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François Hébel : les photographes sont traducteurs de l'existence

 

Par la suite, M. Hébel a développé sur la photographie et la philosophie d'Arles lors d'une interview accordée à china.org.cn.

1. Quelques mots sur le PhotoSpring de cette année ?

Oui, je n'ai pas encore vu toutes les photos de cette année, mais je sais que c'est encore un niveau au dessus. C'est formidable.

Ce qu'il y a dans les galeries est une sélection de très haut niveau, de travaux chinois et étrangers, permettant de montrer des choses très contemporaines de la direction que prend aujourd'hui la photographie.

J'apprécie la rencontre organisée par Three Shadows entre les photographes chinois qui ont été à Arles en 1988. Ils étaient jeunes à l'époque, et qui ont fait la transition de la pellicule au numérique. C'est là que l'on réalise que les photographes chinois sont très en avance sur le reste du monde.

2. Pouvez-vous citer quelques photographes chinois qui vous ont particulièrement impressionné ?

Oui, Wang Jinsong, un photographe chinois qui a reçu le prix Décourverte Arles il y a six ans, a été réinvité cette année à exposer sa très grande fresque de 42 mètres de long. On l'aime beaucoup. Entre autres, on a invité pas mal de photographes chinois. On a eu récemment une très belle exposition de Gao Brothers, et puis d'autres photographes chinois comme Lin Jiamiao, et Zhang Dali pour leur travail de l'année dernière. Ils sont tous excellents, et ils ne vont pas changer.

3. Quels sont les critères de sélection pour le prix Découverte ?

Pour Arles, ce qui est important c'est d'être surpris par un nouveau langage, une nouvelle grammaire. La photographie est un art très jeune, très nouveau, mais tout le monde peut aujourd'hui le pratiquer avec un téléphone. On va donc voir des surprises de plus en plus variées. La photographie était auparavant très formelle, elle essayait de ressembler à la peinture, puis elle s'est libérée. C'est vrai qu'on assistera à une explosion très impressionnante au cours des vingt ans qui viennent.

En ce qui concerne Arles, on cherche d'abord les nouvelles esthétiques, mais je crois qu'un artiste qui a du talent esthétique est un artiste qui est au centre de la société, qui ressent la vibration de la société, qui est imprégné par la culture de son pays. Je crois que cet artiste est extrêmement réactif. Ce qui permet la création, c'est ce bagage humain qui donne à l'artiste un talent général, qui n'est pas marginal, mais au contraire très central. Et souvent, on devrait écouter plus d'un artiste.

4. Pensez-vous que le photographe puisse contribuer à l'évolution sociale avec son appareil photo ?

On a cru qu'un photographe était intéressant par son rapport à la réalité, mais je pense que ce n'est pas le plus fascinant. Le photographe est intéressant parce qu'il nous aide à regarder différemment, à changer de point de vue, à envisager que tout le monde ne regarde pas le monde de la même manière. D'un coup, il nous arrête dans une conviction pour nous dire qu'on peut regarder autrement. C'est aussi parce qu'ils ressentent la société mieux que les autres et que leur travail consiste à interpréter leur sensation et à dire « c'est ça, entre moi et le monde ». C'est pour cela que l'on doit les remercier.

Il n'y a pas de mauvais sujet pour les photographes, c'est la traduction qui est intéressante. C'est comme pour un roman, il y a de bons traducteurs et il y a de mauvais traducteurs. L'existence est un roman, et les photographes en sont les traducteurs.

 

 

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french.china.org.cn    2011-04-25

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