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L’importance de renforcer la confiance mutuelle entre la Chine et l’UE
Des fonctionnaires et des experts ont souligné l’étroite interdépendance entre la Chine et l’Union européenne (UE), appelant à maintenir le dialogue pour résoudre les frictions commerciales et promouvoir la confiance mutuelle, alors que les dirigeants européens, notamment les présidents italien et finlandais, ont multiplié les visites à Beijing.
Selon Feng Zhongping, le directeur de l’Institut d’études européennes de l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC), en dépit des difficultés rencontrées dans les relations entre la Chine et l’UE, ces visites témoignent des efforts déployés par les deux parties pour promouvoir la confiance mutuelle sur le plan politique.
« Les pays européens ont compris l’importance d’une coopération pragmatique avec la Chine, car ils sont étroitement liés sur le plan économique, et cette coopération sert les intérêts des deux parties », explique-t-il.
Notant que l’Europe est en pleine réforme et transformation, Feng Zhongping souligne la nécessité d’une coopération entre la Chine et l’UE pour faire face à une nouvelle ère d’incertitude : « Tant que la Chine et l’Europe rejetteront la confrontation des blocs et s’opposeront au découplage, une nouvelle guerre froide pourra être évitée. »
L’année prochaine marquera le 50e anniversaire de l’établissement des relations bilatérales entre la Chine et l’UE. Toutefois, ces liens ont été éclipsés par la rhétorique et les mesures récentes de l’UE axées sur la « réduction des risques ».
Chen Yang, le directeur exécutif de l’Institut d’études européennes affilié à l’Institut chinois des relations internationales contemporaines, fait remarquer que l’UE ne dispose pas d’un concept de « risque » clairement défini. Cela laisse place à des jugements subjectifs et à des manipulations politiques, pouvant facilement conduire à des tensions dans différents domaines.
Cependant, la Chine estime que les deux parties devraient « réduire les risques et résoudre les problèmes par la coopération, plutôt que réduire la coopération comme moyen de réduire les risques », explique-t-il, ajoutant que la Chine et l’UE pourraient chercher un terrain d’entente à cet égard, afin de promouvoir la compréhension mutuelle.
A la fin du mois d’octobre, l’UE a décidé d’augmenter jusqu’à 45,3 % les droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Des équipes techniques de la Chine et de l’UE ont mené cinq séries de consultations sur la question au début du mois de novembre.
D’après l’ancien chancelier autrichien Christian Kern, ces droits de douane sont préjudiciables aux deux parties et la Chine et l’UE doivent trouver un moyen de coopérer davantage dans des domaines clés.
« Le maintien de l’ouverture des frontières et du commerce est conforme aux intérêts de l’Europe, puisque 45 % de son PIB repose sur le commerce extérieur », affirme-t-il, appelant les deux parties à coopérer davantage plutôt qu’à s’engager dans des jeux à somme nulle.
Chen Yongfang, une fonctionnaire du Département européen du ministère chinois du Commerce (MOFCOM), note qu’en dépit des droits de douane supplémentaires imposés par l’UE, des négociations bilatérales intensives se poursuivent sur la base d’avantages mutuels.
« Avec un volume d’échanges bilatéraux annuel de près de 800 milliards de dollars, il est impossible d’éviter les tensions et les divergences, [mais] la Chine n’a jamais eu peur des problèmes et s’est toujours engagée à les résoudre par le dialogue », nuance-t-elle.
L’UE reste le deuxième partenaire commercial de la Chine, sa troisième source d’investissements étrangers et sa quatrième destination d’investissements. Entre janvier et septembre, le volume des échanges bilatéraux a atteint 588,1 milliards de dollars (553 milliards d’euros), rappelle-t-elle.
Ding Chun, le directeur du Centre d’études européennes de l’Université de Fudan, affirme qu’en dépit de l’intensification de la concurrence dans les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’Europe, les deux parties reconnaissent que leurs industries sont étroitement imbriquées, ce qui rend le « découplage » irréalisable.
« Par ailleurs, il existe un vaste potentiel de coopération entre la Chine et l’UE dans des domaines, tels que la transition numérique et le développement vert », souligne-t-il.
D’après Chen Yang, même sur la question des véhicules électriques, la Chine et l’UE peuvent encore chercher à coopérer. Selon lui, « l’Europe possède ses propres marques établies, tandis que la Chine dispose d’une technologie avancée − des éléments qui se complètent pour construire ensemble un vaste marché ».
Source:french.china.org.cn |