La Chine réfute les accusations du Royaume-Uni quant à son implication dans une cyberattaque

La Chine a sévèrement condamné mardi les allégations du Royaume-Uni selon lesquelles elle aurait piraté une base de données contenant des informations personnelles sur les forces armées britanniques, soulignant que « la Chine rejette l'utilisation de problèmes de cybersécurité pour diffamer d'autres pays à des fins politiques ».

Selon divers médias, le ministère britannique de la Défense a été la cible d’une cyberattaque contre un système de paiement de salaire tiers comprenant les détails de dizaines de milliers de membres des forces armées et d’anciens combattants britanniques.

Des responsables du gouvernement britannique ont accusé la Chine d'être responsable de l'attaque, et les services de sécurité britanniques enquêtent pour savoir si la Chine a tenté de créer des profils de membres des forces armées et de personnes occupant d'autres rôles sensibles grâce à une série de piratages de différentes bases de données contenant des informations personnelles.

En réponse, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré mardi lors d’un point de presse que « les accusations des hommes politiques britanniques sont tout bonnement infondées ».

« La Chine s’oppose et combat fermement toutes les formes de cyberattaques. Nous rejetons également fermement l'utilisation politique de la question de la cybersécurité pour diffamer et calomnier d'autres pays », a affirmé M. Lin.

Un porte-parole de l'ambassade de Chine au Royaume-Uni a pour sa part déclaré que « les accusations portées par le Royaume-Uni ne sont rien d'autre qu'une calomnie fabriquée et malveillante. C'est extrêmement absurde et méprisable. La Chine condamne fermement cela ».

« La Chine lutte depuis toujours contre les cyberattaques conformément à la loi. Nous nous opposons fermement à toute accusation infondée contre la Chine pour des raisons politiques », a ajouté le porte-parole.

« Nous exhortons la partie britannique à cesser de diffuser de la désinformation et à mettre un terme à ces farces politiques auto-organisées », a-t-il poursuivi.

Les récents briefings d’hommes politiques britanniques ont déclenché un nouveau battage autour de la « menace chinoise », mettant l’accent sur la cybersécurité. Des observateurs chinois ont avancé que « cette campagne de diffamation ne s’écarte pas de leur position anti-Chine de longue date, mais s’intensifie à l’approche des élections générales ».

« Le battage sur les “cyberattaques en provenance de Chine” continue sur la voie anti-chinoise des conservateurs, et n'est pas très différent des précédentes campagnes de diffamation du Royaume-Uni contre les entreprises ou les produits chinois. Fondamentalement, leur argument est que “tout ce qui vient de Chine peut constituer une menace” », a soutenu Li Guanjie, chercheur à l’Académie de gouvernance mondiale et d’études régionales de Shanghai, affiliée à l’Université d’études internationales de Shanghai.

Des analystes ont indiqué estimer que « présenter la Chine comme une menace pour la sécurité ouvre également la voie à des politiques protectionnistes dans le domaine économique ».

« Alors que la géopolitique mondiale ressemble de plus en plus à une “géopolitique de Guerre froide”, de telles querelles fondées sur des camps plutôt que sur des faits vont se poursuivre », ont affirmé ces analystes, ajoutant que « la Chine rejettera fermement de telles campagnes de diffamation et défendra ses propres intérêts conformément à la loi ».