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La visite d’Olaf Scholz vise à trouver un équilibre dans la politique chinoise de l’Allemagne (experts)

French.china.org.cn | Mis à jour le 08. 04. 2024 | Mots clés : Allemagne, Chine, Olaf Scholz
french.china.org.cn | 08. 04. 2024

Le chancelier allemand Olaf Scholz devrait effectuer une visite en Chine à la mi-avril accompagné de trois ministres fédéraux et d'une délégation économique, ont rapporté divers médias. Des analystes chinois ont déclaré que « M. Scholz cherche à trouver un équilibre dans la politique chinoise de l'Allemagne, en s'assurant qu'elle ne soit pas influencée par la rhétorique dure des politiciens prônant la “réduction des risques” ».

La visite du chancelier allemand fait partie d'une série plus large de contacts de haut niveau entre la Chine et l'Union européenne (UE) et pourrait contribuer à favoriser une dynamique positive vers la recherche d'un consensus, ont noté les analystes.

M. Scholz devrait se rendre en Chine pour un voyage de deux jours les 15 et 16 avril. Le journal allemand Handelsblatt a indiqué dans un article du 4 avril que M. Scholz serait accompagné de la ministre de l'Environnement Steffi Lemke, du ministre de l'Agriculture Cem Özdemir et du ministre des Transports Volker Wissing. L’article note qu’il est « inhabituel » qu'un chancelier soit accompagné de plusieurs ministres fédéraux lors d'un voyage en Chine, et que « cela n'aurait normalement lieu que dans le cadre de consultations gouvernementales ».

Reuters a rapporté le même jour que les plus hauts dirigeants du monde des affaires allemand, dont Roland Busch, directeur général de Siemens, Ola Kaellenius, PDG de Mercedes-Benz, ou encore Belen Garijo, PDG du fabricant d'équipements de laboratoire et de produits chimiques pour semi-conducteurs Merck KGaA, accompagneraient M. Scholz lors de sa visite en Chine. M. Busch est également président du Comité Asie-Pacifique des entreprises allemandes.

Au moment de mettre sous presse dimanche, la partie chinoise n'avait pas encore publié d'informations sur la visite du dirigeant allemand.

« La prochaine visite de M. Scholz en Chine témoigne de la volonté de l'Allemagne de maintenir une coopération pragmatique avec la Chine. Cette visite fait partie d'une série d'échanges et de communications entre la Chine et l'Allemagne qui se poursuivent depuis 2022 », a indiqué dimanche au Global Times He Zhigao, chercheur à l'Institut des études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales.

La dernière visite de M. Scholz en Chine était en novembre 2022. Le président chinois Xi Jinping avait rencontré M. Scholz à Beijing et les deux dirigeants avaient convenu de renforcer la coopération, de maintenir le dialogue et de rejeter le découplage et la confrontation des blocs.

En juin 2023, le Premier ministre chinois Li Qiang s'était rendu en Allemagne et avait coprésidé avec M. Scholz la septième consultation intergouvernementale Chine-Allemagne.

Selon M. He, « le maintien de ces contacts de haut niveau est crucial pour éviter les malentendus stratégiques entre la Chine et l'Allemagne, en particulier à la lumière de la révélation d'une nouvelle stratégie par la coalition tripartite de M. Scholz en juillet 2023, qui prétend réduire les risques dans les relations économiques de l'Allemagne avec la Chine ». Cette stratégie, née de négociations complexes et de compromis entre les partenaires de la coalition, a envoyé des signaux mitigés concernant la politique allemande à l'égard de la Chine, a-t-il affirmé.

« Malgré les appels de certaines personnes en faveur d’un découplage avec la Chine, M. Scholz et la majorité du monde des affaires restent déterminés à rejeter la rhétorique du “découplage” et cherchent plutôt à approfondir la coopération », ont assuré certains experts. Les visites de hauts responsables allemands en Chine impliquent généralement des délégations commerciales de haut niveau. La visite de M. Scholz, à laquelle participent de hauts dirigeants du monde des affaires allemand, souligne les liens économiques étroits entre les deux pays, ont ajouté des analystes.

Samedi, le ministère chinois du Commerce a organisé à Munich une table ronde sur le thème « Investir en Chine ». Des représentants d'entreprises et de groupes économiques allemands, dont la Chambre de commerce et d'industrie de Munich et de Haute-Bavière, ainsi que des dirigeants de six grandes entreprises, dont BMW et Siemens, ont participé à la réunion.

« La visite de M. Scholz en Chine souligne l'engagement de l'Allemagne à préserver les avantages mutuels découlant de la coopération bilatérale. Au-delà de l'industrie automobile, il existe un potentiel de collaboration inexploité important dans des secteurs tels que les nouvelles énergies et les produits biopharmaceutiques », a déclaré dimanche Cui Hongjian, professeur à l'Académie de gouvernance régionale et mondiale de l'Université des études étrangères de Beijing.

Selon le journal Handelsblatt, le gouvernement allemand cherche avec cette visite un espace de coopération, notamment dans les domaines du climat et de l'environnement ainsi que dans la politique des transports.

« M. Scholz s'efforcera également de rechercher un équilibre dans la politique chinoise de l'Allemagne, en évitant qu'elle ne soit entièrement kidnappée par des voix négatives ou par des politiques émanant de son ministère des Affaires étrangères et de son ministère de l'Économie », a avancé M. Cui.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, du parti des Verts et qui préconise une position dure à l'égard de la Chine, a été critiquée par certains observateurs chinois pour avoir selon eux « potentiellement porté atteinte aux relations bilatérales ». De même, le ministre de l’Économie Robert Habeck, également membre des Verts, a mis en garde contre une dépendance excessive à l’égard de la Chine.

Selon M. Cui, « les inquiétudes soulevées par certains hommes politiques concernant la prétendue surcapacité, les pratiques de concurrence déloyale de la Chine et les risques perçus suscitent l'appréhension des petites et moyennes entreprises (PME) en Allemagne. Si une telle rhétorique persiste, elle pourrait potentiellement nuire aux relations bilatérales entre la Chine et l'Allemagne ».

Alors que des analystes appellent à « davantage d'efforts en Allemagne et au sein de l'UE pour faire avancer une coopération pragmatique malgré les différends et les influences négatives d'autres pays », ils admettent que ces relations subissent une transition vers une « nouvelle normalité », les deux parties procédant à des ajustements.

« La dynamique des relations Chine-UE a changé en raison de l’évolution des réalités géopolitiques, provoquant une phase de restructuration. Même si l'UE perçoit la Chine comme un facteur incertain en termes de sécurité et de questions économiques, elle reste déterminée à poursuivre la coopération et le dialogue avec la Chine dans son propre intérêt », a affirmé M. Cui.

Même si des facteurs tant positifs que négatifs pour les relations Chine-UE coexistent, la visite de M. Scholz, ainsi qu'une série de contacts de haut niveau entre la Chine et l'UE, joueront un rôle positif en poussant les deux parties à rechercher un consensus, a-t-il ajouté.


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Source:french.china.org.cn