De Li Ju Chen, mis en scène par Charles Tordjman
A Chengdu, Opéra du Sichuan, le 10 avril
Crédit: MARIO DEL CURTO
Masques, cracheurs de feu, kung-fu, instruments anciens se mêlent à la musique électronique, aux lasers et à la vidéo pour raconter l'univers onirique du roman de Li Ju Chen
La première représentation aura lieu à Chengdu à l'occasion de l'ouverture du nouvel Opéra du Sichuan, après une tournée triomphante en Europe.
Les fleurs dans le miroir
Les fleurs dans le miroir est un roman de Li Ju Chen (1763-1830 environ). Il est considéré comme un très grand classique de la littérature chinoise de la dynastie Qing (1644-1911). Les nombreuses allégories qu'il contient affirment notamment des positions philosophiques taoïstes et des engagements sur le droit des femmes. Le caractère fantastique de l'écriture dénote une imagination étonnante de l'auteur, totalement différente et inattendue dans le paysage littéraire de son époque. Il raconte l'exil parmi les mortels d'une déesse, la fée des Cent Fleurs, et sa quête pour regagner son immortalité perdue, avec l'aide du lettré Tang Ao, personnage central du roman. Dans la riche mythologie chinoise, cette fée des Cent Fleurs est une sorte de haut fonctionnaire du royaume céleste, qui veille sévèrement sur toutes les espèces de fleurs pour qu'elles n'éclosent que dans la saison appropriée. Elle est punie par une déchéance parmi les mortels suite à un manque de vigilance et un dérèglement des saisons sur la terre : l'impératrice aurait ordonné aux fleurs de pousser en plein hiver pour son seul plaisir.
La fée des Fleurs est réincarnée en fille du lettré Tang Ao. Elle décide d'étudier, destinée peu commune pour une femme en Chine à cette époque. L'action du livre se situe au VIe siècle, sous le règne d'un souverain qui est aussi une femme, l'impératrice Wu Zetian (625-705), figure quasiment légendaire, seule impératrice qui a pu gouverner la Chine en son nom propre. L'imaginaire se mêle à la réalité historique, et l'écrivain développe autour de ce personnage féminin une subtile satire politique et sociale sous le couvert du conte.
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