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La Chine exhorte les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie à mettre un terme à l'accord sur les sous-marins nucléaires AUKUS (porte-parole du MAE)
La Chine continuera d'utiliser des plateformes telles que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) pour discuter en profondeur des questions politiques, juridiques et techniques liées à l'accord AUKUS sur les sous-marins à propulsion nucléaire, a déclaré mercredi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. « Jusqu'à ce que la communauté internationale parvienne à une conclusion claire, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie devraient suspendre l'avancement de l'initiative », a-t-il avancé.
Ces propos ont été tenus par Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, alors qu'il lui avait été demandé de commenter un séminaire intitulé « AUKUS : Une étude de cas sur le développement des garanties globales de l'AIEA », organisé récemment par la mission permanente de la Chine à Vienne.
Le 10 mai, la mission permanente de la Chine à Vienne a organisé un séminaire sur l’accord de coopération militaire tripartite AUKUS. Des représentants de près de 50 missions permanentes de pays à Vienne, du Secrétariat de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ainsi que des groupes de réflexion de Chine et d'autres pays ont assisté à la réunion, avec plus de 100 participants au total, a indiqué M. Wang, affirmant que « les participants ont tenu des discussions animées sur la supervision et la sécurité d'AUKUS, ce qui souligne l'attention et l'inquiétude généralisées de la communauté internationale sur cette question ».
Selon lui, « l’accord sur les sous-marins nucléaires AUKUS sape les efforts visant à maintenir la paix et la sécurité régionales. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie ont formé un partenariat de sécurité trilatéral, faisant avancer leur coopération en matière de sous-marins nucléaires et d'autres technologies militaires de pointe, ce qui stimule une course aux armements, sape le régime international de non-prolifération nucléaire, attise la création de blocs et s'oppose et perturbe la paix et la stabilité régionales ».
Le porte-parole a affirmé que la Chine et d'autres pays concernés de la région avaient exprimé à plusieurs reprises de sérieuses inquiétudes et une forte opposition.
M. Wang a soutenu que « l’AUKUS a également suscité une inquiétude généralisée concernant la prolifération nucléaire au niveau international. Cet accord implique le transfert de technologies de propulsion nucléaire et d’un grand volume d’uranium hautement enrichi de qualité militaire, que le système actuel de garanties et de supervision de l’AIEA ne peut pas mettre en œuvre efficacement ».
« Il existe une controverse importante au sein de la communauté internationale sur l’interprétation et l’application des clauses de sauvegarde et de surveillance pertinentes. Si les trois pays insistent pour faire progresser la coopération dans le domaine des sous-marins nucléaires, cela créera un risque énorme de prolifération nucléaire et aura des impacts négatifs considérables sur la résolution des points chauds nucléaires dans d'autres régions », a avancé le porte-parole chinois.
Selon lui, « la Chine a appelé la communauté internationale à prendre au sérieux l'impact de l'AUKUS sur l'autorité et l'efficacité du TNP, ainsi que les effets négatifs de l'accord sur les garanties institutionnelles et les mécanismes de surveillance. La Chine continuera à utiliser des plateformes telles que l'AIEA et le processus d'examen du TNP pour discuter en profondeur des questions politiques, juridiques et techniques liées à la coopération trilatérale en matière de sous-marins nucléaires. Jusqu’à ce que la communauté internationale parvienne à une conclusion claire, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie devraient suspendre la progression de leur coopération en matière de sous-marins nucléaires ».
Source:french.china.org.cn |