La Chine et les États-Unis tracent la voie pour résoudre leurs différends

Après deux jours de discussions « franches et approfondies » à Londres, la Chine et les États-Unis ont défini un cadre afin de mettre en œuvre le consensus précédemment atteint et remettre leurs relations commerciales bilatérales sur la bonne voie. Ces discussions, selon des analystes, ont ainsi contribué à apaiser les tensions entre les deux plus grandes économies mondiales.

Bien qu'un peu de patience soit encore nécessaire avant qu'un accord final ne soit trouvé, les analystes ont indiqué estimer que ces discussions étaient un signe encourageant pour la stabilisation des relations bilatérales et l'instauration d'une confiance nécessaire dans l'économie mondiale.

He Lifeng, vice-Premier ministre chinois et chargé des affaires économiques et commerciales sino-américaines, a déclaré que les États-Unis devraient résoudre leurs différends commerciaux avec la Chine via un dialogue d'égal à égal et une coopération mutuellement bénéfique, a rapporté mercredi l'agence de presse Xinhua.

M. He a tenu ces propos lors de la première réunion du mécanisme de consultation économique et commerciale sino-américain, qui s'est tenue à Londres lundi et mardi avec le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick, et le représentant américain au Commerce Jamieson Greer.

Au cours des discussions, les deux parties sont parvenues à un accord de principe sur la mise en œuvre de l'important consensus dégagé par les deux chefs d'État lors de leur entretien téléphonique du 5 juin, ainsi que sur un cadre de mesures visant à consolider les résultats des négociations économiques et commerciales tenues le mois dernier à Genève, en Suisse.

Les négociations commerciales de Genève ont abouti à une trêve temporaire, la Chine et les États-Unis ayant convenu d'une suspension de 90 jours de leurs droits de douane afin de permettre la poursuite des négociations.

La Maison Blanche a cependant depuis annoncé une série de mesures négatives avec de nouvelles restrictions non tarifaires, comprenant l'arrêt des ventes de logiciels de conception de puces informatiques à la Chine, la mise en garde contre l'utilisation de puces fabriquées par l'entreprise technologique chinoise Huawei, et l'annulation de visas des étudiants chinois.

Lors d'un entretien téléphonique tenu à la demande du président américain Donald Trump le 5 juin, le président chinois Xi Jinping a assuré que la Chine honorait et tenait toujours ses promesses, exhortant les deux parties à respecter l'accord conclu à Genève.

« En réalité, la Chine applique l'accord avec sérieux et sincérité, et les États-Unis devraient reconnaître les progrès déjà réalisés et lever les mesures négatives prises à son encontre », a ajouté M. Xi.

Avant la réunion de cette semaine à Londres, le ministère chinois du Commerce a annoncé samedi avoir approuvé certaines demandes de licences d'exportation de terres rares.

He Lifeng a souligné que la position de la Chine sur les questions économiques et commerciales sino-américaines était claire et cohérente. L'essence des relations économiques et commerciales sino-américaines réside dans le bénéfice mutuel et la coopération gagnant-gagnant.

« La coopération dans les domaines économique et commercial est bénéfique aux deux parties, tandis que les conflits leur sont préjudiciables », a-t-il noté, soulignant qu'il n'y avait pas de gagnant dans une guerre commerciale et que la Chine ne souhaitait pas se lancer dans ce genre de conflit, mais précisant qu'elle ne craignait pas non plus de le faire.

Les États-Unis devraient collaborer avec la Chine pour concrétiser leurs paroles, ainsi que faire preuve de sincérité dans le respect de leurs engagements et déployer des efforts concrets pour mettre en œuvre le consensus, afin de préserver conjointement les résultats durement acquis du dialogue, a ajouté M. He.

Les deux parties devraient maintenir la communication et leurs consultations, et orienter les relations économiques et commerciales sino-américaines vers un développement stable et durable afin d'injecter davantage de certitude et de stabilité dans l'économie mondiale, a-t-il poursuivi.

« Les deux plus grandes économies mondiales ont conclu un accord-cadre », a pour sa part annoncé le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick. « Une fois approuvé par les présidents, nous nous efforcerons de le mettre en œuvre. »

Le sentiment positif affiché par les négociateurs chinois et américains témoigne d'une volonté commune de maintenir les négociations commerciales à flot et de parvenir à un accord global qui soit bénéfique aux deux économies et au monde entier.

Gao Lingyun, chercheur à l'Académie chinoise des sciences sociales de Beijing, a déclaré: « Même si la route à suivre sera sûrement cahoteuse, les deux parties comprennent la nécessité de gérer leurs différends et de répondre aux préoccupations de l'autre avec prudence et responsabilité ».

Les progrès réalisés lors de cette réunion créent les conditions d'un accord final qui servira les intérêts des deux parties ainsi que la stabilité et la prospérité de l'économie mondiale, a ajouté M. Gao.

Diao Daming, professeur d'études américaines à l'École des études internationales de l'Université Renmin de Chine, a déclaré: « Les complexités structurelles des relations sino-américaines sont indéniables. Pourtant, le cœur de la relation économique bilatérale entre la Chine et les États-Unis reste mutuellement bénéfique ».

« Loin de se réduire, les intérêts communs entre les deux pays s'élargissent dans un contexte de turbulences mondiales », a-t-il ajouté. « La recherche de nouvelles voies de coopération n'est pas une concession; c'est une nécessité stratégique pour Beijing comme pour Washington. »