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La transition verte est essentielle pour le secteur agroalimentaire

French.china.org.cn | Mis à jour le 17. 10. 2024 | Mots clés : transition verte
french.china.org.cn | 17. 10. 2024

Un panel mondial d'agriculteurs a appelé à une transition verte axée sur l'innovation du système agroalimentaire mondial, ce qui s’inscrirait dans le cadre des efforts visant à réduire les émissions de carbone et à atténuer l'impact du changement climatique sur la production alimentaire.

Si certaines régions productrices d'aliments ont initialement bénéficié d'un climat plus chaud, les incertitudes considérables causées par le réchauffement climatique perturbent l'agriculture en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, ont déclaré des experts.

Ils ont fait ces remarques en marge de la Conférence mondiale sur l'innovation agroalimentaire 2024, qui s'est tenue à Beijing au début du mois. L'événement était organisé par l'Université agricole de Chine.

Sun Qixin, président de l'Université agricole de Chine et académicien à l'Académie chinoise d'ingénierie, a indiqué à China Daily que les modèles traditionnels prévoyaient une baisse de 6 à 8% de la production alimentaire pour chaque augmentation de 1°C des températures mondiales, à moins que des innovations technologiques ne soient introduites pour atténuer ces effets.

« Cependant, l'impact d'un climat plus chaud n'est pas uniforme à travers le monde », a-t-il noté.

Malgré les cas de climats plus chauds et plus humides qui stimulent la production alimentaire dans certaines régions auparavant froides et sujettes à la sécheresse, les changements soudains et extrêmes des conditions météorologiques provoquent des perturbations généralisées de la production alimentaire à l’échelle mondiale, a souligné M. Sun.

Étant donné que la transition verte nécessite une réduction substantielle des intrants agricoles tels que les engrais, il est crucial d’investir dans la recherche et les innovations technologiques afin de garantir que ces réformes n’entraînent pas une baisse de la production, a-t-il poursuivi.

« Nous devons avancer dans cette direction malgré les défis », a-t-il ajouté.

Une estimation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’organisme des Nations Unies chargé d’évaluer la science du climat, a montré que le secteur agroalimentaire, qui couvre l’ensemble du cycle de la culture des aliments à la consommation, contribue à un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Fu Wenge, professeur à l’Université agricole de Chine, a déclaré que les innovations facilitant la transition verte ne nécessitaient pas toujours de découvertes scientifiques révolutionnaires, soulignant que parfois, des réformes mineures et rentables des modèles de gestion et d’autres domaines pouvaient apporter des changements significatifs.

M. Fu a cité comme exemple le projet « Science and Technology Backyard » de son université, qui encourage les étudiants à vivre et à travailler aux côtés de petits exploitants agricoles dans les zones rurales dans le cadre de leurs programmes d’éducation. Cet arrangement vise à promouvoir des variétés de cultures à haut rendement et des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement au sein des communautés agricoles rurales. « Ce modèle a aussi été mis en œuvre en Afrique et dans d'autres régions », a-t-il noté.

Ismahane Elouafi, directrice générale exécutive du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), un partenariat mondial qui réunit des groupes de recherche pour un avenir où la sécurité alimentaire est garantie, a déclaré que la transition verte pourrait être réalisée grâce à des innovations qui couvrent les niveaux technologique, politique et institutionnel et qui incluent des modèles de collaboration entre les pays.

« L'impact du changement climatique se multiplie chaque jour, et la seule façon pour nous d'avancer est d'adopter l'innovation dans son sens large pour vraiment transformer le système agricole », a-t-elle indiqué.

Des experts ont également appelé à une plus grande sensibilisation à l'augmentation de la production alimentaire avec une empreinte carbone réduite et une plus grande attention à l'environnement.

Patrick Caron, vice-président du conseil d'administration du GCRAI, a déclaré que les humains avaient réussi à augmenter la production alimentaire tout au long de leur histoire, à mesure que les conditions de vie s'amélioraient et que les modes de consommation changeaient.

« Cependant, à l'heure actuelle, nous envisageons l'augmentation de la production sous un angle différent », a-t-il noté, faisant référence à une plus grande attention afin d’éviter le changement climatique et la dégradation des terres, de l'eau et de la biodiversité.

Les responsables de la politique alimentaire désignent la Chine comme une source d'espoir face au contexte sombre d'une insécurité alimentaire croissante dans le monde, citant l'objectif ambitieux du pays d'augmenter sa capacité de production alimentaire annuelle à environ 700 millions de tonnes d'ici 2030, contre 695 millions de tonnes en 2023.

Mme Elouafi a déclaré : « Je pense que la Chine est vraiment un point positif dans le tableau mondial, et pas seulement en matière d’augmentation de la productivité de manière très intelligente, mais aussi en matière de réduction de la pauvreté et de la faim ».

« Malgré un récent recul des progrès mondiaux, le monde a enregistré des avancées significatives dans la réduction de la faim et de la pauvreté entre 2000 et 2017, en grande partie grâce aux efforts de la Chine », a-t-elle affirmé.

Mme Elouafi a noté que l'adoption par la Chine de technologies et d'innovations dans le secteur agroalimentaire, ainsi que ses initiatives visant à améliorer les revenus ruraux, avaient joué un rôle essentiel dans ce succès.

Mercredi marquait la Journée mondiale de l'alimentation, célébrée le 16 octobre chaque année depuis 1981 afin de sensibiliser et promouvoir la sécurité alimentaire pour tous ainsi que l'action en faveur de la lutte contre la faim.

Lors d'une conférence de presse tenue mercredi, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Mao Ning a déclaré qu'en tant que premier producteur mondial de denrées alimentaires, la Chine accordait une grande importance à la sécurité alimentaire mondiale.

« La Chine a fourni plus de fonds et d'experts et a entrepris plus de projets que tout autre pays en développement dans le cadre du Programme de coopération Sud-Sud de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture », a-t-elle indiqué.

Mme Mao a ajouté que la Chine était prête à continuer de renforcer la coopération en matière de sécurité alimentaire avec toutes les parties pour œuvrer à un monde libéré de la faim.


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Source:french.china.org.cn