Les ministres des Affaires étrangères des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se sont rencontrés jeudi à Cape Town en Afrique du Sud, afin de discuter d’un large éventail de questions, incluant la préparation du prochain Sommet des dirigeants, une expansion potentielle du groupe, ainsi que des questions économiques et commerciales.
Cette réunion de deux jours a attiré l’attention du monde entier, car le profil international des BRICS, et notamment son attractivité vis-à-vis des autres pays en développement, croît rapidement. Récemment, un grand nombre de pays ont exprimé publiquement leur désir de rejoindre le groupe des BRICS, dans un contexte d’abus irresponsable de sa domination économique par l’Occident mené par les Etats-Unis aux dépens du monde en développement.
Cependant, contrairement à la mentalité de guerre froide montée en épingle par les médias occidentaux, qui affirment que les BRICS cherchent à « contrer » l’Occident mené par les Etats-Unis, le groupe s’efforce en réalité de construire une plateforme pour la coopération entre les marchés émergents et les pays en développement, d’améliorer la gouvernance mondiale et d’édifier in fine une communauté mondiale de destin.
La réunion des ministres des Affaires étrangères, présidée par Naledi Pandor, la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la coopération, a débuté jeudi. Naledi Pandor va poursuivre la politique d’engagement inclusif en invitant quinze ministres des Affaires étrangères d’Afrique et de l’hémisphère Sud à une réunion des « Amis des BRICS », laquelle aura lieu vendredi, a indiqué le 18 mai le Département des relations internationales et de la Coopération de l’Afrique du Sud dans un communiqué.
D’après les rapports des médias, les ministres des Affaires étrangères du Brésil, de la Russie et de l’Inde étaient à Cape Town pour cette réunion, tandis que la Chine est représentée par un vice-ministre. Jeudi, au moment de la rédaction de cet article, la Chine n’avait pas annoncé officiellement de représentation pour cette réunion.
« La rencontre des ministres des Affaires étrangères des BRICS est une rencontre relativement complète par rapport à toutes les rencontres ministérielles. Celle-ci implique la politique, la sécurité, l’économie et le commerce, la finance et les échanges culturels, entre autres questions », explique Zhu Tianxiang, le directeur de l’Institut des relations internationales au sein de l’Institut de recherche sur les BRICS affilié à l’Université des études internationales du Sichuan.
L’un des sujets principaux de cette réunion est les préparations pour le Sommet des dirigeants prévu pour le mois d’août à Johannesburg en Afrique du Sud. D’autres sujets importants incluent également le conflit russo-ukrainien, les plans pour réduire voire supprimer la dépendance au dollar américain, ainsi que des plans d’expansion, note Zhu Tianxiang.
Avant même que la réunion n’ait débuté, les médias occidentaux ont cherché à la détourner en montant en épingle les sujets liés au conflit russo-ukrainien. Un grand nombre de médias occidentaux ont monté en épingle la question de savoir si le président russe Vladimir Poutine participerait en personne au Sommet des dirigeants et comment l’Afrique du Sud gérerait le « mandat d’arrêt » émis par la Cour pénale internationale (CPI).
La Russie a rejeté les accusations de la CPI comme étant « nulles et non avenues » et critiqué un procureur et un juge de la CPI au sujet de ce « mandat d’arrêt ». Mardi, le Département des relations internationales et de la coopération d’Afrique du Sud a émis un avis dans le journal gouvernemental sur les « Immunités et les privilèges diplomatiques » pour la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères des BRICS à Cape Town et pour le Sommet des BRICS organisé à Johannesburg en août, ce qui a été interprété par les médias étrangers comme ouvrant la voie à la participation de Vladimir Poutine.
« En tant que force importante cherchant à préserver la paix et la sécurité mondiale, il est cruciale pour les BRICS de discuter du conflit russo-ukrainien et de former une direction large pour son règlement par le biais de moyens politiques et diplomatiques », fait remarquer Zhu Tianxiang, notant que les divers pays des BRICS ont œuvré en faveur des règlements politiques et diplomatiques.
La coopération plutôt que la confrontation
Malgré le battage médiatique occidental du conflit russo-ukrainien, la rencontre des BRICS se concentrera davantage sur la coopération au sein du groupe dans un large éventail de domaines, incluant le commerce, les devises et l’acceptation potentielle de nouveaux membres.
« Le mécanisme de coopération des BRICS est un mécanisme de coopération internationale sur le thème du développement et il ne s’agit pas d’une soi-disant alliance militaire ou politique contre les pays développés de l’Occident. […] Comme le développement constitue le thème [de cette réunion], nous devons porter haut levé la bannière de la coopération plutôt que de la confrontation », a rappelé Feng Xingke, le secrétaire général du Forum financier mondial et directeur du Centre pour les BRICS et la gouvernance mondiale.
Le sujet de l’expansion a attiré une attention particulière, car un nombre croissant de pays ont posé leur candidature ou exprimé leur intérêt à faire cela, incluant le Venezuela, l’Argentine, l’Iran, l’Algérie, l’Arabie saoudite ou encore les Emirats arabes unis.
En réponse à une question sur une expansion potentielle des BRICS, Mao Ning, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré jeudi lors d’une conférence de presse de routine : « La Chine a toujours maintenu que les BRICS étaient un mécanisme ouvert et inclusif. Nous soutenons l’expansion des BRICS et accueillons plus de partenaires partageant les mêmes convictions à rejoindre au plus tôt la famille des BRICS. »
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