FBA : appels à une coopération plus étroite dans un contexte d'incertitudes

La conférence annuelle 2025 du Forum de Bo'ao pour l'Asie (FBA), qui se déroulera du 25 au 28 mars à Bo'ao dans la province méridionale chinoise de Hainan, revêt une importance particulière, notamment dans le contexte de la montée du protectionnisme mondial.

Le premier jour du FBA, dont le thème est « L'Asie dans un monde en mutation : vers un avenir partagé », des responsables gouvernementaux, des chefs d'entreprise et des universitaires du monde entier ont appelé au renforcement de la coopération entre les nations asiatiques. Ils ont également souligné le rôle crucial de la Chine dans le renforcement de la collaboration régionale, la contribution à la stabilité mondiale et la création de nouvelles opportunités de développement dans un monde de plus en plus incertain.

Selon les premières statistiques, la conférence annuelle a attiré cette année environ 2000 représentants de plus de 60 pays et régions, ainsi que plus de 1100 journalistes de près de 150 médias de 30 pays et régions. Cette forte participation met en lumière l'attention portée par le monde entier à cet évènement régional et international majeur.

Lors de la session de mardi, Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations unies et président du FBA, a déclaré que l'évènement, tant par son ampleur que par son niveau de participation, constituait un témoignage fort de l'importance du libre-échange et de la mondialisation.

S'exprimant en marge du FBA, Zhou Xiaochuan, vice-président du FBA et ancien gouverneur de la Banque populaire de Chine (BPC, la banque centrale), a constaté que depuis le début de l'année, la situation mondiale avait rapidement changé. Les facteurs politiques, sécuritaires, économiques et technologiques s'entremêlent et interagissent, posant de nouveaux défis à l'ordre international.

La voix de l'Asie

Dans le paysage international complexe actuel, le rôle crucial de l'Asie a été particulièrement souligné.

Zhou Xiaochuan a estimé que les nations asiatiques devaient promouvoir activement l'intégration économique régionale, mettre en place une forme de mondialisation économique inclusive et équitable, mais aussi s'unir pour s'opposer à l'unilatéralisme et au protectionnisme commercial, et défendre un véritable multilatéralisme.

Dans un discours adressé au public lors de la session de mardi, John Lee Ka-chiu, le chef de l'Exécutif de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong, a affirmé que Bo'ao était un phare pour le dialogue et la coopération.

« Nous sommes actuellement confrontés à des défis sans précédent, qui ont laissé de nombreuses personnes désemparées, mais ces défis recèlent des opportunités, car l'Asie est aujourd'hui le moteur de la croissance mondiale », a-t-il fait remarquer, notant qu'il était crucial de promouvoir le multilatéralisme tout en rejetant fermement le protectionnisme.

L'importance croissante de l'Asie est encore soulignée par les dernières données économiques. D'après le « Rapport annuel 2025 sur les perspectives économiques et les progrès de l'intégration en Asie » publié mardi par le FBA, l'économie asiatique, l'un des principaux moteurs de la croissance mondiale, devrait croître de 4,5 % en 2025, sa part atteignant 48,6 % de la production économique mondiale mesurée en parité de pouvoir d'achat.

La Chine, une force stabilisatrice

Face à la complexité mondiale, le rôle de la Chine en tant qu'économie de premier plan en Asie et dans le monde est mis en évidence, servant à stabiliser le commerce mondial tout en créant davantage d'opportunités de coopération dans la région et au-delà.

« La Chine prévoit une croissance de son PIB d'environ 5 % cette année, ce qui est un bon résultat, surtout si l'on considère que l'économie chinoise dépasse les 18 000 milliards de dollars (16 695 milliards d'euros), ce qui reflète un degré élevé de confiance dans le monde », a noté mardi Michele Geraci, ancien sous-secrétaire d'Etat au ministère italien du Développement économique et directeur de l'Institut du nouveau monde multipolaire, exprimant de bonnes attentes à l'égard du marché chinois et de son économie.

Helwig Schmidt-Glintzer, un professeur de l'Université de Göttingen en Allemagne, a également fait part mardi de ses attentes positives à l'égard de la Chine, citant les efforts continus de la nation pour poursuivre un développement de haute qualité : « La Chine est déjà l'un des principaux pays de recherche dans les domaines scientifiques, ce qui offre aux autres pays la possibilité de coopérer avec elle et d'apprendre d'elle. »