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Une nouvelle technologie pourrait réduire la dépendance de la Chine aux importations de soja

French.china.org.cn | Mis à jour le 21. 05. 2024 | Mots clés : Chine
french.china.org.cn | 21. 05. 2024

Ces dernières années, la Chine a adopté diverses méthodes pour réduire sa dépendance aux importations de soja - une matière première essentielle pour la fabrication d'aliments pour animaux -, notamment via la rotation des cultures et le déploiement de variétés à plus haut rendement.

Cependant, un groupe de scientifiques de Tianjin a adopté une approche différente. Ils se sont concentrés sur la biosynthèse des protéines en utilisant le méthanol comme matière première, une approche où les progrès sont bloqués depuis des décennies en raison des coûts élevés.

Une avancée majeure pourrait potentiellement soulager la Chine de sa dépendance aux protéines dérivées du soja.

Des chercheurs de l'Institut de biotechnologie industrielle de Tianjin de l'Académie chinoise des sciences, dirigés par Wu Xin, ont récemment annoncé une approche commercialement viable permettant de biosynthétiser des protéines pouvant être utilisées dans la fabrication d'aliments pour animaux.

Leurs conclusions ont été publiées dans la revue Biotechnology for Biofuels and Bioproducts le 17 novembre.

« La recherche sur la synthèse de protéines cellulaires à partir du méthanol a commencé dans les années 1980 », a expliqué M. Wu.

« Pourtant, en raison de leurs coûts élevés, les produits protéiques synthétisés au méthanol ne pouvaient pas rivaliser avec les protéines de soja et n'ont pas été produits à grande échelle », a-t-il ajouté.

Selon le document, l'approche implique une fermentation industrielle utilisant comme matière première du méthanol, qui peut être dérivé à moindre coût du charbon.

La souche de levure Pichia pastoris, utilisée dans ce processus, se développe en utilisant du méthanol.

Les tentatives précédentes de commercialisation de cette méthode ont échoué en raison de la toxicité et des voies complexes du méthanol, entraînant un gaspillage d'environ 20%.

Pour résoudre ce problème, l'équipe de M. Wu a collecté plus de 20 000 échantillons de levure provenant de vignobles, de forêts et de marais à travers la Chine. À partir de ces échantillons, ils ont identifié des souches capables d’utiliser efficacement divers sucres et alcools comme sources de carbone.

En éliminant des gènes spécifiques dans une souche sauvage de Pichia pastoris, ils ont conçu une levure avec une tolérance au méthanol et une efficacité métabolique considérablement améliorées.

Cette bio-ingénierie a augmenté le taux de conversion du méthanol en protéines à 92%, rendant cette méthode de production de protéines très attractive sur le plan économique, selon M. Wu.

« Cela ne nécessite pas de terres arables, n'est pas affecté par les saisons et le climat, et est 1000 fois plus efficace que les pratiques agricoles traditionnelles », a-t-il ajouté.

« En outre, la teneur en protéines des micro-organismes varie de 40 à 85%, ce qui est nettement plus élevé que pour les plantes naturelles. »

Ces organismes contiennent également un profil complet d'acides aminés, des vitamines, des sels inorganiques, des graisses et des glucides, leur permettant de remplacer partiellement la farine de poisson, les graines de soja, la viande et le lait écrémé en poudre dans diverses applications.

La Chine importe actuellement environ 100 millions de tonnes de soja par an, principalement du Brésil et des États-Unis.

Malgré une volonté nationale d’augmenter la production nationale ces dernières années en raison de la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales, le pays ne produit actuellement qu’environ 1/5 de ses besoins.

Dans le cadre d'une initiative majeure visant à renforcer la production nationale, le gouvernement chinois a étendu l'année dernière l'utilisation commerciale des technologies de modification génétique aux cultures vivrières de base, dont le soja. De telles technologies avaient longtemps été limitées au coton et à la papaye dans le pays.


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Source:french.china.org.cn