Henri Awaiss
Ecole de Traducteurs et d'Interprètes de Beyrouth
Université Saint-Joseph - Liban
Arab Thought Foundation Beirut
Les bombardements s'intensifiaient, les francs tireurs s'activaient, Beyrouth vivait le cauchemar d'une guerre sans merci[1]. Dans ce décor macabre, deux jésuites[2] de l'une des deux plus anciennes Universités du Liban[3] entourées de quelques professeurs décidaient la fondation d'une Ecole de traducteurs et d'interprètes installée dans un lieu très symbolique – comme d'ailleurs tout ce Campus de la rue Huvelin – sur la ligne de démarcation. Octobre 1980 l'ETIB accueille, sur concours, la première promotion. La formation à cette profession très ancienne semblait apporter un peu d'oxygène dans une atmosphère plutôt étouffante car pour traduire il faut exercer le dialogue et la médiation avant d'aller chez l'autre et le comprendre. Mais si l'ETIB dès sa fondation a intéressé les jeunes d'un pays divisé, en larmes, c'est parce qu'elle a insisté sur les trois notions de la rigueur, de la qualité et de l'excellence. Quelques années plus tard, ses diplômés lancés sur le marché du travail, une double reconnaissance locale et régionale se fait savoir puis arrive l'internationale avec l'admission à la CIUTI ainsi qu'à la FIT sans oublier le classement de choix à l'AIIC. 28 ans après que faut-il retenir de cette expérience ? Quels sont ses horizons ? Une seule idée serait à retenir : la traduction en tant qu'exercice de flexibilité et de malléabilité pourrait pour sa part contribuer à minimiser les risques de la guerre.
Mots clés : émigration ; qualité ; excellence ; progression ; médiation ; négociation ; paix ; écriture.
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