L'idole des jeunes Guo Jingming, âgé de 28 ans, éblouit une nouvelle fois avec sa fortune en s'installant en haut de la liste des écrivains chinois les plus riches de 2011, grâce à des gains de 24,5 millions de yuans (2,85 millions d'euros) en droits d'auteur.
L'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez arrive en tête des auteurs étrangers gagnant le plus en Chine, avec 11 millions de yuans.
Ces listes publiées lundi classent 30 écrivains chinois par recettes de droits d'auteur, ainsi que les 15 auteurs étrangers les plus vendus en Chine.
Les deuxième et troisième noms sur la liste chinoise sont Nanpai Sanshu (pseudonyme), réputé pour ses écrits en ligne, et le « Roi des contes de fées » Zheng Yuanjie. La Britannique J.K. Rowling et l'Autrichien Thomas Brezina complètent le podium étranger.
Wu Huaiyao, qui établit ces listes depuis six ans, a indiqué hier qu'elles servaient d'index et de miroir de la scène littéraire du pays.
« J'ai découvert que le marché de l'édition s'est rétracté par rapport aux années précédentes, en raison de l'absence d'un grand bestseller », affirme-t-il. « Mais les jeunes lecteurs, âgés de 6 à 18 ans, restent les principaux consommateurs de livres en Chine ».
M. Wu étudie le marché depuis le mois de juillet avec l'assistance d'une équipe de six personnes. Il a appliqué une méthode qu'il qualifie de « primitive, mais précise », reposant sur des enquêtes de terrain sur chaque niveau de participants dans le marché du livre, en travaillant plusieurs mois de suite dans les principales villes du pays.
Les listes qu'il a rendues publiques au cours des cinq dernières années ont lancé un vaste débat. Leur crédibilité a été remise en question, car la plupart des Chinois sont réticents à parler des gains d'un auteur. En outre, le fait de mesurer la valeur d'un écrivain en termes de revenu n'est pas toujours vu d'un bon œil.
Yang Hongying, auteur d'ouvrages pour enfants qui se classe à la quatrième place cette année après avoir pris la tête du podium en 2010, a déclaré qu'elle espérait que l'argent ne serait pas une distraction dans l'évaluation et la lecture de ses livres.
« Le fait de figurer sur les listes n'a aucun rapport avec le niveau littéraire d'un auteur », rétorque Wu. « Cela signifie simplement que certaines caractéristiques de ces auteurs sont appréciées et reconnues du public ».
M. Wu souhaite que les listes attirent l'attention sur les écrivains chinois. Ceux qui ne figurent pas sur la liste sont souvent déchirés entre le besoin de gagner leur vie et la réalisation de leurs rêves, selon lui.
« Peu importe les commentaires, j'ai réconforté les auteurs chinois en établissant ces listes durant six ans », estime-t-il.
Li Yao, de Thinkingdom House, qui détient les droits du roman Cent ans de solitude de Garcia Marquez en chinois simplifié, convient que les listes de Wu reflètent les tendances de lecture.
La publication d'une traduction chinoise autorisée du roman colombien a tiré l'auteur au sommet de la liste. Ceci est vu comme un signe positif que plus de gens s'intéressent à la littérature.
« Les listes de M. Wu ne sont peut-être pas exactes au niveau des chiffres. Mais ses 15 auteurs étrangers sélectionnés sont bien les plus populaires auprès du lectorat chinois », estime-t-il. « Cela montre également qu'il est à la mode cette année de lire des classiques ».
L'écrivain Shi Hang affirme que les listes montrent un aspect plus internationalisé du lectorat et de l'édition en Chine.
« Les jeunes forment le gros du lectorat dans d'autres pays également, ce qui est un signe positif », selon lui. « La capacité des écrivains à attirer de jeunes lecteurs est significative et puissante ».
Tandis que les auteurs plus âgés seraient embarrassés et souvent réticents à évoquer leur statut « d'écrivains les plus riches de Chine », Guo Jingming et Zheng Yuanjie, qui faisaient partie les six dernières fois des cinq premiers, semblent réconciliés avec l'idée, comme le montrent leurs microblogs.
« Dans d'autres secteurs d'activité, un revenu de vingt millions de yuans ne serait peut-être pas classé dans les dix premiers », a écrit Guo. « Mais parmi les écrivains, c'est le plus élevé ».
Guo Jingming tops rich writers' list
An icon to teenagers, Guo Jingming, 28, shines with his wealth again, by topping the Rich List of Chinese Writers, 2011, having earned 24.5 million yuan ($3.85 million) in copyright fee.
Colombian writer Gabriel Garcia Marquez is Guo's foreign counterpart to have earned the most in the mainland's book market, totting up 11 million yuan.
The lists, published on Monday, show top 30 Chinese writers in terms of copyright income, as well as the top 15 foreign writers with maximum earnings in China.
The second and third names on the Chinese writers' list are Nanpai Sanshu (penname), who has earned a reputation from writing online and "King of Fairy Tales" Zheng Yuanjie. Britain's J.K. Rowling and Austrian Thomas Brezina finish second and third on the foreign writers' list.
Wu Huaiyao, who has been drawing up these lists for six years, told China Daily on Monday that these worked as an index and also a mirror of the reading scene of the country.
"I found that the publishing market has shrunk compared to previous years, for lack of a super bestseller," Wu said. "But young readers, from 6 to 18, remain the majority of Chinese readers and consumers of books."
Wu started surveying the scene since July, assisted by a six-member team. He applied a method, "primitive but precise" as he called it, based on field investigations involving every level of participants in the book market, working for months together in major Chinese cities.
The lists he released in the past five years have stirred a wide debate. The credibility of these have been questioned, given most Chinese are usually reluctant to talk about how much money an author makes. Also measuring the worth of a writer in terms of his earnings is not always seen in a favorable light.
Yang Hongying, popular children's book writer who ranked fourth this year and came first in the 2010 list, said she had hoped that money would not be a distraction in judging and reading her works.
"Being on the lists has nothing to do with one's writing level," Wu argued, "It just signifies that certain features in these writers are loved and recognized by the public."
Wu also hoped that the lists draw attention to Chinese writers. Except for the ones listed, the rest were torn between having to make a living and realizing their dreams, he said.
Li Yao, from Thinkingdom House, the copyright holder of Marquez's One Hundred Years of Solitude in simplified Chinese, agreed that Wu's lists reflected reading trends.
The publication of an authorized Chinese translation of Marquez's book pushed the author to the top of the list. This is being seen as a welcome sign that more people are reading literature.
"Wu's lists may not be accurate in terms of figures. But the top 15 foreign writers are indeed the 15 most-loved by Chinese readers," Li said. "And it shows reading classics has become trendy in 2011."
Writer Shi Hang said that the lists showed a more internationalized side of Chinese reading and publishing.
"No matter what others may comment, I've been cheering up Chinese writers by drawing up these lists for six years," Wu said.
"Young people form the main body of readers in countries outside China too, which is a good sign," Shi said. "The ability of writers to attract young readers is significant and powerful."
While earlier authors would be embarrassed and often reluctant to talk about being the "richest Chinese writers", both Guo Jingming and Zheng Yuanjie, who figured among the top five the last six times, seemed reconciled to having emerged at the top of the heap, as their respective micro blogs showed.
"In other businesses, a 20-million yuan income might not be listed in the top ten," Guo said. "But when it comes to writers, it's the highest." |