La Chine et l’UE cherchent à renforcer leurs liens à l’occasion des 50 ans de leurs relations diplomatiques

Des représentants des gouvernements et des entreprises de Chine et de l’Union européenne se sont réunis mercredi à Beijing lors d’une conférence de coopération, alors que les deux principaux partenaires commerciaux et grandes économies célèbrent cette année le 50e anniversaire de leurs relations diplomatiques.

Dans un contexte de vents contraires mondiaux, les participants se sont réunis pour explorer la manière dont l’UE et la Chine se sont engagées dans cette relation « unique et sans précédent » au cours des cinq dernières décennies, indique la brochure de la conférence.

Organisée par la délégation de l’UE en Chine, cette conférence intitulée « Encourager l’équilibre, respecter les engagements, assumer les responsabilités » a réuni près de 500 participants des deux côtés et mis en lumière des domaines importants dans lesquels les deux parties sont particulièrement complémentaires, notamment les efforts conjoints pour promouvoir le multilatéralisme et approfondir la coopération dans le développement vert.

Michel Barnier, ancien Premier ministre français et ancien commissaire européen, a souligné dans son discours l’importance de la coopération entre l’UE et la Chine face aux problèmes mondiaux urgents, incluant le maintien de la stabilité économique, la promotion d’un commerce mondial libre et équitable, ou encore la lutte contre les changements climatiques.

L’ambassadeur de l’UE en Chine, Jorge Toledo, a pour sa part noté lors de la conférence, que ce 50e anniversaire était une « occasion en or » de faire le point sur ce qui s’est passé au cours des cinq dernières décennies entre l’UE et la Chine, d’examiner les défis actuels et de « poser ensemble des fondations solides pour l’avenir ».

« Nous allons avoir [cette année] un certain nombre de dialogues et nous devrions organiser le sommet UE-Chine, espérons-le, à la fin du mois de juillet. Travaillons pour obtenir des résultats concrets et progresser. Il est extrêmement important, à l’heure où nous sommes confrontés à des changements rapides et profonds, que nous apportions de la stabilité et que nous fassions des progrès face à cette incertitude », a-t-il déclaré.

L’ambassadeur de l’UE a également souligné la nécessité pour les deux parties de trouver des solutions conjointes aux défis communs et d’approfondir la coopération et l’engagement bilatéraux dans l’intérêt de la sécurité, de la prospérité et du développement durable aux niveaux régional et mondial.

« Au cours des 50 dernières années, les relations sino-européennes ont connu un développement global, équilibré et durable », a constaté Li Jian, le directeur général des Affaires européennes au ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un discours prononcé lors de la conférence.

Selon lui, les deux parties ont établi des dialogues de haut niveau dans des domaines clés, mais aussi plus de 70 mécanismes de dialogue et de coopération, couvrant un large éventail de domaines, notamment l’économie, la politique, la gouvernance mondiale et les affaires internationales, formant un cadre global, large et multi-niveaux pour la coopération sino-européenne.

Li Jian estime que les deux parties devraient se concentrer sur la promotion de l’ouverture bilatérale, l’élargissement de l’accès au marché, le soutien aux investissements mutuels et la promotion d’un meilleur environnement commercial.

Alors que la Chine et l’UE célèbrent cette année les 50 ans de leurs relations diplomatiques, leur partenariat économique fait montre d’une force et d’une résilience renouvelées, en dépit de l’incertitude mondiale croissante. D’après l’Administration générale des douanes (AGD) de Chine, le commerce bilatéral a été multiplié par plus de 320 au cours des cinq dernières décennies et s’élève désormais à environ 780 milliards de dollars (697 milliards d’euros).

La coopération dans la transition verte, qui a constitué un domaine phare parmi les relations économiques et commerciales bilatérales fructueuses, a par ailleurs été mentionnée mercredi. En marge de cet évènement, l’ambassadeur du Danemark en Chine, Michael Starbæk Christensen, a reconnu lors d’une interview que « la Chine a déjà fait beaucoup dans la transition verte ».

Avec l’émergence de nouvelles technologies, M. Christensen a déclaré que la Chine et l’UE peuvent faire beaucoup plus « pour limiter nos émissions et mettre en place ce cadre international dans lequel nous aidons également les pays en développement qui en ont le plus besoin, car ils en voient les conséquences ».

Concernant les relations sino-danoises, il a rappelé que le Danemark collaborait avec la Chine depuis plus de 20 ans sur les questions énergétiques et climatiques, et que « nous avons été très proches dans les négociations et la coopération internationales sur le climat ». Il a en outre évoqué le secteur chinois des véhicules à énergie nouvelle (VEN), qu’il a qualifié de « très performant et très bon », affirmant espérer voir davantage de VEN chinois sur le marché danois à l’avenir.

« Notre industrie actuelle des véhicules électriques, notre économie verte et l’économie numérique émergente devront peut-être toutes s’adapter à de nouveaux changements et former un nouveau type d’avantage complémentaire avec l’Europe… Nous pouvons combiner nos forces, telles que la technologie et le capital, avec leurs marchés locaux et leurs talents pour parvenir à une coopération mutuellement bénéfique », explique Cui Hongjian, un professeur de l’Académie de gouvernance régionale et mondiale affiliée à l’Université des langues étrangères de Beijing, qui a participé mercredi à la conférence Chine-UE.

Selon lui, la Chine et l’Europe sont profondément et étroitement liées sur le plan économique, et cette proximité ne se reflète pas seulement dans des domaines, tels que le commerce et l’investissement, mais aussi dans des valeurs partagées, car les deux parties recherchent des marchés justes et libres basés sur les règles de l’OMC, et restent déterminées à résoudre les tensions et les différends commerciaux par le biais de mécanismes multilatéraux et d’approches fondées sur les règles.

En ce qui concerne l’avenir, Cui Hongjian estime qu’il est nécessaire que la Chine et l’Europe renforcent encore leur coopération, explorent davantage de domaines de complémentarité et contribuent à apporter une plus grande certitude dans le contexte actuel d’incertitude mondiale.