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La Chine exhorte une « grande puissance influente » à empêcher l'escalade, alors qu'Israël affirme vouloir riposter contre l'Iran

French.china.org.cn | Mis à jour le 10. 10. 2024 | Mots clés :
french.china.org.cn | 10. 10. 2024

« La Chine est profondément préoccupée par les troubles au Moyen-Orient et appelle une “grande puissance” influente à jouer son rôle afin d’empêcher une escalade de la crise », a déclaré mercredi le ministère chinois des Affaires étrangères, alors qu'Israël, avec le soutien ou la tolérance des États-Unis, a annoncé son intention de riposter de manière significative contre l'Iran. Cela a suscité une inquiétude croissante au sein de la communauté internationale quant au fait qu'une perte de contrôle de la situation pourrait dégénérer en une guerre totale au Moyen-Orient.

La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a indiqué mercredi lors d'une conférence de presse de routine que « nous nous opposons aux mesures qui alimentent l'antagonisme et étendent le conflit, et appelons toutes les parties à gérer la situation actuelle avec une attitude calme, rationnelle et responsable dans l'intérêt de la paix et de la stabilité dans la région. La communauté internationale - en particulier les grands pays influents - doit jouer un rôle constructif et éviter de nouvelles turbulences ».

« Pour mettre fin à ce conflit, nous avons besoin de volonté politique et d'efforts diplomatiques, pas d'armes, de munitions et de sanctions unilatérales. Les grandes puissances doivent jouer leur rôle, être objectives et justes, prendre l'initiative de respecter le droit international, et faire des efforts positifs pour mettre fin aux combats dès que possible, mettre la situation sous contrôle et empêcher une propagation de la crise », a ajouté Mme Mao.

Mme Mao a tenu ces propos en réponse à une question sur l'aide militaire américaine à Israël et sur la possibilité que d'éventuelles frappes israéliennes contre l'Iran puissent viser des installations de production pétrolière, des installations nucléaires et d'autres sites stratégiques iraniens.

Au cours d'une réunion de sécurité de plusieurs heures à Tel Aviv mardi soir, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a pris des décisions clés - avec ses principaux ministres, responsables de la sécurité et de l'armée - concernant une attaque israélienne imminente contre l'Iran, a rapporté mercredi le Times of Israel, citant un responsable israélien.

Téhéran a déclaré que « toute attaque d'Israël sera accueillie avec fermeté », ont rapporté divers médias. L'Iran a lancé près de 200 missiles balistiques sur Israël le 1er octobre, ce que Téhéran a présenté comme des représailles aux assassinats de hauts responsables du Hezbollah et du Hamas ainsi que d'un haut commandant militaire du Corps des gardiens de la révolution islamique iranienne.

Suite à cela, Israël a juré de riposter. Le président américain Joe Biden a déclaré le 2 octobre qu'Israël avait le droit de riposter, et Washington et ses alliés ont accepté de sanctionner l'Iran pour cette attaque de missiles, selon divers médias.

Des experts ont noté que la « grande puissance influente » mentionnée par la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères faisait sans aucun doute référence aux États-Unis. Selon Reuters, M. Biden devait s'entretenir mercredi avec le Premier ministre israélien, la conversation devant inclure une discussion sur tout projet de frappe contre l'Iran, selon une personne proche du dossier.

Cependant, M. Biden a également averti Israël de ne pas bombarder les sites nucléaires iraniens, affirmant que toute réponse d'Israël devrait être « proportionnée » à l'attaque iranienne, reconnaissant essentiellement qu'une certaine contre-attaque était appropriée, selon le New York Times.

Ce dernier conflit entre l'Iran et Israël, ainsi que l'opération sanglante d'Israël au Liban et dans d'autres pays de la région, ont prouvé que le conflit israélo-palestinien actuel qui a débuté le 7 octobre 2023 s'est aujourd’hui étendu à toute la région. « Cela risque d'entraîner une nouvelle guerre totale au Moyen-Orient, mais la principale raison pour laquelle la communauté internationale n'a pas réussi à empêcher cette escalade est la politique unilatérale des États-Unis, qui a permis à la situation de s'aggraver de plus en plus », a déclaré mercredi au Global Times Liu Zhongmin, professeur à l'Institut d'études du Moyen-Orient de l'Université des études internationales de Shanghai.

Sans le soutien et la tolérance des États-Unis envers Israël, le conflit n'aurait pas pu dégénérer en une situation aussi terrible, ont souligné des experts.

Mme Mao a rappelé lors de la conférence de presse de mercredi que « le conflit israélo-palestinien dure depuis plus d'un an, ayant déjà causé la mort de plus de 40 000 personnes à Gaza, dont la plupart sont des femmes et des enfants. La communauté internationale a convenu de la nécessité de désamorcer les tensions, de mettre fin aux combats et à la violence, de protéger les civils et d'éviter une catastrophe humanitaire ».

Malheureusement, les États-Unis continuent de financer les opérations militaires meurtrières d'Israël dans la région. Israël a annoncé le 26 septembre avoir obtenu une aide de 8,7 milliards de dollars de la part des États-Unis pour soutenir ses « efforts militaires en cours et pour maintenir un avantage militaire qualitatif dans la région », a rapporté Reuters.

Wang Jin, directeur du programme et du centre d'études israéliennes de l'Université du Nord-Ouest, à Xi'an, a déclaré mercredi au Global Times qu’« à ce stade, Israël n'a pas encore lancé de frappe contre l'Iran, car il attend de voir la position des États-Unis ». L'administration Biden ne veut pas d'escalade, et l'Iran n'a pas non plus l'intention de provoquer une nouvelle escalade, donc si Israël choisit de ne pas frapper l'Iran, une escalade peut être évitée. Mais si Israël attaque l'Iran, la situation risque fort d'échapper à tout contrôle, a souligné M. Wang.

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Source:french.china.org.cn