Le prochain sommet des BRICS suscite de grandes attentes

Alors que les dirigeants des pays membres du groupe des BRICS se préparent à se réunir du 22 au 24 août pour le 15e sommet des BRICS en Afrique du Sud, des observateurs ont indiqué attendre beaucoup des résultats de la réunion.

Ce sera la première réunion physique de ces cinq économies émergentes - à savoir le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud - depuis la pandémie de COVID-19, tandis que de nombreux autres pays considèrent les BRICS comme un moteur pouvant stimuler leur propre reprise économique.

L'expansion du groupe devant être annoncée lors du sommet, et les critères qui seront utilisés pour choisir les nouveaux membres et les pays qui seront éligibles suscitent un intérêt considérable.

Philani Mthembu, directeur exécutif de l'Institut pour le dialogue mondial affilié à l'Université d'Afrique du Sud, a déclaré que « le fait que ce sommet sera la première réunion physique du groupe depuis la pandémie souligne l'élan de reprise des pays membres malgré l'impact de la crise ukrainienne ».

« C'est un sommet qui est susceptible d'attirer l'attention mondiale. Je m'attends à voir une consolidation des mécanismes de coopération et aussi la définition d'une vision pour le prochain cycle de sommets des BRICS », a-t-il indiqué.

Le thème du sommet de cette année est « Les BRICS et l'Afrique : partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif ».

M. Mthembu a salué le thème, avançant que « les institutions multilatérales telles que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou les Nations Unies (ONU) avaient subi de fortes pressions ces dernières années ».

« Il est reconnu que le multilatéralisme a été en crise ces dernières années. Il n'a pas atteint les objectifs qu'il s'était fixés », a-t-il déclaré. « L'un des principaux domaines d'intervention du thème (de la réunion des BRICS) est le renforcement du multilatéralisme inclusif. Il est important que l'Afrique du Sud apporte une dimension africaine à ce thème. »

Cavince Adhere, expert kényan en relations internationales spécialisé dans la coopération sino-africaine pour le développement, a affirmé que les pays africains s'attendaient à ce que les BRICS offrent des opportunités commerciales et d'investissement accrues avec les pays membres du bloc.

Notant que les pays des BRICS représentent collectivement plus de 40% de la population mondiale, il a souligné que l'accès à ces grands marchés pourrait stimuler de manière significative la croissance économique et le développement de nombreuses économies émergentes sur le continent.

« Dans un monde de plus en plus polarisé, les BRICS peuvent créer une voie permettant aux pays africains de façonner un ordre économique et politique mondial plus inclusif, qui a été dominé par les puissances occidentales », a soutenu M. Adhere. « Rejoindre les BRICS permettrait aux pays de s'aligner sur un groupe qui cherche à promouvoir la multipolarité et un système international plus équitable. »

Il a ajouté que « le fait que plus de 40 pays aient exprimé leur désir de rejoindre les BRICS lors du sommet est une indication de la popularité du bloc, car la plupart des pays pensent qu'en s'alignant avec lui, ils pourront compenser les défis de développement actuels ».

Fulufhelo Netswera, directeur de l'Institut de recherche des BRICS de l'Université de technologie de Durban, en Afrique du Sud, a déclaré que « le thème de cette année suggère qu'un ordre mondial équilibré devrait être un ordre dans lequel les pays ne sont pas exploités par les grandes puissances ».

Cela s'ajoute à la garantie que toutes les nations soient en partenariat pour une croissance mutuelle et un développement durable.

« C'est une formule gagnant-gagnant pour le monde de demain. Le monde unipolaire actuel a démontré que la faim, la pauvreté et les guerres continueront de se perpétuer dans un avenir imprévisible, si cet ordre mondial n'est pas remis en question », a-t-il avancé.

M. Netswera a indiqué que l'Afrique du Sud s'était faite le champion de la représentation de l'Afrique dans les BRICS, raison pour laquelle le pays a invité les chefs d'État africains au rassemblement, ce qui est hautement représentatif du thème du sommet.

Xn Iraki, professeur agrégé à la faculté des sciences commerciales et de gestion de l'Université de Nairobi, a déclaré s'attendre à ce que le sommet soit un forum qui trace de nouvelles voies économiques pour ses membres. Selon lui, « les membres des BRICS, présents et futurs, devraient se présenter comme des forces compensatoires à l'Occident ».