Le bœuf a joué un rôle très important dans la culture agricole et a stimulé le développement de la civilisation humaine. Depuis longtemps, l'humanité a voué un culte au bœuf afin de lui exprimer sa gratitude. À l'époque des Royaumes combattants (475 av. J-C. – 221 av. J-C.), le royaume de Qin a construit des temples consacrés au bœuf divin. Les 56 communautés ethniques de la Chine avaient pour coutume de vouer un culte au bœuf. Les légendes sur cet animal sont innombrables.
La légende sur la création du monde par le bœuf divin se répand parmi les Naxi, Tajik, Ouïgours, Kazak, Kirgiz, Salar et Hani.
D'après les Tajik, seul le bœuf divin profite au monde des humains. En faisant trembler ses poils ou en agitant ses cornes, il met en garde les personnes mal intentionnées, et peut provoquer des tremblements de terre. Selon une légende des Ouïgours, la Terre et le Ciel sont soutenus par un taureau avec l'une de ses cornes. Le taureau est porté par une tortue gigantesque sur l'eau. Quand le taureau est fatigué, il change de corne pour soutenir la Terre, ce qui engendre un tremblement de terre. Cette légende est racontée également par les Kirgiz qui prient souvent le bœuf divin d'être éternellement robuste pour ne pas produire de tremblement de terre.
Les Miao vouent une adoration à deux groupes de dieux composés respectivement de 19 buffles et de 15 bœufs qui apportent le bien, le mal, le bonheur et le malheur au monde des humains. Ils ont un amour particulier pour le bœuf. Le matin du Nouvel An, ils ont pour coutume d'asperger le mufle du bœuf d'alcool pour fêter avec l'animal l'arrivée de la nouvelle année.
Le roi des bœufs dans la légende des Tujia a été puni par le Ciel du fait qu'il avait aidé les humains à récolter les céréales. Il a été expulsé sur Terre pour brouter toute sa vie et aider son propriétaire à labourer les champs. Le 18e jour du 4e mois lunaire, c'est l'anniversaire du roi des bœufs où les Tujia lui rendent un culte.
L'anniversaire du roi des bœufs chez les Buyei tombe le 8e jour du 4e mois lunaire. Ce jour, tous les villages organisent une cérémonie solennelle, et tous les foyers font des sacrifices de vin, de riz et de riz glutineux multicolore au roi des bœufs et en nourrissent les bœufs de trait.
La fête du roi des bœufs, appelée aussi fête du respect du bœuf chez les Gelao, est célébrée le premier jour du 10e mois lunaire. On tue des poulets et l'on offre du vin pour préparer un repas copieux au roi des bœufs, le priant de protéger les bœufs de trait. Ce jour-là, les bœufs se reposent et se nourrissent de bon fourrage. Dans certaines régions, on lance des pétards et on décore les bœufs de rubans rouges pour les féliciter.
Les Dong ont pour coutume de préparer un bon repas en offrande au dieu des bœufs. Chaque famille conduit son bœuf au bord de la rivière pour le baigner et le nourrir de riz glutineux noir afin de célébrer la fête du bain de bœufs.
La tradition veut que les habitants de la région du Ningxia dans le nord-ouest de la Chine célèbrent la naissance ou l'anniversaire de leur enfant, en exécutant la danse des bœufs de bonheur, danse folklorique des Han. À cette occasion, ils invitent les danseurs amateurs à célébrer la fête. Quatre danseurs déguisés en deux bœufs exécutent la danse avec l'accompagnement d'un orchestre. Au son des tambours et de gongs mêlé à celui des pétards, les habitants accueillent les danseurs et les invitent à prendre un « repas de bœuf ». Dès leur entrée dans la cour, le maître de céans porte haut des encens allumés au-dessus de la tête du bœuf, puis place son enfant enveloppé d'un tissu rouge sur le dos du bœuf. L'animateur de la cérémonie fait un discours de félicitations suivi de la danse, en souhaitant que l'enfant soit aussi robuste que le bœuf. |