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Le chancelier allemand Olaf Scholz va se rendre en Chine malgré les voix pro-« dérisquage »

French.china.org.cn | Mis à jour le 13. 04. 2024 | Mots clés : Olaf Scholz,chancelier allemand,dérisquage
french.china.org.cn | 13. 04. 2024

En dépit des appels au découplage avec la Chine, le chancelier allemand Olaf Scholz s'apprête à entamer une visite de trois jours en Chine dans le but de renforcer les liens avec le pays et de favoriser les domaines de coopération pratique, ont noté les observateurs chinois alors que le dirigeant se prépare à arriver le 14 avril.

Selon les experts, la coopération pratique bilatérale de la Chine avec la puissance économique allemande a le potentiel de faire taire les voix favorables à la réduction des risques, ou « dérisquage » et de renforcer davantage les relations sino-européennes. Lors de la visite de M. Scholz, la Chine et l'Allemagne devraient d’ailleurs signer une série d'accords, renforçant la collaboration sino-allemande dans des secteurs tels que les énergies renouvelables et propres.

Auparavant, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avait annoncé le 12 avril que le chancelier allemand Olaf Scholz entamerait une visite officielle en Chine du 14 au 16 avril à l'invitation du Premier ministre Li Qiang.

Lors de son déplacement en Chine, M. Scholz rencontrera le président Xi Jinping. Le Premier ministre Li Qiang s'entretiendra également avec lui pour échanger des points de vue sur les relations bilatérales et les questions d'intérêt commun. Le chancelier devrait également se rendre à Chongqing (sud-ouest de la Chine), et prononcer un discours dans une université de Shanghai. Selon Steffen Hebestreit, porte-parole du gouvernement allemand, outre les questions commerciales, les discussions porteront également sur le conflit en cours en Ukraine.

« Actuellement, l'Allemagne est confrontée à de graves défis internes et externes. La visite d’Olaf Scholz en Chine revêt une importance politique significative », a commenté le 12 avril Zhao Junjie, chercheur à l'Institut d'études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales. Au niveau national, a-t-il noté, le taux de croissance de son PIB est actuellement relativement faible, combiné à une inflation élevée et à d’autres facteurs, tels que la délocalisation industrielle qui a suivi le conflit russo-ukrainien. Cela a conduit à un sentiment négatif puisque l’Allemagne a également persisté à suivre les actions des États-Unis. En outre, de nombreuses industries manufacturières allemandes sont actuellement réticentes à investir en Chine, notamment des sociétés comme Siemens et Volkswagen.

Olaf Scholz devrait être accompagné de PDG de grandes entreprises allemandes lors de son voyage, notamment Roland Busch de Siemens, Ola Kaellenius de Mercedes-Benz et Belen Garijo de Merck KGaA.

Selon Maximilian Butek, représentant en chef de la délégation de l'industrie et du commerce allemands à Shanghai, qui s’est exprimé dans les colonnes du Global Times, « le résultat le plus important de la visite d’Olaf Scholz sera d'établir une base solide de coopération et d'échanges. Nous espérons que des échanges personnels sur une série de sujets différents permettront de parvenir à une compréhension mutuelle des questions clés ». S'exprimant du point de vue des entreprises allemandes, il a dit estimer que ces discussions devraient inclure des sujets liés au commerce et à la mise en œuvre de conditions de concurrence équitables pour les entreprises étrangères en Chine.

Depuis l'année dernière, l'Union européenne a présenté une position dite de « dérisquage » et de « coopération, concurrence et partenariat » à l'égard de la Chine. Dans le même temps, les États-Unis continuent de monter en épingle les défis que l'économie chinoise pose aux États-Unis et à l'Europe, certaines voix affirmant que le bloc pourrait coopérer avec l’examen des chaînes d'approvisionnement liées à la Chine lancé en décembre par Washington et enquêter sur les achats de puces de fabrication chinoise par les entreprises européennes. 

« Plutôt que d'être kidnappé politiquement par certaines factions appelant au découplage d'avec la Chine ou de s'adresser à des médias hostiles à la Chine, le pragmatique Olaf Scholz a compris que s'engager sur une voie diplomatique qui équilibre les intérêts bilatéraux avec la Chine est pour lui la porte de sortie pour aborder à la fois les défis internes et externes », a déclaré M. Zhao au Global Times.

En 2023, les investissements directs étrangers de l’Allemagne en Chine ont atteint un sommet. Par ailleurs, la dernière enquête annuelle sur la confiance des entreprises réalisée par la Chambre de commerce allemande en Chine a montré que de nombreuses entreprises ont exprimé leur confiance dans le retour d'une croissance robuste en Chine au cours des cinq prochaines années.

Selon M. Zhao, les observateurs prévoient que le pragmatisme de l'Allemagne surmontera le confinement et les conflits idéologiques et aura un effet de halo, contribuant ainsi au développement sain des relations sino-européennes. « Les relations entre la Chine et l'Europe dépendent principalement du double moteur que sont l'Allemagne et la France. Si l'Allemagne peut coopérer de manière pragmatique avec la Chine et obtenir des résultats, alors la France suivra », a-t-il conclu.


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Source:french.china.org.cn