Tianjin, Centre 2T, du 29 mai au 28 juin
En 2009, le festival Croisements accueillait Anaïs Martane pour son exposition « Portraits chinois». Cette jeune photographe française de Pékin nous présente cette année « A Shanghai, une histoire juive ». Anaïs Martane a entrepris en Chine la plus paradoxale des quêtes, celle de sa propre identité juive. Elle s'est ainsi rendue à Shanghai pour y retrouver les traces encore vivantes de la présence juive.
1933-1940. Les frontières du monde sont fermées. Des milliers de Juifs allemands, autrichiens et polonais fuient pour échapper aux persécutions antisémites.
Shanghai est le seul endroit au monde où ils sont, depuis plusieurs années déjà, acceptés sans visa. C'est son statut unique de ville franche partagée entre les concessions internationales anglaise, américaine, française qui permet à Shanghai de sauver autant de Juifs.
Pendant la seconde guerre mondiale, ils seront 25 000 à y survivre, malgré l'occupation de l'armée japonaise et la pression de ses alliés nazis.
Anaïs Martane a décidé de travailler sur cette histoire car elle est singulière et encore méconnue en France. Mais aussi et surtout car elle résulte d'un questionnement personnel sur l'identité juive révélé au contact des Chinois et de leur rapport admiratif pour les Juifs.
« L'histoire de ces réfugiés juifs à Shanghai pose pour moi la question fondamentale de l'Exil et l'Asile et du passage toujours temporaire sur une terre. S'adapter à tout prix, bâtir puis partir, porter en soi présent, passé, futur...Noter, enregistrer, photographier afin de justifier de sa propre histoire, de son existence et ainsi continuer. »
Cette exposition n'a pas la prétention de montrer dans son exhaustivité l'histoire des réfugiés Juifs à Shanghai, elle est plutôt la transcription du début d'une recherche.
« Les traces existent et résistent, ce passage s'est inscrit ici dans les pierres et les mémoires. » |