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L'érudit tibétain Gele : la conservation des livres anciens du Tibet en Chine est unique au monde

M. Gele est un chercheur tibétain du district de Garze, relevant du département autonome tibétain du même nom, dans la province du Sichuan. Il est le directeur général adjoint du Centre des recherches tibétologiques de Chine et directeur de thèses. Le 2 avril, il a accordé une interview téléphonique à l'agence Chine nouvelle.  

« Je réalise des recherches sur la tibétologie, science existant dans de nombreux pays, a déclaré M. Gele. Au début des années 1950, nous avons commencé à enquêter sur la forme sociale du Tibet en observant les régions habitées par les Tibétains. Nous avons également étudié la littérature, la langue et l'écriture tibétaines. Suite à ces recherches et études, effectuées par un millier de chercheurs, nous sommes arrivés à la conclusion que le Tibet se trouvait au stade de la société de servage féodal, équivalent du Moyen-Age en Europe, et que cette forme sociale était restée inchangée durant dix siècles. »

« Les résultats de nos recherches sont publiés dans des revues scientifiques, a poursuivi Gele. L'Académie des sciences sociales du Tibet dispose une bonne vingtaine de titres en langue tibétaine ou chinoise. A l'Académie des sciences sociales de Chine, des revues scientifiques en anglais sont également disponibles. Nous rédigeons nos thèses en chinois, en tibétain et parfois même en anglais. »

« J'ai été très touché par le programme de conservation des livres anciens du Tibet. Les efforts réalisés par le gouvernement chinois sont uniques au monde. En 1986, j'ai terminé mes études universitaires et ai été affecté au Centre de recherches sur la tibétologie. Le directeur général du Centre a reçu un hôte étranger, un Hongrois, qui étudiait le Tripitaka, collection d'écrits classiques millénaires en tibétain. Le Tripitaka comporte 97% des écritures bouddhiques indiennes traduites par des bouddhistes tibétains ainsi qu'un programme en chinois et un en tibétain. Il existe de nombreuses éditions du Tripitaka, dont la publication fut financée par le gouvernement local du Tibet ou par des seigneurs. Pour ces derniers, l'impression de ces écrits n'était pas destinée aux recherches mais à la croyance religieuse.  Après la réforme et l'ouverture de notre pays, la première chose que le gouvernement nous ait demandé de faire, fut d'étudier et de confronter toutes les éditions du Tripitaka. Aucun autre pays n' était capable de le faire. En apprenant que nous avions entrepris ce travail, cet érudit hongrois fut fortement ému et nous proposa de nous offrir ses services. »

« Depuis 1988, date à laquelle fut fondé le département de confrontation des diverses éditions du Tripitaka, nous avons comparé les écrits page par page. Nous prévoyons d'achever notre travail cette année et d'en publier une édition complète. Il s'agira d'une œuvre unique au monde ainsi que d'un travail que devraient hautement apprécié les savants de nombreux pays. L'ensemble de ce travail a été financé par l'Etat, et, la Commission nationale des Affaires ethniques a établi un Bureau pour les livres anciens des minorités ethniques. »

En conclusion, M. Gele a précisé que le gouvernement central avait créé un Bureau linguistique pour le Gésar qui dirige les mêmes bureaux aux échelons locaux. La Chine possède le plus grand nombre de chercheurs et d'établissements de recherches sur la tibétologie. Elle est la seule à consacrer autant d'argent à ce type de recherches et a obtenir le plus grand nombre de résultats.

french.china.org.cn     2008/04/09

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