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Restaurer la vérité

French.china.org.cn | Mis à jour le 21. 03. 2024 | Mots clés :
La Chine au Présent | 21. 03. 2024

En septembre dernier, une deuxième mission non gouvernementale japonaise a visité la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Cette mission, organisée par le Consulat général de Chine à Osaka, a rassemblé 17 participants venus de tout le Japon. Chacun d’eux s’est inscrit volontairement et a couvert ses propres frais. Au cours de leur séjour de neuf jours et huit nuits, ils ont exploré de nombreuses régions du Xinjiang, dont Urumqi, Tourfan, Kuqa, Aksu et Kachgar. 

Michiaki Tsuboi, membre de l’Association d’amitié Japon-Chine de la préfecture d’Osaka et participant à la mission, a rédigé un article détaillé à son retour au Japon. Il y présente la situation locale et les progrès de modernisation qu’il a observés au Xinjiang. Il souligne que sa visite sur place lui a permis de comprendre à quel point certains reportages des médias japonais sur le Xinjiang sont éloignés de la réalité. 

Je suis profondément attristé par le manque d’objectivité et d’impartialité dont les médias japonais font preuve vis-à-vis du Xinjiang. Ces biais sont inacceptables pour des médias qui se doivent d’être justes et équilibrés.

J’ai eu le privilège de visiter le Xinjiang en tant que membre de la deuxième mission non gouvernementale japonaise, la première ayant eu lieu en juin 2023. J’ai été touché par la joie évidente des membres de retour de cette première mission et j’ai aspiré à vivre une expérience similaire. L’annonce de la deuxième mission par le Consulat général de Chine à Osaka a donc suscité en moi une grande excitation. J’espère que cet article permettra aux lecteurs de découvrir un Xinjiang authentique, tel que je l’ai vu lors de ma visite.

Un essor économique

Le Xinjiang, immense territoire, regorge de beautés naturelles. Ses paysages, qui changent au fil des saisons, attirent de plus en plus de touristes, chinois et étrangers.

Lors de mon voyage au Xinjiang, j’ai visité des champs de coton et des usines textiles. J’ai pu constater que les zones rurales, longtemps en retard sur les villes, bénéficient désormais d’équipements de pointe. Cette modernisation est le fruit de la lutte vigoureuse contre la pauvreté menée par le président chinois Xi Jinping. Grâce à des équipements tels que les drones, des zones auparavant difficiles d’accès, comme les falaises et les rochers, sont désormais exploitées efficacement, augmentant ainsi les revenus locaux. Les habitants ont même la possibilité d’investir dans des voitures privées pour faciliter leurs déplacements. Une croissance équilibrée s’est ainsi instaurée.

Le Xinjiang s’efforce de se transformer en une destination touristique internationale, attirant un nombre croissant de visiteurs grâce à son artisanat, ses vins, sa gastronomie, sa danse et ses paysages pittoresques.

Lors de ma visite au Xinjiang, j’ai été témoin de la construction de nombreuses routes de hauts standards et de l’avancement significatif des infrastructures d’accompagnement dans les zones de bâtiments résidentiels de grande hauteur.

Ma thèse de fin d’études, intitulée Étudier la planification urbaine future de Beijing du point de vue de l’économie culturelle urbaine, m’a permis de nouer une amitié avec une Pékinoise. J’ai eu l’occasion de lui rendre visite à plusieurs reprises après l’obtention de mon diplôme.

À mon avis, le Xinjiang actuel présente de nombreuses similitudes avec Beijing à l’époque où son économie urbaine a commencé à croître rapidement.

Au cours de mon voyage au Xinjiang, j’ai eu l’opportunité d’embarquer à bord du train T9526 d’Urumqi à Kachgar. Le train longe la bordure nord du désert du Taklamakan. À travers la fenêtre, le paysage en constante évolution offre un spectacle fascinant avec des autoroutes en construction, des TGV, des travaux de reboisement et des installations éoliennes à perte de vue.

En outre, les infrastructures entourant les gares que j’ai traversées au cours de mon voyage sont en pleine modernisation. En ce qui concerne le logement, les maisons basses aux toits en tôle et aux murs de boue sont progressivement remplacées par des immeubles de plus de 25 étages. Il ne fait aucun doute que ces zones connaîtront un développement encore plus important dans les années à venir.

Une vision plus objective

Originaire de la région du Kansai, je trouve des similitudes frappantes entre Kachgar et certaines villes japonaises comme Sakai ou Yao. Ces villes, situées au cœur et à l’est de la préfecture d’Osaka, sont connues pour leurs nombreuses PME manufacturières. À Kachgar, on découvre des quartiers animés où l’artisanat en cuivre et en laiton est exposé et vendu, ainsi que de nombreux magasins proposant des produits agricoles. Les rues sont pleines de vie avec les cris des vendeurs qui font la promotion de leurs produits locaux.

Autour de la mosquée de Kachgar, de nombreuses activités religieuses ont lieu. Dans la vieille cité, des acteurs en costumes traditionnels donnent des spectacles chaque matin, attirant un grand nombre de touristes. Toute la ville déborde d’une vitalité impressionnante.

Cependant, Kachgar était autrefois un lieu extrêmement pauvre, où les habitations rudimentaires s’effondraient facilement lors de tremblements de terre, et où les déplacements étaient compliqués en cas de fortes précipitations en raison d’un mauvais système de drainage.

La modernisation des régions frontalières s’accélère sous l’impulsion du président chinois et les vieilles maisons délabrées cèdent la place à de nouveaux bâtiments solides. Parallèlement, Kachgar se transforme en une ville touristique internationale, attirant de plus en plus de touristes, chinois et étrangers, et améliorant ainsi le niveau de vie des habitants locaux.

Kachgar, une ville en pleine effervescence, a récemment fait un bond en avant dans le domaine des transports urbains. Grâce à la construction du BRT, un système de bus rapide, la ville a réussi à améliorer la ponctualité de ses transports publics. À certaines heures, les bus disposent de voies dédiées, et la flotte comprend des bus électriques et des bus articulés. Cette évolution est le fruit d’un effort conjoint du gouvernement central et d’investissements directs de Shanghai, de Shenzhen et du Shandong. Cette politique de revitalisation urbaine, qui a stimulé la croissance rapide de Kachgar, est rare au Japon.

Mais Kachgar ne dort jamais. Le soir, la ville s’anime encore plus, les rues commerçantes bordées de restaurants sont remplies de personnes, dont des familles avec de jeunes enfants, qui profitent de la gastronomie et du vin. Les clients ne se regroupent pas selon leur ethnie. Au contraire, il n’est pas rare de voir de grandes familles composées de personnes de différentes ethnies. Pour faciliter la communication, tout le monde parle mandarin, tout en dégustant de la nourriture ouïgoure et en buvant de la bière locale. Ces scènes démontrent naturellement que les notions d’« oppression ethnique » ou d’« utilisation forcée du mandarin », souvent rapportées par les médias japonais, n’ont pas lieu d’être ici.

Malheureusement, il n’existe pas encore de liaison aérienne directe entre Kachgar et le Japon. Cependant, conscient de l’importance de renforcer les échanges entre ces deux régions, j’ai élaboré un itinéraire de vol dès mon retour au Japon. J’ai partagé mes recommandations avec mes anciens collègues responsables de la planification des itinéraires dans l’entreprise où j’ai travaillé.

Au cours de notre séjour à Kachgar, nous avons visité l’école primaire n° 11. Dans la cour, l’énergie des enfants était palpable, certains s’adonnaient au football ou au basket-ball pendant leurs cours d’éducation physique, tandis que d’autres suivaient des cours de musique, de mathématiques et d’anglais.

Dans la communication quotidienne, les élèves de différentes ethnies utilisent généralement le mandarin pour mieux se comprendre, tandis que dans les cours d’anglais, les enseignants s’expriment à la fois en mandarin et en ouïgour, assurant ainsi un apprentissage efficace pour tous les enfants. De plus, de nombreuses affiches bilingues en chinois et en ouïgour à l’intérieur de l’école témoignent de cette coexistence linguistique. Ces observations contredisent directement certains médias japonais qui prétendent une interdiction de l’usage de la langue ouïgoure.

L’initiative « la Ceinture et la Route »

En novembre 2023, le Conseil des Affaires d’État de la Chine a publié le Programme général de la zone pilote de libre-échange du Xinjiang. Ce document met l’accent sur l’encouragement à la réduction volontaire des émissions de carbone par les entreprises et le soutien à la construction d’éco-parcs à faible émission de carbone. Cela témoigne de l’engagement positif de la Chine dans des questions d’intérêt mondial.

Le Xinjiang, situé à l’ouest de la Chine et relié à l’Europe par voie terrestre, joue un rôle crucial dans la construction conjointe de « la Ceinture et la Route ». Profitant de sa position géographique, le Xinjiang a intégré Kachgar dans la construction de la zone de libre-échange centrée sur Urumqi, son chef-lieu. De plus, il a élargi ses aéroports internationaux pour accueillir davantage de voyageurs et a établi des entrepôts ferroviaires autour de la zone de libre-échange. Ces mesures pourraient servir de référence précieuse pour le Japon.

Bien que le Japon et la Chine ne partagent pas de frontière, l’initiative « la Ceinture et la Route » ne devrait pas être négligée par les Japonais. En effet, la participation du Japon à cette initiative pourrait permettre d’éviter des risques et des inconvénients liés aux transports maritimes. Le transport rapide de marchandises vers l’Europe par rail pourrait réduire les coûts du commerce entre le Japon et l’Europe.

*MICHIAKI TSUBOI est membre de l’Association d’amitié Japon-Chine de la préfecture d’Osaka. 

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Source:La Chine au Présent