Les diplomates étrangers confiants dans la croissance chinoise

Alors que le rideau se lève cette semaine sur les sessions annuelles des principaux organes législatifs et consultatifs politiques de la Chine, plusieurs diplomates étrangers à Beijing ont exprimé leur optimisme quant aux perspectives de croissance du pays, affirmant que les deux sessions offrent une fenêtre critique pour observer la démocratie populaire sur l’ensemble du processus de la nation. Selon eux, avec la consolidation du rôle de la Chine en tant que moteur de l’économie mondiale, les résultats des discussions de cette année résonneront bien au-delà de ses frontières.

La session annuelle du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC, l’organe consultatif politique suprême du pays) débute mardi, suivie par l’ouverture mercredi de la session annuelle de l’Assemblée populaire nationale (APN, le principal organe législatif). Au cours de la session de l’APN, les législateurs devraient délibérer sur le Rapport sur le travail du gouvernement, qui fixera des objectifs clés pour le développement socio-économique de la nation cette année et dévoilera les mesures principales pour soutenir la croissance de la deuxième plus grande économie du monde.

L’ambassadeur de Turquie en Chine, Ismail Hakki Musa, a déclaré qu’il considérait l’engagement de la Chine en faveur d’une ouverture de haut niveau comme un « catalyseur pour un marché plus dynamique et plus efficace, qui profitera aux investisseurs étrangers, y compris aux entreprises turques ».

Revenant sur les principales décisions prises lors des deux sessions de l’année dernière, en particulier celles visant à « approfondir les réformes économiques et à améliorer l’environnement des entreprises », il a noté que l’accent mis par la Chine sur le développement des industries de haute technologie et la promotion de nouvelles forces productives de qualité avait conduit à des avancées rapides, en particulier dans l’intelligence artificielle, un domaine dans lequel le pays est en train de devenir un acteur mondial de premier plan.

Les données montrent que les dépenses totales de la Chine en recherche et développement ont dépassé 3600 milliards de yuans (472 milliards d’euros) en 2024, ce qui en fait le deuxième pays investissant le plus dans la R&D au monde. Le pays s’est également hissé à la 11e place de l’Indice mondial de l’innovation en 2024, consolidant ainsi son statut d’économie à l’évolution la plus rapide.

Djauhari Oratmangun, l’ambassadeur de l’Indonésie en Chine, a souligné l’importance des deux sessions dans la définition de l’orientation économique de la Chine, en particulier en cette période d’incertitude mondiale. Selon lui, chaque fois que la Chine accomplit sa croissance économique, celle-ci a un « effet positif » au-delà de ses frontières, jouant un rôle crucial dans la reprise économique mondiale.

En 2024, la production économique de la Chine a dépassé pour la première fois les 130 000 milliards de yuans, atteignant ainsi son objectif de croissance du PIB d’environ 5 %. La contribution du pays à la croissance économique mondiale s’est maintenue à environ 30 % pendant de nombreuses années. M. Oratmangun a annoncé que l’économie indonésienne devrait croître de 5,1 % cette année et que la forte coopération commerciale et économique entre Jakarta et Beijing en était un moteur essentiel.

Pour l’ambassadeur de Namibie en Chine, Elia Kaiyamo, le modèle de gouvernance de la Chine est efficace. Selon lui, les deux sessions permettront de mieux définir la feuille de route de la modernisation de la Chine, de libérer son potentiel d’innovation et d’aborder des questions clés, telles que les partenariats mondiaux de la Chine, afin de favoriser un développement partagé: « Je n’ai aucun doute sur le fait que la Chine continuera à être un moteur important de la croissance mondiale cette année », a-t-il expliqué.

Salvador Moncada, l’ambassadeur du Honduras en Chine, a pour sa part déclaré: « Les deux sessions fournissent toujours des informations particulièrement précieuses sur l’orientation politique de la Chine pour l’année en cours. Personnellement, avec ma formation scientifique, je m’intéresse particulièrement à certains domaines, tels que les sciences et technologies, […] ainsi que par la façon dont la Chine prévoit de renforcer son autonomie dans les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle et d’autres industries stratégiques. »

Les ambassadeurs considèrent également ces deux sessions comme une démonstration de la démocratie populaire chinoise sur l’ensemble du processus, montrant comment le système intègre une large participation, consultation et prise de décision.

M. Moncada a souligné la manière dont le système démocratique chinois garantit une contribution publique continue, ajoutant que « les rapports publics, les débats politiques et les votes législatifs démontrent sa transparence et sa légitimité, soulignant le modèle chinois de démocratie en tant que processus impliquant la consultation, la délibération et la mise en œuvre ». D’après Ismail Hakki Musa, le système démocratique chinois, unique en son genre, est axé sur les résultats et les besoins réels de la population, ce qui en fait un sujet d’intérêt international.