Un ancrage plus solide de la reprise au 2nd semestre

La reprise économique de la Chine devrait encore se renforcer sur le reste de l’année, alors que les décideurs politiques s’apprêtent à déployer un ensemble de mesures de relance visant à stabiliser la croissance et à approfondir les réformes structurelles au 2nd semestre, ont indiqué mercredi plusieurs analystes.

Selon eux, l’accent sera mis sur le désamorçage des risques liés à la dette des gouvernements locaux, l’expansion de la demande intérieure et la stabilisation du secteur immobilier, ce qui contribuera à renforcer considérablement la confiance des investisseurs, des consommateurs et des entreprises.

Ces commentaires interviennent alors que les données officielles publiées mercredi dressent un tableau mitigé de l’économie, avec une activité manufacturière chinoise en baisse pour le troisième mois consécutif en juillet et une croissance plus lente du secteur non manufacturier.

Mercredi, une réunion exécutive du Conseil des affaires d’Etat a souligné la nécessité d’optimiser et de renforcer les politiques macroéconomiques, appelant à des efforts pour mieux mettre en œuvre les politiques existantes et réfléchir à de nouvelles politiques progressives.

La veille, le Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) avait tenu une réunion pour analyser les performances économiques du pays. La réunion s’est engagée à intensifier le soutien macroéconomique au 2nd semestre, en mettant davantage l’accent sur l’expansion de la demande intérieure, le développement des secteurs émergents et l’élargissement de l’ouverture, dans le but d’atteindre l’objectif de croissance annuel du pays pour 2024.

Les analystes ont déclaré que les derniers chiffres de l’indice des directeurs d’achat (indice PMI) offraient un aperçu des défis et des pressions auxquels est confrontée l’économie. Les données du Bureau national des statistiques (BNS) montrent en effet que l’indice PMI manufacturier s’élevait à 49,4 en juillet, enregistrant une baisse par rapport à l’indice de 49,5 réalisé en juin. Ce chiffre est inférieur à la barre des 50 points, qui sépare la croissance de la contraction.

Selon les données du BNS, l’indice PMI non manufacturier chinois, qui comprend des sous-indices pour l’activité du secteur des services et de la construction, s’est établi à 50,2 en juillet, contre 50,5 en juin.

Yang Xin, un analyste chez Hongta Securities, note que les derniers chiffres de l’indice PMI soulignent les pressions exercées par la demande intérieure encore faible, soulignant la nécessité d’un soutien macroéconomique accru pour soutenir la deuxième économie mondiale.

« Les facteurs affectant les chiffres comprennent des évènements météorologiques extrêmes, tels que des vagues de chaleur et des inondations, la traditionnelle intersaison de la production industrielle en juillet, les tendances actuelles à la démondialisation et la baisse des ventes immobilières », explique-t-il.

Citant les mesures clés définies lors de la réunion de mardi, Wang Qing, un analyste macroéconomique en chef pour la société Golden Credit Rating International, s’attend à voir une série de mesures visant à stabiliser la croissance au 2nd semestre, y compris une accélération de l’émission d’obligations des gouvernements locaux au 3e trimestre.

« Nous estimons que l’indice PMI manufacturier officiel pourrait atteindre environ 49,7 en août et nous devons garder un œil sur la correction du marché immobilier », a-t-il déclaré.

Les données du BNS ont montré que l’économie chinoise a connu une croissance de 5 % sur un an au 1er semestre, ce qui est conforme à l’objectif de croissance annuel fixé par le pays d’environ 5 % pour 2024. Au 2e trimestre, le PIB chinois a augmenté de 4,7 % en glissement annuel, en baisse par rapport à la croissance de 5,3 % enregistrée au 1er trimestre.