L'ambassade chinoise fustige les États-Unis pour leur harcèlement contre des citoyens chinois à la frontière

L'ambassade chinoise aux États-Unis a fustigé les États-Unis pour avoir exagéré l'étendue normale de leur application de la loi, après qu'un certain nombre de citoyens chinois ont été soumis à des heures d'interrogatoire dans une « petite pièce noire » lors de leur entrée ou de leur sortie des États-Unis.

Des observateurs contactés par le Global Times ont avancé que « la nature fourbe de l'administration Biden renforcera la méfiance, favorisera davantage l'hostilité parmi les habitants des deux pays, et fera dérailler l'engagement des deux dirigeants à faire progresser les relations bilatérales ». Ils ont exhorté les États-Unis à tenir compte du « bon rappel » de la Chine et à modifier leur comportement pour éviter des dommages irréversibles aux échanges entre les peuples.

Citant des données, un porte-parole de l'ambassade chinoise aux États-Unis a déclaré dans un communiqué que près de 300 citoyens chinois avaient été expulsés par les États-Unis depuis juillet 2021, dont plus de 70 étudiants chinois avec des documents légaux et valides. « Depuis novembre 2023, rien qu’à l'aéroport de Washington Dulles, il y a eu 10 cas d'étudiants chinois qui ont été harcelés, interrogés et, après avoir vu leur visa annulé, expulsés ».

Le porte-parole a évoqué deux cas de chercheurs chinois avec des visas légaux qui ont été harcelés lors de leur entrée à la frontière américaine, l’un ayant été interrogé pendant 10 heures exceptionnellement longues et l’autre ayant été détenu pendant 22 heures. Après ces interrogatoires anormaux dans une « petite pièce noire », les deux ont été expulsés après annulation de leurs visas.

Le porte-parole de l'ambassade a critiqué ces actes des États-Unis pour avoir « dépassé la portée normale de l’application de la loi et être guidés par de forts biais idéologiques », affirmant qu'ils ont gravement porté atteinte aux droits et intérêts légitimes et légaux des personnes concernées et ont perturbé les déplacements transfrontaliers normaux entre la Chine et les États-Unis.

La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a également critiqué les États-Unis pour avoir abusé du concept de sécurité nationale, révoqué arbitrairement des visas, restreint l'entrée dans le pays et expulsé de force des étudiants chinois sans preuves concrètes, causant un grand désarroi aux personnes impliquées et créant des obstacles pour les échanges culturels et interpersonnels entre la Chine et les États-Unis.

« Le personnel de contrôle aux frontières américaines a harcelé, interrogé et expulsé des ressortissants chinois arrivant aux États-Unis de manière permanente et injustifiée, et ce à un moment où les deux présidents ont réitéré le 2 avril la nécessité de prendre de nouvelles mesures pour étendre les échanges interpersonnels entre les deux pays. »

Lü Xiang, chercheur à l'Académie chinoise des sciences sociales, a avancé qu'en dépit de l'accord entre les deux chefs d'État pour promouvoir les échanges entre les peuples lors de leur réunion à San Francisco en novembre dernier et du récent appel téléphonique réaffirmant des liens stables, « il y a encore un manque de retenue visible des États-Unis dans les actions qu'ils prennent. Cela indique une nature fourbe au sein de l'administration Biden ».

Dans le communiqué, le porte-parole de l’ambassade a critiqué les actions des États-Unis, déclarant qu’elles vont à l’encontre des accords communs atteints par les deux présidents pour améliorer et faciliter les échanges culturels et interpersonnels entre la Chine et les États-Unis.

« La Chine est très inquiète et s'oppose fermement à de telles actions, et elle a entrepris des démarches solennelles aux États-Unis », a indiqué le porte-parole.

« Traiter avec la fourberie de la politique américaine pourrait être une réalité inévitable à long terme pour la Chine », a avancé M. Lü.

Des observateurs ont qualifié la déclaration publiée mardi par l'ambassade de Chine aux États-Unis comme un « bon rappel » pour les États-Unis, et ont indiqué espérer que « les États-Unis modifieront leur harcèlement et les interrogatoires injustifiables des citoyens chinois et ne saperont pas davantage le soutien public aux relations Chine-États-Unis.

En tant que chercheur chinois vétéran sur les études américaines, M. Lü a noté une diminution de la volonté des chercheurs chinois à visiter les États-Unis en raison de préoccupations concernant les expulsions et interrogatoires potentiels. Beaucoup ont une mentalité selon laquelle « il vaut mieux éviter les ennuis ».

M. Lü a souligné que les échanges culturels et interpersonnels étaient la « logique fondamentale » pour améliorer les relations entre les deux pays. S'il y a une hostilité entre les habitants des deux nations, comment l'engagement des deux dirigeants à faire progresser les relations bilatérales de manière stable, solide et durable pourrait-il être atteint ?

Ces dernières années, une tendance croissante est apparue alors que de plus en plus d'étudiants chinois se spécialisant dans les domaines des STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) ont été emmenés dans une « petite pièce noire » lors de leur entrée aux États-Unis, a appris le Global Times.

Une internaute qui a demandé l'anonymat a déclaré mardi au Global Times que lorsqu'elle s’est rendue aux États-Unis à la fin de 2023 pour des vacances, elle a été interrogée aux douanes. Les questions étaient beaucoup trop détaillées, de la source de ses revenus au soutien financier pour ses frais de voyage.

Une post-doctorante avec un visa J1 a également partagé son expérience, affirmant que lorsqu'elle est passée aux douanes de Washington à la fin mars de cette année, elle a reçu un traitement injuste.

Elle a été assignée à une queue séparée et chaque personne de la queue a été longuement interrogée. Quand est venu son tour, elle a été emmenée directement dans une « petite pièce noire » après avoir donné ses empreintes digitales.

Elle a ainsi conseillé aux étudiants spécialisés dans les STEM d'éviter, si possible, d'entrer aux États-Unis à Washington.