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La modernisation chinoise, un modèle de développement durable, innovant et indépendant

French.china.org.cn | Mis à jour le 06. 03. 2025 | Mots clés : modernisation chinoise,Rapport d’activité du gouvernement
french.china.org.cn | 06. 03. 2025

(Photo/Xinhua)

La modernisation chinoise ne se résume pas à un simple processus de croissance économique rapide. Elle s’appuie sur une vision stratégique ambitieuse qui intègre des dimensions économiques, sociales et technologiques. Ce modèle unique, fondé sur l’idée de développement de haute qualité, de forces productives de nouvelle qualité, d’ouverture de haut niveau et d’autonomie scientifique et technologique, a permis à la Chine de transformer son paysage économique, tout en positionnant le pays comme un acteur incontournable à l’échelle mondiale.

Le Premier ministre chinois Li Qiang a présenté le Rapport d’activité du gouvernement chinois pour 2025 lors de la troisième session de la 14e Assemblée populaire nationale le 5 mars. Le texte a mis en en lumière les priorités de la Chine dans sa quête pour une modernisation durable et équitable. Il souligne la consolidation des efforts pour renforcer l’économie chinoise tout en la rendant plus verte, plus numérique et plus ouverte au monde. Dans cette optique, les années 2024 et 2025 vont marquer une étape importante dans la transition de la Chine vers une économie plus résiliente et plus compétitive, capable de relever les défis géopolitiques et environnementaux mondiaux.

Li Qiang a passé en revue les principales réalisations de la Chine au cours de l’année écoulée, tout en analysant les orientations stratégiques fixées pour 2025, à travers le prisme de la modernisation chinoise. Il est ainsi possible de comprendre comment ces efforts se combinent pour renforcer le modèle de développement chinois et positionner le pays en tant que leader global dans un monde de plus en plus interconnecté et compétitif.

Le développement de haute qualité, pierre angulaire de la modernisation

Le Rapport a mis en avant les aspects les plus saillants du développement de haute qualité, avec les deux piliers que sont la transition vers une économie verte et l’économie numérique. L’urbanisation durable, avec la construction de villes intelligentes a aussi été évoquée. 

La Chine s’engage vers une transition énergétique qui repose sur une combinaison d’énergies renouvelables et de technologies propres, devenant ainsi le premier producteur mondial de panneaux solaires et d’éoliennes. En 2024, près de 45 % de la production d’électricité provenait d’énergies renouvelables, un record pour la Chine qui s’est engagée à réduire sa dépendance aux énergies fossiles.

Pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone d’ici 2060, la Chine veut améliorer l’efficacité énergétique, développer des infrastructures intelligentes, et décarboner les secteurs industriels et des transports. Le Rapport évoque un renforcement des politiques fiscales et réglementaires pour encourager les investissements dans les énergies vertes, tout en mettant en place des mesures incitatives pour les entreprises.

Le gouvernement chinois a intensifié ses efforts pour développer une infrastructure numérique de classe mondiale, en accroissant l’accessibilité de l’Internet dans les zones rurales tout en renforçant la cybersécurité. La transition vers une économie numérique est également soutenue par des investissements dans les technologies de pointe telles que l’intelligence artificielle et la chaîne de bloc, deux secteurs où la Chine entend non seulement dominer, mais aussi définir les standards mondiaux.

Le Rapport prévoit d’augmenter les investissements dans les secteurs technologiques émergents, en particulier dans la recherche sur l’intelligence artificielle, l’informatique quantique et les supercalculateurs. Ces technologies sont au cœur de la stratégie chinoise pour renforcer son leadership dans l’innovation et favoriser une industrialisation plus intelligente.

Une ouverture de haut niveau pour renforcer l’influence de la Chine

Le Rapport a évoqué influence grandissante de la Chine avec le renforcement de la coopération Sud-Sud, notamment avec l’initiative « Ceinture et Route» et le Partenariat économique régional global, tout en soulignant son rôle dans la gouvernance mondiale.

L’initiative « Ceinture et Route » (ICR), lancée en 2013 par la Chine, demeure un pilier fondamental de la stratégie chinoise pour étendre son influence économique et géopolitique. L’ICR vise à améliorer les infrastructures, stimuler le commerce et promouvoir des investissements dans les pays en développement à travers l’Asie, l’Afrique et l’Europe. En 2024, la Chine a investi plus de 50 milliards de dollars dans des projets d’infrastructure à travers le monde, consolidant ainsi sa position de leader dans les investissements internationaux.

Mais l’ICR ne se limite pas à des infrastructures physiques, car elle comprend aussi des initiatives numériques, éducatives et commerciales. Par exemple, la Chine a intensifié son soutien aux start-up et aux entreprises innovantes dans les pays partenaires et facilité l’accès au marché chinois pour de nombreuses PME internationales. Le Rapport prévoit une expansion de l’ICR avec un accent sur la construction d’infrastructures vertes et la promotion du commerce numérique.

Le Partenariat économique régional global (RCEP), un accord commercial régional couvre 15 pays de l’Asie-Pacifique, représentant près de 30 % du PIB mondial, et signé en 2020 et entré en vigueur en 2022, est un autre exemple clé de l’ouverture économique de la Chine. En 2024, la Chine a intensifié ses efforts pour intégrer de nouveaux partenaires dans ce cadre, en prônant un libre-échange régional et en augmentant les investissements en Asie du Sud-Est et dans les économies émergentes.

Le Rapport souligne l’importance stratégique du RCEP pour stimuler la croissance économique et renforcer la position de la Chine dans le commerce international. L’accord lui permet de diversifier ses relations commerciales et de réduire sa dépendance vis-à-vis de certains marchés occidentaux, tout en consolidant des partenariats solides avec des économies dynamiques de la région.

Mais la Chine cherche aussi à jouer un rôle plus important dans la gouvernance mondiale. Le pays a intensifié sa participation à des organisations internationales telles que l’ONU, l’OMC, et l’OCDE, tout en appelant à une réforme du système international pour mieux refléter l’ascension de puissances émergentes comme la Chine.

Une autonomie scientifique et technologique, clé de l’indépendance

Le Rapport a aussi mis l’accent sur la recherche et l’innovation, le développement des talents et des infrastructures scientifiques, ainsi que sur la souveraineté numérique et les semi-conducteurs

La Chine a réalisé des progrès impressionnants dans les sciences et technologies, en particulier dans des secteurs stratégiques comme les semi-conducteurs, l’aérospatiale, les biotechnologies et l’intelligence artificielle. Ces efforts sont soutenus par des investissements de R&D colossaux, qui devraient d’atteindre 2,8 % du PIB en 2025.

En 2024, la Chine a franchi des étapes importantes dans les technologies avancées, notamment avec la mise en orbite de nouvelles missions spatiales, des avancées dans le domaine de l’IA et la production de semi-conducteurs de pointe sans l’aide de technologies étrangères. Ces succès illustrent la volonté de la Chine de ne plus être dépendante des importations de technologies sensibles, en particulier des États-Unis et d’autres puissances occidentales.

Le renforcement de l’autonomie scientifique et technologique passe également par une politique de formation et de rétention des professionnels de haut niveau. En 2024, la Chine a investi massivement dans l’éducation scientifique et technique, en développant des universités et des instituts de recherche de renommée mondiale. Les autorités ont également mis en place des politiques favorisant le retour des talents expatriés, avec des incitations financières et des opportunités professionnelles dans les secteurs de pointe.

La modernisation chinoise représente donc un modèle unique et ambitieux qui combine croissance économique, ouverture internationale et autonomie technologique. Le Rapport d’activité du gouvernement chinois marque une étape supplémentaire dans cette stratégie, avec des priorités claires pour renforcer l’économie numérique, promouvoir l’énergie verte et garantir l’indépendance scientifique du pays. Dans un monde de plus en plus globalisé et interconnecté, la Chine entend devenir une puissance mondiale complète, capable de relever les défis environnementaux, économiques et technologiques du XXIe siècle.

Par Jacques Fourrier (L’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing depuis les années 1990)


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Source:french.china.org.cn