Dans la culture agricole de la Chine, plusieurs fois millénaire, le bœuf a un lien naturel avec le printemps. Les ancêtres Chinois avaient vouaient une adoration au bœuf d'argile à la fin de l'hiver en signe d'adieu au froid hivernal. Sous les dynasties des Han de l'Ouest et de l'Est (206 av. J-C. – 220 apr. J.-C.), une cérémonie représentant l'accueil du printemps par le bœuf d'argile était organisée régulièrement au début du printemps, afin d'annoncer d'une part le début des travaux agricoles et d'exprimer d'autre part le vœu de récoltes fructueuses durant la nouvelle année.
Un matin, les fonctionnaires de la capitale portant des vêtements, des chapeaux et des bannières bleus transportaient à l'extérieur de la ville des bœufs d'argile qu'ils fouettaient pour signaler aux agriculteurs de commencer les travaux agricoles. Ce genre de cérémonie se tenait également dans d'autres régions. Après quoi, la population collectait les débris de bœuf d'argile, pensant que « “la viande” de bœuf d'argile pouvait chasser l'épidémie des vers à soie ». Ce jour était une fête bien animée, à laquelle a été donné le nom de « fouetter le printemps » ou « fouetter le bœuf ».
L'adoration du bœuf d'argile au début du printemps pour s'assurer de bonnes récoltes s'est perpétuée depuis les dynasties des Han de l'Ouest et de l'Est aux dynasties des Song du Nord et du Sud (960 – 1279) en passant par la dynastie des Tang. Sous les Han, « ont été déposés à un lieu à l'extérieur de la ville six bœufs d'argile auxquels la population locale vouait un culte afin de dire au revoir au grand froid. » Le lieu devait être choisi suivant le principe des dix Troncs célestes et des douze Rameaux terrestres. Sous les Song, quatre portes de la ville ont été ouvertes afin que les bœufs d'argile en sortent. Un homme déguisé en dieu chargé de faire pousser les végétaux fouettait le bœuf printanier, alors que les fonctionnaires locaux brûlaient de l'encens. Dans la cour impériale, cette cérémonie était présidée par l'empereur. |