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Des experts exhortent l'UE à abandonner les tarifs douaniers sur les véhicules électriques chinois alors que les deux parties conviennent de lancer des consultations

French.china.org.cn | Mis à jour le 24. 06. 2024 | Mots clés : UE
french.china.org.cn | 24. 06. 2024

La décision de supprimer les droits de douane sur les véhicules électriques chinois devrait profiter aux deux parties, selon des experts

La Chine et l'Union européenne (UE) ont convenu samedi de lancer des consultations concernant l'enquête anti-subventions sur les véhicules électriques chinois. Des observateurs chinois ont avancé que « cette décision souligne la grande sincérité de la Chine dans sa recherche de résolution des différends commerciaux par le biais de négociations, tout en montrant les inquiétudes de responsables de l'UE quant à l'impact négatif sur les entreprises et les consommateurs européens si la Commission européenne (CE) poursuivait son projet politiquement motivé d’imposer de nouveaux tarifs ».

Ces observateurs ont déclaré que « le meilleur résultat souhaité par la partie chinoise est que la CE, l'organe exécutif de l'UE, abandonne sa décision tarifaire avant le 4 juillet et respecte les règles de l'OMC ».

Ils ont exhorté l'UE « à résoudre les différends sur la base des faits et de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'UE plutôt que de se laisser perturber par des facteurs politiques, notamment la pression américaine ».

« L'ampleur de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'UE est énorme, et les deux parties sont mutuellement dépendantes et possèdent une forte complémentarité économique. Les mesures de plus en plus protectionnistes de l'UE déclencheront certainement des contre-mesures de la part de la Chine, et une escalade des frictions commerciales ne conduira qu'à des résultats perdants pour les deux parties », ont-ils averti.

Prêt pour le dialogue

Wang Wentao, ministre chinois du Commerce, et Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la CE, ont convenu samedi d'entamer des consultations sur la question de l'enquête antisubventions de l'UE sur les véhicules électriques chinois. Le consensus a été atteint lors d'entretiens entre les deux responsables par vidéoconférence, a indiqué le ministère dans un communiqué de presse publié sur son site Internet.

Cette annonce intervient après que M. Wang a affirmé samedi, lors d'une réunion avec le vice-chancelier allemand Robert Habeck, que « la Chine est prête à engager un dialogue et des consultations sur les véhicules électriques si l'UE est prête à s'asseoir à la table des négociations avec sincérité ».

« La Chine est prête à prendre en compte les préoccupations raisonnables des deux parties pour éviter l'escalade des frictions commerciales de manière rationnelle et professionnelle », avait assuré M. Wang.

Zhang Jian, vice-président des Instituts chinois des relations internationales contemporaines, a déclaré dimanche au Global Times que « la partie chinoise a fait preuve de la plus grande sincérité en cherchant à résoudre les différends par le biais de consultations ».

« La forte opposition de certains pays membres de l’UE aux tarifs douaniers prévus par la CE sur les véhicules électriques chinois ainsi que l'engagement de la Chine à prendre les “mesures nécessaires” pour défendre fermement ses droits et intérêts légitimes ont incité la CE à mener des consultations avec la partie chinoise », selon M. Zhang.

« L’on espère que la CE pourra abandonner sa décision d'imposer des droits de douane provisoires sur les importations chinoises de véhicules électriques par le biais de consultations et qu’elle se conformera aux règles de l'OMC », a-t-il avancé.

Au cours de la réunion avec M. Wang, M. Habeck a déclaré que le gouvernement allemand était profondément préoccupé par l'enquête anti-subventions de l'UE sur les véhicules électriques chinois, qui aurait selon lui un impact négatif sur la transition verte de l'Europe et sur les intérêts des consommateurs.

« Dans l'ensemble, les relations Chine-UE seront de plus en plus dégradées si la CE continue et impose des droits de douane sur les produits chinois, au mépris des efforts de la partie chinoise pour s'engager dans des consultations amicales », a soutenu dimanche Sun Yanhong, chercheur principal à l'Institut d'études européennes à l’Académie chinoise des sciences sociales.

M. Sun a noté que les consultations à venir sur l'enquête anti-subventions sur les véhicules électriques chinois pourraient être extrêmement difficiles, car selon lui « certains politiciens européens ont politisé et instrumentalisé les questions économiques et commerciales ».

« L'accusation de “surcapacité” dans le secteur chinois des véhicules électriques est sans fondement. Le processus d'enquête n’a été que pratiques injustes et opaques, et la décision est également injuste », a soutenu M. Sun, qui a appelé l'UE à « résoudre le différend sino-européen sur les véhicules électriques chinois d’un point de vue économique au lieu d’être impacté politiquement ».

« L’UE est l’unique responsable »

En réponse à des reportages selon lesquels diverses industries de l'UE auraient exprimé des inquiétudes quant au fait que l'escalade des tensions commerciales pourrait déclencher une « guerre commerciale », le ministère chinois du Commerce a avancé vendredi que « la partie européenne en porte l'entière responsabilité, dans la mesure où elle continue d'intensifier les frictions commerciales avec la Chine, ce qui pourrait déclencher une “guerre commerciale” ».

Depuis le début de cette année, l'UE a imposé 31 mesures restrictives en matière de commerce et d'investissement à l'encontre de la Chine, dont 25 étaient des mesures correctives commerciales, compromettant gravement la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'UE, selon le ministère du Commerce.

De nouvelles informations obtenues par le Global Times offrent un compte rendu détaillé « de la façon dont la CE a mené sa soi-disant enquête anti-subventions sur les véhicules électriques chinois d'une manière extraordinairement injuste et opaque et a délibérément provoqué une querelle commerciale meurtrière avec la Chine ».

« L'enquête et la décision préliminaire de la CE concernant l'imposition de droits de douane provisoires sur les importations chinoises de véhicules électriques reflètent l'inquiétude de l'UE quant à l'avantage comparatif de l'industrie chinoise des véhicules électriques et à la propre faiblesse industrielle de l'UE », a avancé dimanche Ding Chun, directeur du Centre d'études européennes de l'Université Fudan.

La compétitivité des véhicules électriques chinois à travers le monde est le résultat des percées des entreprises chinoises dans les technologies de base, des innovations hautement efficaces, de l'effet d'échelle et d'une série d'autres bons choix stratégiques, selon M. Ding.

La Chine et l'UE sont les principaux partenaires commerciaux et d'investissement l'une de l'autre et disposent de chaînes industrielles et d'approvisionnement étroitement liées. « Pour les différends dans des secteurs tels que les véhicules électriques, les deux parties devraient résoudre tous les problèmes par le biais de négociations, au lieu de s’impliquer dans des conflits géopolitiques et de proférer des menaces avec des mesures protectionnistes », a-t-il affirmé.

« Le changement technologique sera un moteur clé de la transition verte et numérique en Europe. Qu'on le veuille ou non, la Chine se trouve être un leader dans les technologies qui sont vitales si l'Europe veut progresser vers la neutralité carbone », a déclaré mercredi Dick Roche, ancien ministre irlandais des Affaires européennes et ancien ministre de l'Environnement, lors d'un événement organisé par la Chambre de commerce de Chine auprès de l'UE à Bruxelles.

La chose logique que l’Europe doit faire à ce stade est de reconnaître cette réalité et de s’asseoir avec la Chine et tout autre partenaire potentiel pour trouver des solutions aux différences idéologiques, politiques et administratives qui font obstacle au progrès, a ajouté M. Roche.


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Source:french.china.org.cn