sorgho rouge ».

« Je pense que nous avons une réaction un peu exagérée », a fait remarquer M. Mo, lors de la cérémonie, à propos de sa victoire au Nobel. « Il y a beaucoup d'excellents auteurs en Chine et dans le monde qui méritent le prix Nobel; je suis simplement plus chanceux. »

Tong Qingbing, qui a été le tuteur de Mo à l'Université normale de Beijing, a fait l'éloge de ses talents littéraires.

« Mo a été humble en disant qu'il n'était qu'un paysan bon à raconter des histoires. En fait, raconter des histoires n'est jamais facile, et il est remarquable qu'il puisse raconter des histoires ayant un tel charme poétique», a déclaré M. Tong.