Le Manuel du Merveilleux, un spectacle français de danse moderne présenté par la Compagnie Système Castafiore, actuellement en tournée en Chine dans le cadre du festival culturel sino-français Croisement 2010, a montré aux spectateurs chinois un aspect spécial de la culture moderne française.
Inspiré de l'idée évoquée par Vladimir Propp dans son oeuvreMorphology of the Folktale,Le Manuel du Merveilleuxenchaîne les 31 disciplines décodées du conte de fées, mais sans raconter d'histoire de façon chronologique.
« Ça reste un discours discontinu, mais en même temps les choses ne sont pas sans liens entre elles », a expliqué Mme Marcia Barcellos, chorégraphe du spectacle.
« C'est un théâtre contemporain, il n'y a pas de vraie histoire, mais on y trouve les références aux contes, aux psychanalyses, à l'imaginaire, même à la politique... On est assez exigeant, il faut peut-être une certaine pratique de théâtre pour y accéder, mais j'espère susciter l'intérêt des spectateurs ici », est venu compléter Karl Biscuit, chef de la compagnie.
Par exemple, sur le plan de la psychanalyse, « on s'est inspiré des écrits de Bruno Bettelheim dans son travailPsychanalyse des contes de féeset on a rappelé, comme dans les contes merveilleux pour enfants, des choses terribles. Le mal, les yeux arrachés, la mort, la cruauté ». D'un autre côté, grâce à « de douces musiques, et de beaux imaginaires, ce spectacle est très doux dans un monde dur et il fait référence au passage de l'enfant à l'adulte, à la sexualité, et à la fin à la mort... » En ce sens là, « on s'adresse à tout le monde, aux spectateurs de tous les âges, parce qu'il y a tous les niveaux de lecture, » a poursuivi Karl Biscuit.
« Mais on n'essaye pas pour autant de faire du marketing de consommation ». Ce qu'on veut faire est « quelques choses de bien, artistique, poétique. De l'art. Puis, on le présente, et on espère que ça va marcher. Ce n'est pas dans l'autre sens », a indiqué le chef de la compagnie Castafiore.
« Notre projet est d'inventer une forme de théâtre avec un petit peu de nouveauté […] Cette fois on vous propose ça et la prochaine fois on viendra avec quelque chose de très différent », a révélé Karl Biscuit en redonnant la parole à Mme Marcia Barcellos. Cette dernière a manifesté un certain intérêt pour l'Opéra de Pékin et les danses ethniques chinoises qu'elle trouve « très subtiles et très fines » et dans lesquelles elle découvre « des éléments narratifs importants ».
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