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Le ministre chinois des AE se rendra bientôt en Nouvelle-Zélande et en Australie pour des échanges de haut niveau

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 03. 2024 | Mots clés : Wang Yi,Australie,Nouvelle-Zélande
french.china.org.cn | 15. 03. 2024

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi devrait bientôt effectuer sa première visite en Australie depuis sept ans, a confirmé jeudi le ministère chinois des Affaires étrangères. Cela a été largement considéré comme une nouvelle amélioration des relations sino-australiennes, alors que Beijing étudie actuellement l’opportunité de supprimer ses droits de douane sur le vin australien.

À l'invitation du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la Nouvelle-Zélande, Winston Peters, ainsi que de la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, M. Wang effectuera une visite officielle en Nouvelle-Zélande et Australie du 17 au 21 mars.

Au cours de sa visite en Australie, M. Wang, qui est aussi membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), tiendra le septième Dialogue étranger et stratégique sino-australien avec Penny Wong. Selon des experts, ce dialogue est un format de longue date visant à échanger des points de vue sur des questions d'intérêt bilatéral, régional et international.

Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a noté jeudi que la Chine disposait de partenariats stratégiques globaux avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie.

Cette année marque le 10e anniversaire de la visite d'État du président Xi Jinping en Nouvelle-Zélande et en Australie, ainsi que le 10e anniversaire des partenariats stratégiques globaux Chine-Nouvelle-Zélande et Chine-Australie. Après sa précédente visite en Nouvelle-Zélande et en Australie il y a sept ans, la visite du ministre des Affaires étrangères Wang Yi marquera cette fois le coup d'envoi d’échanges de haut niveau entre la Chine et les deux pays, a déclaré Wang Wenbin.

Au cours de la visite, le ministre Wang Yi ainsi que les ministres des Affaires étrangères et les dirigeants des deux pays tiendront des échanges approfondis sur les relations bilatérales et les questions internationales et régionales d'intérêt commun. « La Chine se réjouit de travailler avec les deux pays pour concrétiser les accords communs entre les dirigeants, renforcer la communication stratégique, approfondir la confiance mutuelle, faire progresser les échanges et la coopération, promouvoir la croissance régulière et durable des partenariats stratégiques globaux Chine-Nouvelle-Zélande et Chine-Australie, ainsi que de contribuer à la paix, à la stabilité et à la prospérité mondiales », a indiqué Wang Wenbin.

« Je pense que c'est une bonne chose que Wang Yi vienne en visite », a déclaré jeudi à la presse le Premier ministre australien Anthony Albanese, citant des « progrès significatifs » dans la suppression des obstacles au commerce, selon l'AFP.

Le média australien 9News a rapporté que Penny Wong devrait s'entretenir avec M. Wang le 20 mars sur plusieurs questions, notamment les obstacles commerciaux restants, les questions consulaires, les droits de l'Homme, la prévention des conflits et la sécurité régionale.

« L'approche de l'Australie est cohérente ; nous cherchons à coopérer avec la Chine lorsque nous le pouvons, et nous sommes en désaccord là où nous le devons et lorsque cela concerne notre intérêt national », a déclaré Mme Wong dans un communiqué mercredi.

« L'Australie estime qu'une relation bilatérale stable permettra aux deux pays de poursuivre leurs intérêts nationaux respectifs, si nous gérons judicieusement nos différends. »

À l’aube d’échanges de plus haut niveau

Depuis que les deux chefs d'État se sont rencontrés à Bali en novembre 2022, la tendance à des relations plus constructives et mutuellement bénéfiques n'a cessé de progresser grâce aux efforts des deux parties.

En décembre 2022, Penny Wong s'est rendue en Chine, devenant la première ministre australienne à se rendre dans le pays depuis 2019, et elle y a rencontré Wang Yi. Plus tard, en novembre 2023, M. Albanese a rencontré M. Xi à Beijing lors de son voyage en Chine, le premier d'un Premier ministre australien en sept ans.

Parallèlement, dans les échanges commerciaux et économiques, l'Australie et la Chine – qui est le plus grand partenaire commercial de l’Australie – sont en train de se réconcilier.

Depuis que la Chine a annoncé en août 2023 son intention de mettre fin aux droits antidumping et antisubventions sur l’orge importée d’Australie, de nombreuses personnes dans le pays s’attendent à la levée des droits de douane sur le vin australien.

En réponse à une question de certains médias pour savoir si le gouvernement chinois allait lever les droits de douane sur le vin australien, le ministère chinois du Commerce a déclaré jeudi qu’il rendrait une décision de réexamen finale conformément aux procédures d'enquête basées sur un examen approfondi des commentaires de toutes les parties.

Lors de la prochaine visite de M. Wang en Australie, le sujet des droits de douane devrait ainsi être abordé, ont indiqué estimer des analystes chinois.

« Cette visite contribuera à remettre sur les rails les relations commerciales entre les deux pays. En outre, les investissements australiens en Chine devraient continuer à augmenter de manière régulière, tandis que les investissements chinois en Australie montrent des signes de reprise », a affirmé jeudi Yu Lei, professeur à l'Université du Shandong.

« La visite de M. Wang est considérée comme garantissant le développement stable et positif durement acquis des relations bilatérales », a avancé Chen Hong, directeur du Centre d'études australiennes à l'Université normale de Chine de l’Est. Il a ajouté qu'après cette visite, une visite de haut niveau de la partie chinoise en Australie était également quelque chose qui pourrait arriver, soulignant que cet objectif nécessitait des efforts conjoints de la part des deux pays.

L'ombre de Washington

« Lors de la dernière visite de Wang Yi en Australie en 2017, Malcolm Turnbull, du Parti libéral, était le 29e Premier ministre du pays, alors que Donald Trump commençait à déployer une série de politiques anti-chinoises de l'autre côté du Pacifique et obligeait les alliés des États-Unis à emboîter le pas », selon M. Chen.

« Plus tard, lorsque Scott Morrison, du Parti libéral, lui a succédé en 2018 et a fait preuve d’une plus grande loyauté envers Washington en intensifiant sa politique de dénigrement de la Chine, l’Australie a connu des années de gel des relations avec la Chine qui ont gravement affecté les échanges économiques, culturels et politiques. »

« Depuis son entrée en fonction, M. Albanese a cherché à prendre ses distances avec la politique anti-chinoise de l'administration Morrison, et cette prochaine visite du ministre chinois des Affaires étrangères est considérée comme un signe que Canberra est sortie de l'ombre de M. Morrison », a poursuivi M. Chen.

« Mais un point d’interrogation subsiste quant à savoir si Canberra parviendra à dissiper la morosité portée par Washington sur ses relations avec Beijing », a soutenu l’expert chinois.

Dernier signe positif, M. Albanese a déclaré jeudi que son gouvernement n'avait pas l'intention de copier la décision des législateurs américains d'interdire TikTok à moins qu'il n'accepte de se désengager de son propriétaire chinois, ont rapporté divers médias.

Mais certains observateurs estiment toujours que la Chine et l'Australie ne peuvent plus retourner à leur période de lune de miel, car des divergences subsistent sur les questions de sécurité, militaires et de droits de l'Homme.

Le professeur Yu Lei a prédit que les restrictions australiennes sur les investissements chinois au nom de la sécurité nationale se poursuivraient et que les différends en matière de sécurité régionale persisteraient entre les deux pays.

« Le renforcement par l'Australie de son alliance militaire avec les États-Unis et ses défis continus à la souveraineté de la Chine en mer de Chine méridionale affecteront également le dégel des liens », a avancé M. Yu.

Depuis qu'elle a rejoint l'alliance AUKUS en 2021, l'Australie n'a cessé de développer sa force militaire, sa dernière annonce le 20 février indiquant qu’elle consacrerait 11 milliards de dollars australiens supplémentaires (7,25 milliards de dollars américains) aux dépenses de défense au cours de la prochaine décennie, les portant ainsi à 2,4% de son PIB, soit au-dessus de l’objectif de 2% fixé par les alliés de l’OTAN.

Des observateurs ont soutenu que « Canberra semble essayer de plaire à Washington, considérant de plus en plus la Chine comme une menace potentielle ». Mais ils se sont demandé si cela était un choix judicieux pour l’Australie. « Le plus grand bénéficiaire des énormes dépenses de défense de l'Australie sont les États-Unis, car ils sont le plus grand marchand d'armes au monde et comptent sur la montée des tensions pour vendre des armes », ont avancé ces observateurs.

M. Chen a déclaré qu’« il est important pour Canberra de considérer et de comprendre ses véritables intérêts nationaux, ainsi que de trouver un équilibre entre son alliance avec Washington et son partenariat avec Beijing ».

L'expert chinois a exhorté l'Australie « à gérer avec attention les différends et à s'abstenir de provoquer Beijing sur des questions sensibles et cruciales impliquant la souveraineté de la Chine et son intégrité territoriale ».

Les deux parties doivent renforcer la communication et les échanges, promouvoir la libéralisation du commerce régional et la facilitation des investissements, ainsi que renforcer les échanges entre les peuples afin de solidifier les bases des relations bilatérales, a ajouté Yu Lei.

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Source:french.china.org.cn