Le PM australien en visite en Chine pour renforcer la coopération et le dialogue

Tout en appelant l'Australie « à résister aux défis et aux pressions des forces extérieures », des observateurs chinois ont indiqué estimer que « la visite en cours du Premier ministre australien Anthony Albanese en Chine marque un autre moment historique dans les relations bilatérales et revêt une grande importance dans l'amélioration des relations ». Ils ont prédit que cette visite historique ouvrirait la voie à la reprise de la diplomatie au sommet entre les deux partenaires de la région Asie-Pacifique et qu’elle faciliterait davantage la coopération et le dialogue stratégique.

Ces remarques interviennent alors que M. Albanese a entamé sa première visite en Chine depuis son entrée en fonction.

« C'est ma septième visite en République populaire de Chine, mais ma première en tant que Premier ministre d'Australie », a déclaré M. Albanese dimanche dans un discours prononcé lors de la cérémonie d'ouverture de la 6e Exposition internationale des importations de Chine (CIIE), à Shanghai.

« L’Australie cherchera toujours à coopérer avec la Chine où elle le pourra et sera en désaccord là où elle le devra […] Le dialogue avec la Chine est essentiel pour contribuer à garantir la paix, la prospérité et la sécurité dans notre région et dans le monde, ainsi que pour relever les défis et les opportunités auxquels notre région devra faire face durant ce siècle », a souligné M. Albanese dimanche dans un autre discours prononcé à Shanghai.

Arrivé dans la métropole chinoise samedi, M. Albanese est le premier chef d’État australien à se rendre en Chine depuis sept ans. Sa visite intervient après que le ministère chinois du Commerce a annoncé le 22 octobre que Beijing avait conclu un accord avec Canberra sur une « résolution appropriée » des différends commerciaux sur le vin et les tours éoliennes.

Des dirigeants chinois rencontreront et s'entretiendront avec M. Albanese pour des échanges de vues approfondis sur les relations bilatérales et les questions internationales et régionales d'intérêt commun, a fait savoir vendredi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Les observateurs chinois contactés par le Global Times ont tous mis en avant l'importance de la visite en cours de M. Albanese en Chine.

« Cette visite devrait faciliter le rétablissement de la diplomatie au sommet et de la communication en face-à-face entre les plus hauts dirigeants des deux pays », a affirmé dimanche au Global Times Yu Lei, chercheur en chef au Centre de recherche sur les pays insulaires du Pacifique de l'Université de Liaocheng.

« L'accent principal de la visite de M. Albanese devrait être porté sur les questions liées aux relations économiques et commerciales entre les deux pays, le rétablissement des mécanismes interrompus de dialogue stratégique et sur les droits de l'Homme, ainsi que sur le renforcement de la communication et des échanges sur les questions régionales d'intérêt commun », selon M. Yu.

« Ces mécanismes ont été suspendus lorsque Scott Morrison, le prédécesseur de M. Albanese, était au pouvoir de 2018 à 2022, conduisant à la sécurisation, à la politisation, voire à la diabolisation de la relation bilatérale. Après environ un an au pouvoir, l'actuel gouvernement travailliste prend des mesures pour revenir progressivement à une trajectoire de politique étrangère mature et pragmatique, en particulier à l'égard de la Chine », a affirmé M. Yu.

Considérant que M. Albanese a qualifié les relations avec la Chine de « matures », Chen Hong, directeur du Centre des études australiennes à l'Université normale de Chine de l’Est, a noté que des relations bilatérales matures pourraient résister à divers défis et pressions.

« Contrairement à la récente visite de M. Albanese aux États-Unis, qui fut gênante et décevante, la visite du dirigeant australien en Chine devrait produire des résultats substantiels propices à des relations mutuellement bénéfiques », selon M. Chen.

« Mais étant donné que l’Australie considère l’alliance américano-australienne comme la pierre angulaire de sa politique étrangère, les tentatives actuelles des États-Unis pour semer la discorde entre la Chine et l’Australie poseront des conditions et un défi plus grands aux capacités de leadership, au sens politique et à la fermeté des dirigeants australiens. Ils devraient posséder de meilleures capacités de contrôle afin d'empêcher la région Asie-Pacifique de sombrer dans le chaos, et devraient plutôt travailler ensemble avec la Chine pour maintenir la stabilité et la prospérité dans la région », a avancé M. Chen.

« Il n'y a pas de rancune historique entre la Chine et l'Australie, ni de conflit d'intérêt fondamental. Les deux pays peuvent devenir des partenaires mutuellement bénéfiques », a souligné Xiao Qian, ambassadeur de Chine en Australie, dans une tribune publiée samedi par le Quotidien du Peuple.

Depuis l'établissement des relations diplomatiques en 1972, le volume du commerce bilatéral est passé de moins de 100 millions de dollars à 220,9 milliards de dollars en 2022. La Chine est depuis longtemps le plus grand partenaire commercial, marché d'exportation et source d'importations de l'Australie, a noté M. Xiao dans la tribune.

L'envoyé chinois a cité un rapport récemment publié par un institut de recherche australien, montrant que le commerce bilatéral entre l'Australie et la Chine avait augmenté le revenu moyen des ménages australiens de 2500 dollars australiens (1628 dollars américains) par rapport à l'exercice fiscal précédent, ajoutant que les relations économiques bilatérales soutenaient environ 570 000 emplois domestiques en Australie.

M. Xiao a révélé qu'il y avait 1,2 million de Chinois vivant en Australie, et ils sont devenus une partie importante de la société multiculturelle australienne. Au premier semestre de cette année, le nombre de jeunes chinois étudiant en Australie a atteint 133 000, représentant 21% de la population étudiante internationale totale du pays.

L’ambassadeur Xiao a souligné qu'il existait également un énorme potentiel de coopération entre les deux pays dans des domaines tels que le changement climatique et l'énergie propre.